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Chine
  2016-10-09
 

Coup de pousse !

par Li Xiaoyu | VOL.8 octobre 2016
Mots-clés: coopération agricole; Burundi; riz

Les agronomes chinois comparent les plantules de riz ayant poussé avec et sans leur technologie

 

Devant une pépinière de riz de la province de Bubanza, au Burundi, un groupe d'agronomes compare deux plantules de riz du même âge. À l'âge de 30 jours, ces jeunes plantes germées produisent des résultats bien différents. D'un côté, une plantule de riz robuste a poussé sept talles (pousse formée à partir d'un bourgeon proche de la base d'une plante) et a développé de solides racines ; de l'autre côté, une plantule avec aucune talle, assez faible. Cette différence peut s'expliquer par la présence d'une équipe d'experts agricoles chinois, à la tête de laquelle se trouve Yang Huade, expert en riziculture du bureau agricole du district de Weiyuan, dans la province du Sichuan.

Yang arrive au Burundi en novembre 2015, avec cinq autres experts spécialisés dans divers domaines (le sol et la fertilisation, l'équipement agricole, la pêche, la médecine vétérinaire et l'élevage) ; et deux interprètes, pour une mission de deux ans. Il s'agit du troisième groupe d'experts agricoles chinois envoyé au Burundi.

Des avantages considérables

Le riz est une culture stratégique pour assurer la sécurité alimentaire au Burundi. Pourtant, même dans des régions à rendement élevé, la production de riz est relativement faible : seulement 4 tonnes par hectare. L'accroissement de la productivité rizicole fait donc partie des préoccupations majeures du ministère burundais de l'Agriculture et de l'Élevage.

Dès leur arrivée au Burundi, les agronomes chinois se lancent dans une profonde enquête de terrain. Au bout de deux mois, ils découvrent que la température et les conditions de luminosité au Burundi sont très favorables à la croissance des cultures. Cependant, les mauvaises infrastructures, les investissements inadéquats, les faibles capacités de recherche et le difficile accès aux technologies entravent gravement la productivité de l'agriculture burundaise.

Étant donné l'importance de la technologie, l'équipe d'experts chinois décide de se concentrer sur la promotion d'une technique consistant à cultiver les plants de riz sur une pépinière sèche. Selon Yang, cette pratique présente des avantages significatifs par rapport à la technique traditionnelle burundaise, permettant de cultiver des plants de riz de qualité avec moins d'eau et moins d'engrais. Dans un même temps, elle requiert moins de semences : seulement 12 à 20 % de celles nécessaires pour la technique traditionnelle. Ces avantages facilitent la promotion de la culture de variétés de riz hybride et à rendement élevé, à large échelle.

Une adaptation réussie

Les experts ne reproduisent pas exactement les techniques chinoises, ils prennent en compte les conditions locales et cherchent à améliorer les techniques utilisées par les agriculteurs burundais pour cultiver les plants de riz. « L'Afrique a une luminosité et une température très favorables. Nous devons donc apporter les changements nécessaires dans les domaines comme la fertilisation, la gestion de l'eau et l'âge des plantules », explique Yang à CHINAFRIQUE. « Par exemple, en Chine, la culture des plants de riz sur une pépinière sèche est effectuée au début du printemps et à basse température. Le paillis en plastique permet d'augmenter la température et de conserver de l'eau. Mais en Afrique, avec une température élevée et une forte lumière, le paillis et les mauvaises herbes sont la meilleure manière de faire baisser la température et de préserver l'humidité du sol. »

Les experts chinois se consacrent pleinement à ce projet. Grâce à leur attention constante et à l'adaptation des techniques aux conditions locales, en seulement 30 jours, de nombreuses talles ont poussé et les plantules ont développé de solides racines. Face aux techniques traditionnelles burundaises, la technologie chinoise l'emporte haut la main. Prosper Dodiko, directeur de la fertilisation et de la protection des sols auprès du ministère burundais de l'Agriculture et de l'Élevage, affirme, en comparant les deux plantules, que l'introduction de cette technologie marque un tournant historique pour son pays. Les agriculteurs habitant près de la pépinière d'expérimentation manifestent rapidement leur envie d'adopter cette technologie, avec l'aide des experts chinois.

Cette innovation revêt effectivement une grande importance pour le pays. « Le Burundi est un pays agricole. L'agriculture contribue pour 35 % à son PNB, et plus de 90 % de la population burundaise vit de ce secteur », indique Lu Jun, conseiller économique et commercial de l'ambassade de Chine au Burundi. « La sécurité alimentaire reste l'une de nos priorités. Selon l'expérience chinoise, la technique consistant à cultiver les plants de riz sur une pépinière sèche peut non seulement augmenter la production rizicole d'environ 20 %, mais aussi créer les conditions favorables pour la promotion de variétés de riz hybride. »

Partager l'expérience

Térence Nobus Butoyi, directeur général de la Société régionale de développement de l'Imbo (SRDI), avait entendu dire, au cours d'un voyage en Chine, que les variétés de « super riz » hybride, cultivées par Yuan Longping, connu en Chine comme le « père du riz hybride », pouvaient produire 15 tonnes par hectare. En août 2016, il assiste à une session de formation à cette technologie agricole, tenue par l'équipe d'experts dans la plaine d'Imbo, et visite la pépinière d'essai. Après avoir constaté les impressionnants résultats de cette culture et les indéniables avantages du riz hybride et du « super riz », il est déterminé à s'inspirer de l'expérience chinoise. « Je suis ravi de coopérer avec l'équipe d'experts pour promouvoir la technologie chinoise et les variétés de riz hybride », affirme Butoyi. « J'espère que les responsables et les techniciens de la SRDI pourront apprendre à nos agriculteurs ce qu'ils ont acquis ici, et les encourager à visiter ce site. »

Il s'agit de la troisième session de formation organisée par les experts chinois depuis leur arrivée au Burundi. Jusqu'à présent, on compte 189 participants, dont la plupart sont des techniciens agricoles supérieurs et des hauts fonctionnaires burundais, qui sont prêts à partager avec les agriculteurs ce qu'ils ont appris. Afin de répondre aux attentes locales, l'équipe d'experts a travaillé avec le personnel du ministère de l'Agriculture et de l'Élevage sur la formation, qui prend la forme d'un séminaire et d'une visite du site d'essai. Dodiko a souligné qu'avec l'aide de la Chine, le ministère se concentrerait sur le développement de variétés de riz hybride et la promotion de la technique dans plusieurs provinces du pays, afin de s'assurer que la culture du riz soit au cœur de la stratégie de développement agricole du Burundi. « J'apprécie beaucoup la formation soigneusement préparée par les experts chinois, et je crois que c'est la formation la plus réussie dans l'histoire de notre ministère », s'exclame Dodiko.

Augmenter la production rizicole n'est qu'un des aspects de la coopération agricole Chine-Burundi, qui remonte aux années 1980. Dès lors, la Chine a envoyé des groupes d'experts pour enquêter sur les marais de la vallée de Nyamuswaga ; entreprendre une coopération agricole dans la ferme de Randa, dans la province de Bubanza ; et remettre en état la zone rurale de Rukaramu. Selon Lu, la coopération entre les deux pays commence déjà à s'accélérer, au lendemain du Sommet de Johannesburg du Forum sur la Coopération sino-africaine en 2015, avec la mise en chantier du Centre pilote sino-burundais de technologies agricoles, prévue pour 2017.

 

Exclusif CHINAFRIQUE

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