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  2025-03-12
 

Feu vert pour demain

par TUNGAMIRAI ERIC MUPONA  ·   2025-03-12
Mots-clés: belle Chine ; développement vert

La Chine au rendez-vous d’un monde plus durable 

 

Tungamirai Eric Mupona participe à un forum sur le développement vert dans le district d’Anji, province du Zhejiang, en novembre 2023. (COURTOISIE) 

  

La « belle Chine » ne se réduit pas à un simple terme à la mode ou à un slogan séduisant vantant le charme du pays. En 2015, la cinquième session plénière du XVIIIe Comité central du Parti communiste chinois a introduit le concept de développement innovant, coordonné, vert, ouvert et partagé, qui a ensuite été détaillé dans le XIIIe Plan quinquennal (2016-2020). 

 

Selon moi, la construction de cette « belle Chine » s’appuie sur une vision de développement durable, centrée sur le peuple et orientée vers des résultats concrets, le tout soutenu par des politiques et un cadre institutionnel solides. Cette initiative reflète les avancées théoriques et pratiques réalisées par la Chine pour améliorer le bien-être de sa population, protéger son environnement et favoriser un développement vert. Elle témoigne également de la volonté de la Chine de contribuer activement au développement durable à l’échelle mondiale. 

  

Un développement vert 


Le développement vert constitue l’axe majeur de la « belle Chine », tandis que la promotion d’un développement bas carbone est la clé pour concrétiser cet objectif. Cette initiative est guidée par la pensée sur la civilisation écologique du Président Xi Jinping, un cadre philosophique et scientifique élaboré au fil de plus de quarante années d’expérience à différents niveaux de responsabilités.  

 

Par exemple, lorsqu’il travaillait dans la province du Fujian, il a mené l’aménagement intégré du lac Yundang en valorisant la gouvernance fondée sur le droit, le respect de la nature et la gestion scientifique. Ces principes, centrés sur le bien-être du peuple, la coopération collective et les bénéfices partagés, ont inspiré les pratiques actuelles de protection et de restauration des écosystèmes marins en Chine. Plus tard, dans la province du Zhejiang, il a introduit l’idée selon laquelle « la nature vaut son pesant d’or », mettant en évidence le lien indissociable entre la préservation de l’environnement et le développement économique. 

 

La pensée sur la civilisation écologique du Président Xi puise ses racines dans le concept chinois d’« harmonie entre l’homme et la nature », tout en intégrant les meilleures pratiques mondiales de développement durable. L’objectif « double carbone » de la Chine, qui consiste à atteindre un pic d’émissions de carbone avant 2030 et la neutralité carbone d’ici 2060, illustre parfaitement cette vision. À mesure que ces plans seront mis en œuvre, le monde assistera sans doute à la transition verte et bas carbone de la Chine. On peut s’attendre qu’après 2030, le pays réduise drastiquement ses émissions de carbone, adopte des modes de production plus écologiques et renforce sa sécurité écologique. Tous ces efforts ambitieux participent à la réalisation intégrale de la « belle Chine » à l’horizon du milieu du siècle. 

Vue sur la ferme forestière de Saihanba, située à Chengde, dans la province du Hebei, le 27 août 2021. (VCG) 

  

Une production verte 


La Chine, premier producteur manufacturier mondial, fait face à un défi de taille : comment accroître sa production industrielle tout en assurant la durabilité environnementale ? 

 

Selon le Bureau national des statistiques, depuis 2010, la Chine occupe la première place en matière d’industrie manufacturière. La valeur ajoutée industrielle du pays a dépassé 20 000 milliards de yuans (3 080 milliards de dollars) en 2012, et a progressé en moyenne de 5,7 % par an entre 2013 et 2023. En 2022, la part de la Chine dans la production manufacturière mondiale atteignait 30,2 %, contre 22,5 % en 2012. 

