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Économie
  2016-09-30
 

Les intérêts grandissants du Sud

VOL.8 octobre 2016
Mots-clés: BRICS

 

 

En tant qu’unique pays africain des BRICS, l’Afrique du Sud joue un rôle plus important et plus significatif dans le groupe, représentant le continent africain tout entier. Récemment, Nomaindiya Mfeketo, ministre adjointe aux Relations internationales et à la Coopération, a répondu aux questions de la journaliste de CHINAFRIQUE, Liu Jian, à Beijing, sur la façon dont l’Afrique du Sud et les autres pays africains peuvent bénéficier des BRICS et sur la façon dont les BRICS peuvent aider à affronter le problème du chômage des jeunes et permettre aux femmes d’Afrique de s’émanciper.

CHINAFRIQUE : De quelle façon l’Afrique du Sud peut-elle jouer un rôle plus important et plus significatif au sein des BRICS ?

Nomaindiya Mfeketo : Nous jouons déjà un rôle significatif au sein des BRICS. L’Afrique du Sud est le seul pays africain des BRICS. Tout ce que nous faisons, nous le faisons donc de manière plus large pour le continent. Vous savez, nous parlons d’une population [de plus] d’un milliard de personnes en Afrique. Et nous faisons déjà partie de ce que les BRICS ont créé, car nous sommes membres à part entière depuis 2011. Toutes nos aspirations en tant que pays – et en tant que continent – ont été incluses dans ce que les BRICS [ont accompli] dans un court laps de temps. [Par exemple], il y a le développement de la Nouvelle banque de développement des BRICS, ainsi que le développement de la Banque régionale, qui se trouve en Afrique du Sud. Clairement, c’est pour cela que nous voulons faire partie des BRICS. [Nous partageons] des valeurs similaires et pouvons nous soutenir mutuellement en tant que pays en développement. Et [au sein des BRICS], c’est au moins réconfortant de savoir que, lorsque l’on parle de certains programmes de développement, nous avons une sorte de mécanisme amical qui permet le développement [...] plus qu’en allant emprunter de l’argent, qu’il n’est pas possible de rembourser ou [qui implique] des taux d’intérêts extrêmement élevés.

Comment les cinq membres des BRICS peuvent-ils gérer de manière collective la vague actuelle d’anti-mondialisme et de protectionnisme, qui devient de plus en plus prononcée ?

Je pense que celle-ci ne fait actuellement que parvenir de manière un peu brusque au premier plan. [L’anti-mondialisme et le protectionnisme] ne sont pas vraiment quelque chose de nouveau et existent depuis maintenant un certain temps. Je pense que les pays ayant décidé, à un moment donné, de se rassembler pour former les BRICS sont des pays partageant les mêmes valeurs. Ce sont des pays, qui se soutiennent mutuellement et veulent créer une sorte d’alternative pour s’entraider et partager leur expertise, afin que nous puissions tous nous développer. Les pays individuels ne sont pas les seuls à pouvoir pleinement se développer.

Lorsqu’il a rencontré les dirigeants des BRICS à l’occasion du récent sommet du G20 à Hangzhou, le Président Xi Jinping a déclaré que les membres devaient renforcer leur coordination pour que les économies de marché émergentes et les pays en développement puissent jouer un rôle plus important dans les affaires internationales. D’un point de vue pratique, comment envisagez-vous cela ?

Je pense que cela nécessite une coordination adéquate et globale de nos plans macroéconomiques en tant que différents pays. Je pense que les pays auront chacun leurs propres plans. Une partie de la communauté internationale a besoin de la sensibilité des communautés qui sont pleinement développées. Mais s’il y a des communautés qui ne sont pas développées et que vous ne les aidez pas nécessairement, celles-ci peuvent facilement revenir à l’attaque. S’il n’y a pas de solution, il y aura la pauvreté. La chose qui suivra immédiatement dans ces pays sera l’instabilité. Certaines personnes fuient leur pays et viennent dans le vôtre, à cause de cette instabilité. Pour les pays en développement comme nous, il est encore plus important d’essayer d’investir véritablement dans le développement des compétences et dans les différentes innovations, afin de créer des opportunités notamment pour les jeunes générations.

Comme tous les membres des BRICS sont des nations en développement, quel rôle jouent les BRICS dans l’appel du G20 à une gouvernance mondiale unifiée des pays développés et en développement, dans l’objectif de réinitialiser l’économie mondiale ?

Lorsque vous formez une relation avec des pays, vous ne vous concentrez pas uniquement sur la relation entre les deux pays, vous interagissez également entre différentes plates-formes, qu’elles soient internationales ou locales. Vous partagez vos idées et vos points de vue sur les décisions, qui permettraient de construire une économie [solide] pour chacun, et sur les décisions qui doivent être prises. Si nous ne faisions pas partie des BRICS, il y aurait des tentatives pour nous influencer en tant que pays individuel. Mais nous avons plus de poids car nous faisons partie des BRICS et nous pouvons parler d’une seule et même voix. Certains de nos membres sont très importants au niveau international, mais nous avons accès à eux car nous faisons partie des BRICS et nous pouvons influencer certaines de leurs décisions. Je pense que c’est un plus pour nous, que d’être membre des BRICS.

En tant que femme ministre, quel est votre point de vue sur l’émancipation des femmes ? Comment la coopération entre les pays des BRICS peut-elle aider les femmes à s’émanciper ?

Cela fait plus de 60 ans que les femmes sud-africaines sont impliquées dans des problématiques féminines et se battent pour l’émancipation des femmes. Je pense que ce sont les femmes sud-africaines elles-mêmes, qui se sont levées et ont dit qu’il fallait compter sur elles. Aujourd’hui, nous avons définitivement plus de femmes à tous les niveaux du gouvernement. Parfois, celles-ci constituent même la majorité. Comment pouvons-nous transmettre cela aux autres pays ? Nous avons beaucoup à partager, en ce qui concerne les problématiques féminines. Avec l’intégration aux BRICS – comme je l’ai dit plus tôt – le secteur de la jeunesse est très actif. Les femmes des BRICS doivent être motivées à prendre les devants. Nous allons créer un secteur des femmes au sein des BRICS. Nous avons tellement à partager. D’ici là que nous prenions la présidence [des BRICS], j’espère que nous aurons établi un secteur des femmes, qui partagera son expertise avec les autres pays des BRICS et ce faisant, se transmettra aux autres pays ne faisant pas partie des BRICS. Pour moi, cela sera l’une des priorités pour notre pays.

Dans différents pays, nous commençons tout juste à faire cela par l’intermédiaire du dialogue interpersonnel. Mais lorsqu’on parle spécifiquement des BRICS, c’est plus facile car nous avons déjà commencé avec le secteur de la jeunesse. En fait, les femmes des pays africains se sont rassemblées et ont commencé à former des organisations à des fins diverses, notamment le maintien de la paix. J’étais au Kenya il n’y a pas très longtemps. Les femmes là-bas disaient : « Nous en avons assez d’être toujours en retrait. Nous sommes celles qui souffrent, lorsqu’il y a l’instabilité et la guerre dans notre pays. C’est pourquoi nous nous levons pour être [enfin] prises en considération. »

 

Exclusif CHINAFRIQUE

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