2016-06-06 |
Pourquoi il faut rester optimiste |
VOL.8 JUIN 2016 CHINAFRIQUE |
Mots-clés: commerce extérieur;croissance |
Des marchandises prêtes à l’export dans le port de Lianyungang, dans la province du Jiangsu
Le commerce extérieur de la Chine, en berne depuis le milieu de l’année dernière, peut-il être encore un moteur de la croissance économique du pays ? La contraction des échanges inquiète les investisseurs. Mei Xinyu, chercheur à l’Institut de recherches sur la coopération économique internationale relevant du ministère du Commerce, estime que, malgré l’attention accrue à porter sur cette phase temporaire de croissance négative du commerce, le phénomène ne devrait pas être sur-interprété : le commerce extérieur reste un moteur pour la croissance.
La croissance des exportations sur le long terme a indéniablement contribué à la croissance économique de la Chine. En tant que plus grande nation commerciale en marchandises au monde, la dépendance de la Chine à son commerce extérieur a fait partie des plus fortes parmi les puissances économiques mondiales pendant de nombreuses années. Mais depuis 2012, la tendance s’est inversée et la croissance du PIB chinois a dépassé la croissance de ses échanges. Cette dernière a même subi une croissance négative.
Par ailleurs, face à la hausse des coûts de la main d’œuvre et la limitation des ressources naturelles, et alors que la demande mondiale pour la production à forte intensité de main d’œuvre est en berne, la Chine s’est engagée dans la modernisation de son industrie. Il est nécessaire d’éviter les pièges et de relever les défis, comme la disparition des entreprises survenue par le passé aux États-Unis et au Japon, dans les industries à forte intensité de main d’œuvre.
Néanmoins, la baisse de la croissance des échanges commerciaux et leur phase temporaire de croissance négative n’ont pas dégradé la position de la Chine ou réduit sa participation dans le système du commerce international.
Premièrement, les variations des prix ont contribué à exagérer le degré de ralentissement des importations et des exportations chinoises, ainsi que sa phase de croissance négative. Deuxièmement, avec la transformation de la base de la croissance, un changement graduel généré par une modeste augmentation dans le commerce extérieur correspond aujourd’hui à ce qu’était une montée en flèche des taux de croissance par le passé. Troisièmement, l’excédent commercial considérable n’a pas seulement aidé à sauver l’économie chinoise d’un possible effondrement, mais il a également joué un rôle important dans la stabilisation du taux de change du yuan et des attentes du marché. Quatrièmement, la structure du commerce extérieur chinois continue de s’améliorer et de se moderniser. Enfin, étant donné la faible croissance de l’économie mondiale, le commerce international pourrait entrer dans une période de croissance négative pour une longue durée. Malgré le ralentissement des exportations et des importations, les performances commerciales de la Chine excellent par rapport à celles de ses concurrents internationaux. Tout cela l’a aidée à renforcer encore son statut dans le système du commerce international.
Objectifs de modernisation
Il n’est pas nécessaire de continuer à sacrifier les avantages du micro-marché pour les avantages du macro. La Chine devrait prendre les devants dans le commerce mondial, en termes de législation commerciale internationale, de chaines de valeur et d’utilisation des ressources mondiales. De fait, elle doit faire avancer ses réformes structurelles du côté de l’offre et promouvoir la qualité et l’efficacité du développement économique, afin d’accélérer sa transition d’acteur commercial quantitatif en acteur commercial qualitatif.
De nombreuses entreprises de commerce extérieur ont accéléré leur transformation et leur modernisation, accordant plus d’attention à la qualité et aux services, plutôt que de sacrifier la qualité au nom du prix. La situation complexe d’une économie mondiale en berne pose un sérieux défi au commerce extérieur de la Chine, tout en apportant sa part d’opportunités.
La Chine a été capable de se concentrer sur son marché intérieur et de réduire sa dépendance au marché mondial, malgré les circonstances de la « nouvelle normalité » de l’économie chinoise. Une telle politique jouera un rôle significatif pour stimuler sa compétitivité industrielle.
Nouveau mode de croissance
L’innovation est cruciale pour libérer le potentiel de développement commercial de la Chine dans sa nouvelle normalité économique.
Tout d’abord, la Chine continuera à simplifier son administration. Elle déléguera plus de pouvoirs aux gouvernements des niveaux inférieurs et à la société, tout en améliorant l’efficacité des services publics, afin de créer un environnement favorable pour le développement de son industrie et de son commerce.
Malgré un commerce extérieur en berne depuis 2015, le gouvernement a accéléré l’innovation dans la gestion commerciale, créé un environnement favorable aux affaires avec un système légal plus sain et mis en œuvre une série de stratégies majeures, dont la mise en place d’un système de « guichet unique », le soutien aux zones de libre-échange bilatéral, l’initiative « une Ceinture et une Route » et la coopération dans la capacité industrielle internationale.
Deuxièmement, plus d’efforts constants sont nécessaires pour innover dans le commerce des commodités. Celui-ci nécessite la modernisation de la structure de l’industrie et des produits, avec une innovation technologique continue. Dans le même temps, les entreprises se sont fermement établies comme le corps principal de l’innovation.
L’intégration du commerce dans les commodités et les services est toute aussi importante. Il existe toujours un fossé dans le commerce des services de Chine et celui d’autres pays développés, comme les États-Unis. De nombreuses entreprises considèrent les services dans le commerce des commodités comme un outil important pour sécuriser leur avenir. Alors que l’économie chinoise continue de grandir, de plus en plus d’entreprises et de citoyens de Chine partent à l’étranger pour des emplois variés, comme la recherche et le développement, le conseil, la gestion ou le marketing. La priorité pour ces entreprises est de développer la stratégie « Produit plus service », qui créera plus d’opportunités d’emploi pour les générations des années 1990 et 2000.
Troisièmement, la Chine devrait accélérer la modernisation et la transformation de son mode de commerce par l’exploration de voies visant à faire avancer le commerce dans son ensemble, à partir du commerce de transformation d’une part, et de la modernisation des outils technologiques d’autre part.
Ces dernières années, des millions de petites et micro-entreprises ont réussi, grâce aux plateformes de e-commerce transfrontalier et à l’approvisionnement international, qui ont grandement réduit le seuil pour accéder au secteur du commerce, et facilité de manière significative le commerce et les affaires. Ce nouveau modèle commercial et l’innovation technologique, associés à l’innovation de masse et à l’entrepreneuriat, ont stimulé la vitalité du commerce extérieur et eu une grande importance sociale et économique.
Sur le long terme, nous devons faire des efforts significatifs pour rendre l’économie réelle plus attractive. Le plus grand obstacle à l’heure actuelle est le déclin de l’enthousiasme pour l’industrie manufacturière chinoise.
Face au ralentissement économique mondial, nous devrions abaisser modérément notre exigence de croissance absolue, mais rester confiants sur le fait que le taux de croissance de la Chine sera toujours supérieur à celui de ses principaux concurrents. Ainsi, le statut de la Chine dans le système économique et commercial international pourra être renforcé.
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