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  2025-09-04
 

Une jeunesse en chantier

VOL. 17 / SEPTEMBRE par DERRICK SILIMINA  ·   2025-09-04
Mots-clés: Madagascar ; Atelier Luban

L’Atelier Luban chinois forme des jeunes Malgaches. 

Un étudiant manipule un équipement à l’Atelier Luban d’Antananarivo, à Madagascar, le 26 avril 2024. (XINHUA) 

  

Au cœur d’Antananarivo, capitale baignée de soleil de Madagascar, Joseph Andrinirina esquisse un sourire un peu nerveux en se penchant sur un moteur défectueux, à l’aube d’une nouvelle journée dans son garage. « Depuis que j’ai lancé mon activité il y a six mois, je savoure le fait d’être mon propre patron. Je perçois désormais un revenu régulier, je soutiens ma famille et je crée des emplois pour d’autres », confie-t-il à CHINAFRIQUE. 

Sa confiance et son optimisme trouvent leur origine dans une formation en ingénierie mécanique récemment achevée au sein de l’Atelier Luban, une initiative professionnelle soutenue par la Chine, qui vise à transmettre des compétences techniques et à promouvoir l’autonomisation économique. 

Âgé de 30 ans, M. Andrinirina a suivi un programme de formation à l’Atelier Luban d’Antananarivo et obtenu un diplôme en maintenance automobile. Il a ensuite ouvert son propre atelier dans cette métropole culturelle et commerciale de plus de deux millions d’habitants, avec une spécialisation dans les moteurs. « La formation de l’Atelier Luban est une véritable révolution pour la jeunesse malgache. Elle propose des cursus professionnels essentiels pour dynamiser l’industrialisation locale », fait-il valoir. 

Des étudiants assistent à un cours à l’Atelier Luban d’Antananarivo, capitale de Madagascar, le 10 février. (XINHUA) 

  

Une formation précieuse 

Créé en février 2022, l’Atelier Luban de Madagascar résulte d’une coopération entre plusieurs institutions, dont le Tianjin Vocational College of Mechanics and Electricity, le Tianjin Technician Institute of Mechanical and Electrical Technology, ainsi que l’Université d’Antananarivo. 

La première phase de ce partenariat a permis de mettre en place des filières internationales en ingénierie électrique et automobile, un centre de formation dédié à la réparation automobile, ainsi que huit laboratoires spécialisés dotés d’équipements de pointe : systèmes hydrauliques et pneumatiques, contrôle électrique moderne, lignes de production automatisées… 

À ce jour, plus d’une centaine d’étudiants ont été formés dans des disciplines telles que l’électricité industrielle, l’ingénierie mécanique, les technologies de l’information ou encore la maintenance automobile. 

S’inscrivant dans le cadre plus large de la coopération sino-africaine en matière denseignement professionnel, l’Atelier Luban dispose aujourd’hui d’un centre de formation ultramoderne et de salles de cours équipées d’outils pédagogiques à la pointe. Après trois années d’études intensives, la majorité des 29 premiers diplômés ont trouvé un emploi dans de grandes entreprises, lancé leur propre activité ou poursuivi leur parcours académique. 

Diplômée en technologies de l’information, Natalie Rameliniaina effectue actuellement un stage afin de perfectionner ses compétences avant d’intégrer le marché du travail. « Après deux mois d’expérience pratique, je me sens prête et confiante », témoigne-t-elle, ajoutant que la formation reçue était à la fois concrète et pleinement en phase avec les attentes des employeurs. 

  

Les fruits de la coopération 

L’Atelier Luban, lancé dans le cadre des huit initiatives majeures annoncées lors du Sommet de Beijing 2018 du Forum sur la Coopération sino-africaine, répond à un besoin urgent en matière de formation professionnelle entre la Chine et l’Afrique. 

Depuis l’inauguration du premier atelier à Djibouti en mars 2019, 17 Ateliers Luban ont vu le jour à travers le continent, notamment au Kenya, en Afrique du Sud, au Mali, au Nigeria, en Égypte, en Ouganda, en Côte d’Ivoire, à Madagascar et en Éthiopie, selon l’Agence chinoise de coopération internationale pour le développement. 

S’inspirant de l’expérience et du savoir-faire technologiques chinois, l’initiative vise à doter les jeunes Africains de compétences professionnelles modernes, afin de favoriser le développement socio-économique du continent et d’en accélérer l’industrialisation. À l’Université d’Antananarivo, l’Atelier Luban joue ainsi un rôle stratégique pour répondre aux besoins de compétences dans plusieurs secteurs clés du développement national. 

Dans le cadre du programme « Un district, une usine », Madagascar ambitionne de dynamiser sa croissance industrielle. L’Atelier Luban accompagne cette vision en formant des jeunes talents aux exigences concrètes du monde industriel. 

Doté d’équipements dernier cri spécifiquement conçus pour l’enseignement technique, l’atelier comprend des salles spécialisées où les étudiants manipulent les outils et les systèmes qu’ils retrouveront dans leur future vie professionnelle. 

Faniry Rakotondrainibe, responsable du programme d’ingénierie mécanique, insiste sur l’importance des machines-outils à commande numérique (CNC) : « Nos étudiants peuvent désormais fabriquer des composants de précision avec efficacité. Ce type d’équipement pédagogique est unique à Madagascar. » En s’appuyant sur l’expertise et les ressources chinoises, le pays renforce ainsi ses capacités de formation en ingénierie. 

Les machines CNC offrent une rapidité et une précision inégalées. Pourtant, la majorité des entreprises manufacturières locales utilisent encore des outils manuels. « Dans le secteur de la fabrication de précision, ces machines ont révolutionné l’industrie. Elles permettent de produire des pièces complexes avec une exactitude remarquable. Maîtriser cette technologie est crucial pour l’industrialisation du pays », ajoute M. Rakotondrainibe. 

Selon Edmond Randriamora, responsable du département d’ingénierie électrique, les diplômés de l’Atelier Luban séduisent les recruteurs par la dimension pratique de leur formation. « Même les étudiants de 2e et 3e années reçoivent déjà des propositions d’embauche de grandes entreprises », affirme-t-il. 

L’initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de la coopération sino-africaine pour améliorer l’enseignement et la formation techniques et professionnels à l’échelle du continent. Sa création est pleinement alignée sur la stratégie nationale de développement de Madagascar, qui mise sur l’industrialisation et le renforcement du capital humain. Former des jeunes aux compétences techniques et technologiques indispensables constitue une condition essentielle du développement. 

Pour Loulla Chaminah, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, la coopération avec la Chine marque un tournant stratégique. L’ambassadeur de Chine à Madagascar Ji Ping a, quant à lui, salué la solidité des liens bilatéraux, fondés sur la confiance et des projets concrets. « La Chine souhaite élargir une coopération gagnant-gagnant et écrire un nouveau chapitre prometteur », fait-il part. 

  

Reportage de Madagascar 

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