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Culture et Société
  2016-01-12
 

L'amitié sino-africaine passe par la jeunesse

par Ge Lijun | VOL.8 JANVIER 2016
Mots-clés: l’amitié sino-africaine ; jeunes ; culture

 
Les participants et les responsables posent lors de la finale du concours de connaissances sur l’amitié sinoafricaine à Beijing le 22 novembre 2015

Rien ne laisser présager quIsaia Herimialy Ratsizakaina, vingt ans, originaire de Madagascar et Wu Xiaorui, elle aussi vingt ans, de la province orientale du Shandong, à plusieurs milliers de kilomètres de cette île de lOcéan indien, ne se rencontrent un jour. Cest pourtant à Beijing en novembre quelles ont pu faire connaissance.  

Isaia est en master de politique internationale à lUniversité des langues et cultures de Beijing. La bourse détudes quelle a reçue en 2012 pour sa participation à hanyuqiao (un concours international de chinois) lui a ouvert les portes de la Chine pour poursuivre ses études. « Cétait ma destinée que dapprendre le chinois » dit-elle à CHINAFRIQUE. Elle avait appris le chinois à lInstitut Confucius à lUniversité dAntananarivo après le lycée.  

À la différence dIsaia, un zhongguotong, pour qui la langue et la culture chinoise na plus de secrets, Wu Xiaorui savait très peu de choses sur lAfrique avant le concours. « Je nai jamais participé à un concours sur les connaissances sur lAfrique, mais je voulais relever ce défi », confie-t-elle. Elle est étudiante en deuxième année de lUniversité normale du Shandong, au département des échanges internationaux, et sintéresse à toutes sortes de concours. Au terme dune préparation rigoureuse, elle a pu parvenir en finale. Si le hasard a réuni ces deux jeunes femmes, on peut dire que cétait écrit dans les astres.  

Un concours spectaculaire 

Le soir du 22 novembre, il neigeait sur Beijing, mais cela na pas refroidi lenthousiasme des candidats et des spectateurs réunis au gymnase de lUniversité des langues et cultures de Beijing. 

Organisé par le Secrétariat du Comité de suivi chinois du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) et par lInstitut Confucius (Hanban), le concours de connaissances sur lamitié sino-africaine a été organisé dans le cadre du hanyuqiao à loccasion du Sommet de Johannesburg du FCSA les 4 et 5 décembre en Afrique du Sud. Cette compétition est très populaire parmi les jeunes Chinois et Africains : plus de 500 000 jeunes ont participé à la sélection, selon Xia Jianhui, vice-directeur du Hanban. 

Les deux jeunes femmes et un Soudanais, Mohamed Hamed Mohamed Hussain, ont formé un groupe, pour se retrouver face à trois autres groupes de candidats. Un concours amical, évidemment.  

La première manche concernait les connaissances générales sur la Chine et lAfrique. Tous les candidats avaient planché sur le livre Chine-Afrique 500 : Faits sur la Chine, lAfrique et les relations entre les deux. « Cela a été très utile. Grâce à cette compétition, jen sais maintenant beaucoup plus sur lAfrique même si je suis Africain », remarque le jeune Soudanais.  

Pour la deuxième manche, ils ont mis en scène les « Voyages de Zheng He ». Isaia et Mohamed ont joué le rôle des fonctionnaires de la dynastie des Ming au XVe siècle, qui accompagnaient le célèbre navigateur Zheng He en Afrique. Quant à Wu Xiaorui, elle sest déguisée en autochtone africaine. Ils ont montré des éléments de leur propre culture : Isaia a présenté le guqin, un instrument chinois à sept cordes, Mohamed a chanté des couplets de lOpéra de Pékin et Mlle Wu a esquissé des pas de danse africaine. 

Pour la dernière manche, ils ont pris la parole sur le thème « Quand jaurai trente ans ». Chaque candidat devait exprimer sa volonté de promouvoir les échanges culturels et lamitié des jeunes entre la Chine et lAfrique. « Jespère quun jour, chaque enfant africain peut être fier de dire « Je suis un Africain ». Le respect de notre propre culture est essentiel dans les échanges culturels », témoigne Isaia. Pour cette manche cruciale, les applaudissements nont pas cessé de résonner et leur groupe a remporté le concours.  

