Vue de Dar es Salaam, en Tanzanie, le 22 septembre 2023. (XINHUA)

L’émergence des nations du Sud global et l’accroissement de la coopération entre les pays en développement redéfinissent les contours de la gouvernance mondiale. Ce phénomène s’incarne dans la quête d’une gouvernance équitable et la promotion d’une coopération Sud-Sud, vision partagée par la Chine et l’Afrique. Ce partenariat s’inscrit dans une dynamique mondiale, soulignée par le Consensus Chine-Afrique de Dar es Salaam issu de la 13e Réunion du Forum Chine-Afrique des Think Tanks à Dar es Salaam, en Tanzanie. Ce document stratégique vise à renforcer l’amitié sino-africaine et à forger de nouveaux modèles de coopération future.

L’histoire de l’amitié sino-africaine, ancrée dans des luttes communes contre l’impérialisme et le colonialisme, témoigne d’une solidarité qui a bravé les turbulences internationales. Cette relation, fondée sur des aspirations partagées, a évolué de la lutte pour la libération nationale à l’unification des pays du Sud et la quête de modernisation. Depuis plus de 70 ans, la Chine et l’Afrique collaborent étroitement dans le renouveau national, la coopération internationale et la mise en œuvre de l’initiative « la Ceinture et la Route », contribuant à l’édification d’une communauté de destin pour l’humanité.

Le consensus actuel, bien plus qu’une célébration des acquis, ouvre une nouvelle ère pour les relations sino-
africaines, propulsant cette coopération à un niveau supérieur. Il se manifeste par une confiance politique renforcée, une multiplication des échanges économiques et culturels, et reflète l’amitié durable entre la Chine et l’Afrique, unies face aux défis actuels pour promouvoir la paix et le développement.

Vision commune 

La communauté internationale est pressée de mettre en place un système de gouvernance à la fois juste et raisonnable. Les pays du Sud global, force motrice de cette évolution, jouent un rôle crucial dans la réforme de ce système. Pour les nations africaines, le développement reste une priorité indiscutable. Promouvoir le développement durable, la transformation écologique et la coopération multilatérale constituent des défis partagés par ces pays. Le développement et la stabilité en Chine et en Afrique sont déterminants pour la croissance du Sud global et pour la paix mondiale.

Ce consensus illustre une vision partagée entre la Chine et l’Afrique, axée sur un développement et une prospérité mutuels, un monde multipolaire harmonieux et une communauté internationale synonyme de paix durable et de sécurité pour tous. Il prône un développement humain, basé sur des consultations approfondies, des contributions mutuelles et des bénéfices partagés, visant à instaurer un système de gouvernance mondiale équitable. Ce consensus incarne la sagesse collective des think tanks sino-africains, engagés pour un développement inclusif et stable.

Plan futur 

Le consensus définit les grandes lignes du développement futur entre la Chine et l’Afrique, encourageant les nations à forger des voies de modernisation adaptées à leurs spécificités nationales. Il promeut le renforcement des échanges culturels, la démocratisation des relations internationales et soutient l’amélioration de l’industrialisation et de la modernisation agricole africaine adaptée aux réalités locales. Il préconise une participation active à la division internationale du travail, l’alignement sur les initiatives globales et les plans nationaux pour une prospérité partagée. Le consensus appelle également à une réforme proactive du système financier international, en respectant le patrimoine historique et culturel de chaque pays, à renforcer les échanges et l’apprentissage mutuel, et à partager les connaissances de développement avec le monde entier.

Ce plan détaille une stratégie claire, définissant les ambitions de la Chine et de l’Afrique et offrant des approches innovantes pour relever les défis mondiaux. La coopération sino-africaine est appelée à jouer un rôle majeur dans la construction d’une communauté de destin pour toute l’humanité.

SUN XIN : Chercheuse adjointe de l’Institut d’études africaines de l’Université normale du Zhejiang