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Afrique
  2016-10-14
 

Faire résonner la voix de l'Afrique

par Casimir Djezou Kouadio | VOL.8 octobre 2016
Mots-clés: G20; Afrique
Des journalistes africains s’attèlent à la tâche lors du sommet de Hangzhou.
 

Caroline Mwangi, de la station de télévision kenyane K24 TV, a une façon qui lui est propre, mais pertinente, de décrire le sommet du G20 qui s'est déroulé à Hangzhou en Chine début septembre : « Quand le G20 éternue, les pays en développement attrapent un rhume. Ce qu'ils font finit donc par nous affecter ».

Le sommet s'est déroulé sur deux jours seulement, mais les mesures et les projets sur lesquels le bloc composé de 19 pays et de l'Union européenne s'est entendu auront un impact sur le monde entier, notamment l'Afrique. Lors des sommets précédents, la participation africaine était peu importante et l'Afrique du Sud était le seul membre africain du groupe. Cette fois-ci, la Chine, hôte du sommet, a déployé des efforts remarqués pour inclure d'autres pays en développement et la présence africaine a été visible. Une présence visible

« C'est la première fois au sommet du G20 que l'Afrique a été réellement présente », a déclaré Marthe L. Kamano, une journaliste du groupe de médias guinéen Africa Vision. Aux côtés du Président sud-africain Jacob Zuma, le Président sénégalais Macky Salle est venu en tant que représentant du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique [le programme de développement économique de l'Union africaine], et le Président tchadien Idriss Deby était là en tant que président de l'Union africaine. Le Président égyptien Abdel Fattah al-Sisi était aussi présent en tant qu'invité spécial. » Même le communiqué publié après le sommet a fait des références spécifiques à l'Afrique. « Nous encourageons aussi l'industrialisation des pays en développement, notamment en Afrique et dans les pays les moins développés », précise ce communiqué, annonçant le lancement d'une Initiative du G20 pour encourager l'industrialisation en Afrique et dans les pays les moins développés.

Les dirigeants du G20 ont aussi dit qu'ils allaient travailler avec les pays d'Afrique subsaharienne et de la région Asie-Pacifique pour améliorer l'accès universel aux services énergétiques bon marché, fiables, propres et durables. « Notre croissance, pour qu'elle soit forte, durable, et équilibrée, doit aussi être inclusive, ajoute le communiqué. Nous nous engageons à garantir que les bénéfices de notre croissance atteignent tout le monde et optimisent le potentiel de croissance des pays en développement et des pays à bas revenus. »

Cela a été souligné par le Président chinois Xi Jinping, qui a dit lors de son allocution devant les médias à la fin du sommet que « le G20 appartient non seulement à ses membres, mais aussi au monde entier ».

Perspective africaine

Tout cela a été réconfortant pour l'Afrique, qui a appris ces décisions qui la concerne dans les medias africains. Un groupe de 28 journalistes africains de 27 pays ont été à Hangzhou pour couvrir le sommet avec une perspective africaine. Ils ont été accueillis par l'Association de diplomatie publique de Chine, une ONG basée à Beijing. Pour la plupart d'entre eux, ils couvraient pour la première fois un grand événement international. « C'était une expérience magnifique, explique Obambe Gaston, 41 ans, de Radio Congo, la radio d'État de la République du Congo. Cela m'a donné une expérience précieuse. Maintenant, je sais comment de tels sommets fonctionnent et je serai mieux préparé pour les grands événements à l'avenir. »

Du point de vue de l'Afrique, les promesses du G20 d'aider à l'industrialisation de l'Afrique vont répondre à la plupart des problèmes du continent quand elles seront mises en œuvre. « Les matières premières sont les principales ressources de l'Afrique et la base de l'économie. Mais les prix chutent, entraînant l'effondrement de l'économie africaine. Le développement du secteur secondaire où les ressources peuvent être transformées en produits va créer des emplois et prévenir les crises causées par le chômage. La pauvreté et le chômage sont liés à l'instabilité, au terrorisme et aux migrations de masse. Quand les gens sont sans travail, ils peuvent être manipulés pour commettre toutes sortes de crimes. Mais quand vous avez un emploi stable et une famille, vous refusez de vous laisser entraîner dans le crime ou le terrorisme », explique Gaston. D'après lui, l'immigration croissante des Africains, que ce soit sur le continent ou ailleurs, est source de pauvreté et d'insécurité. « Quand les conditions de vie s'améliorent dans votre pays, vous n'avez pas à le quitter. »