 
Wu Xiaorui (g.) avec ses coéquipiers Mohamed Hamed Mohamed Hussain (2ème à g.) et Ratsizakaina Isaia Herimialy (2ème à d.)

Une envie de se comprendre 

« Quand je marche dans la rue ou à lUniversité, et que les autres personnes me demandent doù je viens, je leur dis « Madagascar ». Peu de personne connaissent ce pays. Ce nest pas important, mais cela signifie quon ne se comprend pas bien », explique Isaia avec regret. Son mémoire de master traite dailleurs des relations sino-malgaches et elle souhaite que davantage de Chinois comprennent son pays. 

« Au début, quand jai dit à ma famille que jirais en Afrique pour un échange universitaire, ils ont pensé que cétait incroyable. Mais, au fur et à mesure quils ont commencé à sintéresser au concours et que je leur parlais parfois de la culture africaine, ils ont progressivement mieux compris lAfrique », dit Mlle Wu. 

Au total 53 jeunes venant de 37 pays africains ont été qualifiés pour participer au concours à Beijing, et parmi eux, certains venaient en Chine pour la première fois. Ils apprennent directement la culture chinoise au Centre culturel de Chine, où ils essaient des vêtements traditionnels chinois et apprennent lart du papier découpé et de la calligraphie. De plus, ils visitent les monuments historiques et apprécient les spectacles culturels.   

En effet, lamitié sino-africaine remonte fort loin dans lhistoire. Au 15e siècle, le célèbre navigateur chinois Zheng He de la dynastie des Ming, à la tête de sa flotte, a atteint à quatre reprises les régions côtières de lAfrique orientale et a accosté notamment en Somalie et au Kenya daujourdhui. 

La Chine et lAfrique ont une histoire et une culture aux innombrables facettes et les jeunes Chinois et Africains ont envie de se comprendre davantage. 

À partir des jeunes 

« Jespère que je pourrai travailler dans le service culturel à lambassade pour le bénéfice des échanges culturels sino-africains, et organiser plus dactivités culturelles pour les jeunes », dit Isaia en entrevoyant son avenir. Cette jeune africaine, qui ne savait pas où sorienter et qui aurait pu rester chez elle, a eu cette chance, grâce à la langue chinoise, de sortir de son pays, daller en Chine et de voir le monde. 

Isaia, en visitant les sites culturels chinois, voit beaucoup de jeunes qui protègent et perpétuent la culture. « Jadmire beaucoup cet esprit, et il faut en prendre conscience dès le plus jeune âge ». Elle veut insuffler cet esprit à sa jeune soeur, qui comme elle à lépoque, ne sait rien. Elle va lui apprendre à connaître sa propre culture et lencourager à faire ses études en Chine. 

Quant à Xiaorui, cette compétition a changé son état desprit. « Beaucoup de jeunes choisissent les États-Unis ou les pays européens pour leur carrière, mais, moi, je veux travailler sur le continent africain. Peu importe ma profession, enseignante ou autre, je veux contribuer par mes efforts aux échanges culturels sino-africains. » 

Maintenant, cet espoir a plus de chances de se matérialiser. Les trente premiers candidats chinois y compris Mlle Wu bien sûr, feront un échange en Afrique, et les candidats africains vont recevoir une bourse détudes de lInstitut Confucius. 

Dans son discours au Sommet de Johannesburg le 4 décembre, le Président chinois Xi Jinping a proposé dix grands projets de coopération sino-africaine, et dans le domaine des échanges culturels, la Chine va établir cinq centres culturels en Afrique, et proposer un quota de 2 000 diplômes de master et de doctorat et 30 000 bourses détudes gouvernementales à lAfrique. 

« Il ny a quen se comprenant et quen se connaissant quon peut saimer. Il faut mettre laccent sur les échanges entre jeunes étudiants pour enfin promouvoir le développement global sino-africain », a remarqué Lin Songtian, directeur général du Département des affaires africaines du Ministère des Affaires étrangères, à CHINAFRIQUE. 

Les jeunes pleins daudace et dénergie comme Isaia et Xiaorui sont nombreux en Afrique et en Chine, cest un potentiel dans lequel il faut puiser pour promouvoir les échanges culturels entre la Chine et lAfrique. 

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