 

Compte tenu de son rôle majeur dans la croissance économique mondiale et de la poursuite de son industrialisation, la communauté internationale observe avec attention la manière dont la Chine intègre le concept de développement vert à ses technologies de fabrication et à ses stratégies industrielles. Afin de concilier hausse de la productivité et protection de l’environnement, la Chine s’emploie à mettre en place un modèle de production verte et à optimiser sa structure industrielle. Pour les secteurs à forte intensité énergétique et à fortes émissions – tels que la production de charbon, d’acier, de ciment ou encore le raffinage du pétrole – le gouvernement impose des contrôles stricts et introduit différentes mesures incitatives pour accélérer la transition vers une industrie verte et bas carbone.  

 

Depuis 2017, le ministère de l’Industrie et de l’Informatisation organise la sélection d’« usines vertes » à l’échelle nationale, afin de récompenser les entreprises exemplaires en matière de développement durable. En octobre 2024, 5 095 usines avaient déjà reçu cette distinction, représentant plus de 18 % de la valeur totale de la production manufacturière chinoise. Selon les prévisions, cette part pourrait dépasser 40 % d’ici 2030. 

  

Revitalisation rurale 


La civilisation écologique progresse régulièrement en Chine, avec pour ambition de faire bénéficier chacun des avantages environnementaux. À l’heure où le développement durable suscite un intérêt croissant dans le monde, les initiatives vertes chinoises – notamment la réussite de la transition écologique dans les zones rurales – constituent une précieuse source d’inspiration pour d’autres pays, en particulier ceux en développement. 

La construction de « beaux villages » occupe une place centrale dans la vision d’une « belle Chine ». En 2023, lors de mon étude de terrain dans les campagnes de la province du Zhejiang, dans l’est de la Chine, j’ai visité le district d’Anji, berceau du concept « la nature vaut son pesant d’or » et véritable creuset de la démarche de construction de « beaux villages » en Chine. 

 

J’ai également exploré des zones montagneuses et des districts moins développés, comme Jinyun, l’un des 26 districts de ce type au Zhejiang. Sur place, j’ai été frappé par la beauté du village de Lianfeng et par la qualité de ses infrastructures. Intrigué, j’ai demandé à un responsable local comment ils avaient atteint ce niveau de développement. Il m’a expliqué avoir procédé en deux étapes : d’abord nettoyer le village, puis l’embellir. Auparavant, le village était en désordre, les maisons délabrées et la collectivité endettée à hauteur d’un million de yuans (137 500 dollars). Grâce à une série de réformes environnementales, Lianfeng s’est métamorphosé en destination touristique très prisée, attirant au passage des entreprises qui y ont installé des ateliers de « prospérité commune », résorbant ainsi les problèmes d’emploi des villageois et dynamisant l’économie collective. 

 

Dans l’ouest de la Chine, d’autres modèles de développement écologique se font jour. Ainsi, en 2021, au bourg de Minning, dans la région autonome hui du Ningxia, j’ai pu constater l’efficacité du mécanisme d’assistance ciblée qui a permis de reboiser les zones désertiques locales. Grâce à ce dispositif, des technologies, des financements et des spécialistes ont pu être transférés sans obstacle du Fujian vers le Ningxia, accélérant à la fois la restauration écologique et le développement économique de la région. La transformation de Minning illustre ainsi le passage d’une logique d’aide unilatérale à une coopération véritablement gagnant-gagnant.  

 

Le processus de développement vert en Chine et l’édification d’une « belle Chine » forment un chantier complexe et global. Il repose à la fois sur une planification stratégique descendante, une dynamique d’innovation ascendante et la participation active de la population. Selon le principe de « s’adapter aux conditions locales », la pensée sur la civilisation écologique s’exprime à travers des pratiques multiples, dont la vitalité rayonne partout dans le pays. 

 

Ancrée dans une longue tradition et enrichie par des expériences contemporaines, l’approche chinoise s’inscrit dans le consensus mondial en faveur de la protection et de la restauration de l’environnement. Son modèle de développement vert offre ainsi, à l’échelle internationale, une voie inspirante vers un futur à la fois prospère et durable. 

  

L’auteur est étudiant zimbabwéen et docteur en affaires internationales et en gouvernance mondiale à l’Université du Zhejiang. 

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