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Afrique
  2016-07-11
 

Rétrospective

par Bob Wekesa | VOL.8 JUILLET 2016
Mots-clés: UA; Dlamini-Zuma

Malgré ses succès, Nkosazana Dlamini-Zuma laisse quelques dossiers inachevés à l’UA

 
Nkosazana Dlamini-Zuma est arrivée à la tête de l’Union africaine (UA) en pleine controverse, alors que son élection déchirait le continent entre l’Afrique anglophone et l’Afrique francophone. Les pays anglophones − et particulièrement l’Afrique du Sud − soutenaient sa candidature, tandis que les pays francophones défendaient le Gabonais Jean Ping. Cependant, ces divisions ont rapidement disparu à sa prise de fonctions en octobre 2012, Dlamini-Zuma s’avérant être une figure d’unité, plus que de division.

Le point clé et le développement déterminant de son legs sont probablement le lancement de l’Agenda 2063, conçu comme un changement de paradigme sur la façon dont l’Afrique conduit ses affaires. Lancé en mai 2013, commémorant ainsi le cinquantième anniversaire de l’UA, l’Agenda 2063 est devenu un manifeste pour le développement du continent, avec la vision d’une Afrique « intégrée, prospère et pacifique, [constituant] une force dynamique sur la scène internationale » d’ici 2063.

Au-delà des objectifs économiques ambitieux, qui ont généré un fort intérêt politique et académique en Afrique et dans le monde, l’Agenda 2063 a également ravivé l’optimisme d’un patriotisme panafricain et de la renaissance du panafricanisme. Ce cadre ne guide pas uniquement l’engagement des pays africains au sein de l’Afrique, mais aussi celui du continent avec d’autres nations et organisations internationales. Le sort a voulu que Dlamini-Zuma initie cette vision fondamentale sur le long terme, seulement deux ans avant l’inauguration des objectifs de développement durable des Nations unies, également connu sous le nom d’Agenda 2030, avec lequel il possède d’innombrables connexions.

L’un des accomplissements rapides de l’Agenda 2063 fut la série d’initiatives concernant les challenges culturels, politiques et économiques, auxquels sont confrontées les femmes. Comme un témoignage de la première présidente de l’UA plaçant l’égalité des sexes en haut de la liste des priorités, cette initiative a fait de 2015 l’Année de l’émancipation des femmes, donnant à cette question la prééminence qu’elle méritait.

On se souviendra également de Dlamini-Zuma pour sa gestion des challenges africains naissants. Elle a mené une guerre victorieuse contre le virus Ebola, qui affecta le Libéria, la Guinée et la Sierra Leone, supervisant la mobilisation des ressources humaines et financières dans la lutte contre cette épidémie, à un niveau qui n’avait été connu que lors de la lutte contre le colonialisme.

Les commentateurs ont également souligné la diminution importante des conflits armés à travers le continent. Même s’il reste encore quelques foyers embrasés, sa supervision a permis de résoudre certains conflits. Le retour d’un brin de paix et de tranquillité dans des endroits, qui étaient jusqu’à présent déchirés par la guerre − comme la République centrafricaine, le Mali et le Soudan du Sud − apparait comme la consécration de sa bonne intendance. Certains pays, comme la Somalie, restent instables, mais le fait qu’ils n’aient pas dégénéré en guerre civile totale constitue malgré tout un certain accomplissement pour Dlamini-Zuma. Le soutien de son Afrique du Sud natale a été un atout majeur pour appuyer les initiatives de paix et de sécurité de l’UA.

 

Des défis relevés

Dlamini-Zuma quitte l’UA confiante, en ayant ouvert une nouvelle voie pour le progrès africain. Elle laisse malgré tout une série de dossiers inachevés derrière elle, auxquels son successeur sera confronté. L’Agenda 2063 se concentre sur l’intégration politique et économique du continent, alors que la grande majorité des pays africains voient d’un mauvais œil le fait de céder leur souveraineté à l’UA. Il s’agit là d’un obstacle majeur à la sacro-sainte unité africaine, qui rend les institutions continentales ineffectives.

