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Chine
  2017-07-07
 

Scolarité : l'égalité des chances comme priorité

par Li Xiaoyu | VOL.9 JUILLET 2017
Mots-clés: éducation

Étudiants du Collège n°66 d’Urumqi.

 

TAJINSA Abuduany, 14 ans, est une élève de huitième année au Collège n°66 d’Urumqi, chef-lieu de la région autonome ouïgoure du Xinjiang. Or sa famille habite à quelque 1 500 km de là, dans un village près de Kashgar, une ville dans le sud du Xinjiang. Elle revient dans sa région natale une fois par an, pendant les vacances d’été et passe le reste de l’année en internat avec ses camarades et les enseignants. Bien que sa famille lui manque, elle demeure déterminée à rester à l’école. Alors, pourquoi ? 

Un programme préférentiel 

Tajinsa Abuduany fait partie d’un programme d’enseignement, lancé en septembre 2004 par l’administration locale. Une initiative permettant aux enfants issus des endroits les plus reculés et les plus pauvres du Xinjiang d’intégrer les meilleurs collèges de la région, les préparant ainsi à poursuivre leurs études au lycée dans d’autres provinces du pays. 

Créé en septembre 2004, le Collège n°66 a été désigné comme l’un des établissements-pilotes du programme. Il compte aujourd’hui deux campus accueillant 61 classes, et environ 3 400 élèves issus de 13 groupes ethniques différents. Avec ses camarades, Tajinsa travaille pour pouvoir, à terme, poursuivre sa scolarité dans les grandes métropoles comme Beijing, Shanghai ou Shenzhen. « Il est très difficile d’être admis au Collège n°66, parce que c’est l’une des meilleures écoles de la ville. On doit passer un examen très sélectif. Mais ça vaut la peine, car étudier ici me permettra d’entrer plus facilement dans les meilleures universités de Chine et d’avoir plus d’opportunités professionnelles », explique-t-elle. 

Bien que Tajinsa habite loin de sa famille, elle a pu nouer des liens solides avec ses enseignants, dont certains vivent également sur place. Par ailleurs, elle a accès à des clubs de loisirs de toute sorte, des échecs à la danse, en passant par la musique et le sport. Et malgré la qualité de toutes ces installations, la jeune fille et sa famille n’ont pas à débourser un centime. « Le gouvernement finance l’ensemble du programme, y compris les frais de scolarité, le logement, les repas et les articles de papeterie, pour environ 8 000 yuans (environ 1 160 dollars) par élève et par an », indique Qu Mingcai, principal de l’établissement. 

Aujourd’hui, ce programme s’applique dans une trentaine d’écoles réparties dans treize villes du Xinjiang, et comptait 10 600 bénéficiaires en 2016. Selon M. Qu, presque 90 % des élèves de son établissement sont issus d’ethnies habitant le sud du Xinjiang, et moins de 10 % du total des élèves sont des Han. En effet, le gouvernement chinois fait de nombreux efforts pour rétablir un équilibre et offrir de meilleures opportunités aux enfants issus de ces minorités. 

Selon les chiffres publiés par le département de l’éducation du Xinjiang, près de 43 000 élèves ont été diplômés des collèges inscrits dans le cadre du programme, jusqu’en juillet 2016. « Environ 98 % de nos diplômés sont admis par des lycées dans les grandes villes comme Beijing et Shanghai pour bénéficier d’une éducation de meilleure qualité », indique encore M. Qu, ajoutant que beaucoup de leurs diplômés poursuivent leurs études dans de prestigieuses universités comme celle de Beijing, avant de revenir dans leurs régions natales pour devenir ingénieurs, médecins, professeurs ou fonctionnaires. 

Multilingue et pluriculturel 

Surmonter les divergences ethniques et linguistiques constitue l’une des principales tâches du collège. De nombreux élèves ouïgours et kazakhs y entrent en parlant très peu de mandarin. En effet, à l’école primaire, les cours sont généralement donnés dans la langue locale, faute d’enseignants maîtrisant le mandarin. C’est notamment le cas dans la campagne du sud du Xinjiang. « Le Collège n°66 a des cours intensifs de mandarin réservés aux élèves de septième année. La plupart des cours sont également dispensés en mandarin pour mieux préparer les élèves aux futures études », précise le principal. 

À l’instar de Tajinsa Abuduany qui ne parlait pas un mot de mandarin avant d’arriver au collège. Pourtant, après seulement un an d’études à Urumqi, la jeune Ouïgoure excelle désormais dans la pratique de la langue nationale chinoise. Elle explique à CHINAFRIQUE qu’au début, elle était pourtant trop timide pour parler le mandarin. Mais à force d’entraînement, elle a fini première dans un concours de mandarin organisé au sein de sa classe, à la fin du premier semestre. À ses yeux, la langue représente d’ailleurs une passerelle la reliant au reste du monde. « Le mandarin est crucial pour mon intégration dans la société et pour mes futures études », affirme-telle, déterminée. 

En parallèle, l’école propose aussi des cours sur les langues et les cultures ethniques. « Les enfants vivent, mangent et jouent ensemble. Nous pensons que c’est une bonne manière de promouvoir l’harmonie et la solidarité au sein des groupes ethniques », explique M. Qu. Un point de vue partagé par Xiong Yue, un autre élève de huitième année venu de Kashgar. Il est l’un des rares élèves Han de l’école. « Je parle un peu ouïgour, et j’aime apprendre la culture de mes camarades. Il est d’ailleurs facile de s’y initier, parce que nous sommes toujours ensemble », indique-t-il. 

« L’enjeu de notre programme ne consiste pas seulement à aider les enfants à sortir de la pauvreté à travers l’éducation, mais aussi à proposer à beaucoup d’élèves ruraux une manière de s’intégrer au grand courant de la société », affirme M. Qu. Dans cet esprit, l’école accorde aussi une attention particulière à l’enseignement de l’anglais, organise souvent des excursions scolaires et invite des experts étrangers à donner des conférences. 

« Ainsi, nous espérons que nos élèves seront plus exposés aux influences culturelles diversifiées pour en apprendre toujours davantage et bien grandir », ajoute le principal.  

Plus tard, Tajinsa Abuduany souhaite devenir médecin. « Je voudrais découvrir différentes régions en Chine, puis aller à l’étranger pour apprendre leurs techniques médicales. Ce qui demande de pouvoir communiquer dans plusieurs langues », confie-t-elle. 

Ce programme d’enseignement n’est que l’une des mesures en faveur de l’éducation de l’administration locale. Il est à noter qu’aujourd’hui, la scolarité en Chine est gratuite et obligatoire pendant 9 ans, dans la plupart des provinces et régions autonomes. Selon le département de l’éducation de la région, à partir de septembre, le Xinjiang sera ainsi l’une des rares régions où les élèves bénéficient de 15 ans d’éducation gratuite, y compris les maternelles et les enseignements secondaires de deuxième cycle. Par rapport à l’est du pays, le Xinjiang est encore en retard dans l’éducation. « L’éducation gratuite et obligatoire de 15 ans favorisera sans aucun doute le développement de l’éducation dans le futur », déclare le principal. 

  

Pour vos commentaires : lixiaoyu@chinafrica.cn 

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