Selon Laouali Souleymane, 32 ans, de l'Office National d'Édition et de Presse, l'administration nationale de la presse et de l'édition du Niger, l'Afrique avait besoin d'alliés pour le développement. « Le rêve africain de développement, tel qu'il est inscrit dans l'Agenda 2063, le plan pour le développement de l'Union africaine pour cinq décennies, ne peut se réaliser sans l'aide d'économies puissantes comme la Chine, les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Union européenne, estime-t-il. Les infrastructures sont un domaine important où ils peuvent aider. » Il a mentionné l'aide de la Chine dans ce sens. « Rien qu'au Niger, la Chine a construit un hôpital de 500 lits à Niamey, la capitale, ainsi que des ponts. »

Se débarrasser des stéréotypes

Leur participation au sommet du G20 de Hangzhou a donné aux journalistes africains une chance de pouvoir parler de leur propre pays et de dissiper les stéréotypes négatifs créés par les médias occidentaux. La plupart d'entre eux ont été interviewés par les médias chinois et ont parlé du patrimoine culturel de leur pays, du progrès et de la sécurité. « Le virus Ebola a touché l'économie guinéenne pendant un certain temps, mais ce n'a pas été la fin du monde, explique Kamano, parlant de l'épidémie qui s'est déclenchée en Afrique de l'Est en 2013. Nous revenons à une situation normale. La Guinée est riche en matières minérales, nous avons de la bauxite, du fer, de l'or et des diamants. Nous avons aussi du pétrole. Nous reconstruisons notre économie et nous apprécions l'aide que la Chine nous a donnée pour contrôler l'épidémie. Beaucoup d'autres pays nous ont aidés, mais la Chine a été le premier pays à répondre. »

Belayneh Bahiru Uma, de l'Agence de presse éthiopienne, explique que son pays est complètement différent de la manière dont il est perçu. « Les gens pensent que l'Éthiopie est un pays de famine, dit-il. C'est l'image qu'ils ont en raison des vieux stéréotypes. En fait, l'Éthiopie affiche le taux de croissance le plus rapide d'Afrique. Au cours des 13 dernières années, nous avons eu une croissance à deux chiffres entre 10 et 13 %. Le gouvernement a mis en place des programmes spécifiques pour éradiquer la famine et la pauvreté. Les femmes éthiopiennes sont très éduquées. Dans les écoles primaires, 100 % des filles sont scolarisées, et 40 % le sont au collège. Le gouvernement veut faire passer ce taux à 100 % d'ici à 2020. »

Il ajoute que la société éthiopienne possède un taux d'intégration élevé. « La population est composée de manière presqu'égale de chrétiens et de musulmans et ils vivent ensemble, mangent ensemble et célèbrent leurs fêtes ensemble. L'Éthiopie est une société extrêmement tolérante où les différents cultes et les communautés vivent en harmonie complète. »

Yemane Haile Ghebrekidan, de l'Agence de presse érythréenne, souligne que même si son pays vit depuis trente ans un conflit armé, c'est une société accueillante avec un fort niveau de sécurité. « Il n'y a pas de criminalité, dit-il. Vous pouvez sortir la nuit sans danger. Si vous perdez votre portefeuille ou votre téléphone dans un restaurant, vous pouvez aller le chercher le jour suivant. Ce n'est pas seulement le gouvernement qui rend cela possible, c'est quelque chose qui est profondément ancré dans la culture. »

Les journalistes africains ont aussi fait savoir que leur séjour et leurs voyages en Chine avaient dissipé les préjugés qu'ils en avaient, un pays pauvre et surpeuplé. Ils ont été stupéfaits par les infrastructures et les signes de développement qu'ils ont vus. « La Chine a été confrontée de d'importants défis pour le développement de 1,3 milliard de personnes, remarque Kamano. Nous le ferons nous-mêmes au cours des dix prochaines années et nous voulons savoir comment ils ont fait. Il y a encore de la pauvreté en Chine, mais quand les dirigeants disent qu'ils ont un plan pour éradiquer la pauvreté, ils le pensent vraiment. » Ghebrekidan est surtout intéressé par la philosophie du développement. « Cela va contribuer à une vision plus claire de l'avenir pour tous. »

 

Exclusif CHINAFRIQUE

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