Alors que l’UA se targue d’avoir une charte de bonnes intentions ratifiée par l’ensemble des États membres, la mise en œuvre complète de ces principes reste un défi colossal. Ce problème est apparu clairement en 2015, lorsque le Président du Burundi, Pierre Nkurunziza, est resté au pouvoir pour un troisième mandat. La Constitution burundaise stipule, que personne ne peut servir plus de deux mandats présidentiels, et cette petite nation d’Afrique de l’Est avait connu une crise, marquée par une guerre civile latente. L’UA avait alors soufflé le chaud et le froid, menaçant notamment d’envoyer une force militaire dans le pays, avant de se raviser à temps. La situation au Burundi est un exemple du dilemme auquel est confronté l’UA : des principes bien intentionnés au niveau panafricain, qui rencontrent l’intransigeance des situations nationales spécifiques sur le terrain.

Certains des challenges auxquels le continent doit faire face, vont également au-delà de l’intervention d’une seule personne. Le terrorisme mondial apparaît ainsi en Afrique sous la forme d’activités meurtrières de groupes, comme al-Shabbaab en Afrique de l’Est ou Boko Haram en Afrique de l’Ouest, et al-Qaïda et le groupe État islamique dans les régions du Maghreb en Afrique du Nord-Ouest. Le ralentissement économique mondial, qui a affecté les marchandises sur le continent, constituera également un autre challenge.

(L’auteur est postdoctorant à l’Université de Witwatersrand à Johannesburg.)

 

La Chine et l'Union africaine

 

La présidente sortante de la Commission de l’Union africaine (UA) quitte l’organisation en ayant fait avancer les relations entre la Chine et l’Afrique. Sous sa présidence, elle a maintenu une forte présence dans cette relation, visitant la Chine dans le cadre de ses fonctions officielles, s’entretenant avec le Président chinois, Xi Jinping, et le Premier ministre, Li Keqiang, et soulignant à chaque instant le rôle positif, que la Commission de l’UA continuerait à jouer dans le soutien des relations entre la Chine et l’UA.

Au cours de son mandat, la Chine a établi dans un développement novateur une mission diplomatique permanente au siège de l’UA à Addis-Abeba, qui a inspiré depuis d’autres puissances internationales. En 2015, la Chine a ainsi nommé l’ambassadeur chinois, Kuang Weilin, au poste de chef de la Représentation permanente de la Chine à l’UA. Dans un arrangement réciproque, l’UA devrait également envoyer un ambassadeur permanent en Chine.

En janvier 2015, la signature d’un protocole d’entente sur le transport continental, les lignes de TGV, l’aviation, les autoroutes et l’industrialisation avec Zhang Ming, envoyé spécial de la Chine et ministre adjoint des Affaires étrangères, fut également une étape importante. Cet accord découla des discussions entre Dlamini-Zuma et Li Keqiang, au cours de la visite de ce dernier au siège de l’UA en 2014.

« Cela sera le premier projet continental entrepris par la Chine et l’Afrique dans tous ces domaines. La relation, et notamment la coopération, prend une hauteur différente, un niveau différent et une dimension différente », avait déclaré Dlamini-Zuma à cette époque. Selon l’UA, cet accord historique s’inscrit dans le cadre de l’Agenda 2063 et vise à accélérer l’intégration continentale et régionale de l’Afrique, qui est vitale pour son développement durable.

Consciente du besoin d’éradiquer la pauvreté sur le continent africain, Dlamini-Zuma n’a cessé de souligner la façon, dont la Chine était parvenue à une croissance économique et une industrialisation rapides, montrant ainsi aux pays africains la façon de procéder.

Arrivant à la tête de la Commission de l’UA, après que celle-ci soit passée en 2011 d’un statut d’observateur du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) à un statut de membre à part entière, Dlamini-Zuma a joué un rôle essentiel pour s’assurer que cette évolution renforçait la place de l’UA, en tant qu’acteur majeur des affaires sino-africaines. Cette évolution annonça également celle d’un mécanisme d’engagement reliant l’Agenda 2063 aux plans d’action du FCSA. L’année dernière, le Sommet du FCSA à Johannesburg fut un événement déterminant dans les relations sino-africaines, élaborant une feuille de route pour la coopération sur le long terme de la Chine avec l’Afrique.

 

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