Dolana Msimang, ambassadrice d’Afrique du Sud en Chine

Depuis que l'Afrique du Sud a intégré le groupe des BRICS en 2010, celui-ci a développé des mécanismes de coopération stratégique à de nombreuses reprises, dont certains ont déjà été mis en œuvres, tandis que d'autres font actuellement l'objet de discussions lors des rencontres des BRICS. La Nouvelle banque de développement (NBD) constitue l'initiative phare des BRICS. Celle-ci est devenue opérationnelle le 21 juillet 2015 et son siège se trouve à Shanghai.

Il est important de noter que cette proposition fut seulement soutenue par les dirigeants lors du 5e Sommet des BRICS, organisé en 2013 par l'Afrique du Sud. En tout juste deux années, la NBD a obtenu des bureaux fonctionnels. En avril 2016, la NBD a annoncé l'approbation de sa première série de prêts impliquant une aide financière de 811 millions de dollars, devant être distribués par tranches et soutenant une capacité d'énergie renouvelable de 2 370 MW. L'Afrique du Sud a déjà bénéficié d'un prêt de 180 millions de dollars en assistance pour des projets d'énergie renouvelable d'Eskom, une entreprise sud-africaine de production d'électricité.

Le Centre régional africain (CRA) de la NBD devrait également bientôt être opérationnel en Afrique du Sud. La ministre [sud-africaine des Relations internationales et de la coopération], Maite Nkoana-Mashabane, a récemment rencontré à Shanghai le président de la NBD, K.V. Kamath, en tant qu'envoyée spéciale du Président Zuma pour délibérer sur les préparatifs finaux. Le CRA devrait mettre en œuvre des projets stratégiques pour l'Afrique du Sud, ainsi que pour le continent africain. Il sera en premier lieu responsable de l'identification et de la préparation des projets, mais répondra également – en accord avec les partenaires des BRICS – aux propositions de coopération dans les infrastructures, reçues de la part des dirigeants africains lors de leur rencontre avec les dirigeants des BRICS en 2013. Le CRA sera le véhicule par lequel le continent africain bénéficiera de financements pour ses projets d'infrastructure. La vision à moyen terme pour le CRA est qu'il deviendra un centre continental d'excellence spécialisé dans le développement des capacités et l'assistance technique.

Le groupe des BRICS coopère dans une multitude de domaines, ce qui a renforcé le commerce intérieur des BRICS, ainsi que les domaines de la sécurité et du social, notamment dans les secteurs de la santé, de la population et de l'éducation. Les pays des BRICS ont des échanges fréquents sur les questions liées aux Nations unies, ainsi que dans le contexte d'autres forums multilatéraux. Un exemple récent en est la réunion informelle des dirigeants des BRICS en marge du sommet du G20 de Hangzhou.

Les BRICS sont un groupe important, où les questions touchant au monde en développement – à « l'hémisphère Sud » – peuvent être discutées. Nous nous intéressons particulièrement à la réforme intégrale de l'économie mondiale et des structures financières. Il s'agit d'un domaine de focalisation pour les ministres des Finances des BRICS, qui se rencontrent en marge des assemblées – notamment annuelles – des institutions de Bretton Woods. Chaque année, les ministres des Affaires étrangères ou des Relations internationales des BRICS se rencontrent en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, afin d'échanger leurs points de vue sur les questions pertinentes d'intérêt mutuel. L'une de ces questions concerne par exemple le poste de secrétaire général des Nations unies. Les BRICS possèdent deux membres permanents sur cinq au Conseil de sécurité des Nations unies. Pour l'Afrique du Sud, il est important que le candidat élu soutienne l'agenda continental de l'Union africaine.

Le cœur de l'agenda des BRICS vise à renforcer la coopération interne de ses membres. Au sein des BRICS, il existe une synergie accrue sur les positions principales, qui se reflète dans la déclaration du Sommet des dirigeants. Celle-ci est soutenue par un plan d'action ayant des objectifs clairs, dont la mise en œuvre est supervisée par chaque présidence du Sommet, qui se doit de publier les documents présentant les résultats à chaque assemblée sectorielle.

L'Afrique du Sud participe activement à tous les groupes de travail convenus lors des Sommets des BRICS, avec pour objectif de renforcer et d'améliorer l'ensemble des structures du groupe. Nous avons notamment contribué à créer le Conseil des affaires des BRICS et le Conseil des think tanks des BRICS, qui étaient tous deux des objectifs du Sommet de 2013. Nous pensons que, par le travail conjoint pour renforcer le partenariat des BRICS, nous pouvons soutenir nos priorités socioéconomiques intérieures, en délivrant des résultats tangibles pour les quelque trois milliards de personnes vivant dans les pays des BRICS.

Le thème du prochain Sommet des BRICS en Inde, proposé par le Premier ministre indien Narendra Modi, aborde directement nos objectifs : « Construire des solutions réactives, inclusives et collectives ». Cela concerne notre esprit de collaboration, qui vise à apporter une contribution aux solutions mondiales pour les défis mondiaux, notamment en s'attaquant aux effets de la crise économique internationale sur les voies d'une croissance durable. L'Afrique du Sud continuera à s'associer aux membres des BRICS pour renforcer l'engagement et la coopération économiques, spécifiquement en ce qui concerne la mise en œuvre de la Stratégie pour le Partenariat économique adoptée lors du Sommet de 2015.

Les pays des BRICS se sont accordés sur le fait que chacun soutienne un domaine spécifique de cette stratégie. L'Afrique du Sud se concentrera sur deux secteurs importants, à savoir l'industrialisation et la transformation des minerais, ainsi que la science, la technologie et l'innovation. L'Afrique du Sud est extrêmement enthousiaste vis-à-vis des objectifs de haut niveau proposés par l'Inde, notamment d'une perspective continentale. Le Sommet à venir permettra également d'échanger nos points de vue sur de nombreuses questions mondiales d'intérêt commun et de préoccupation partagée. Nous allons également revoir les activités de la NBD en soutien de ses diverses activités, notamment au niveau des nominations pour les postes de haut niveau.

L'auteur est ambassadrice d'Afrique du Sud en Chine.

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