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Chine
  2017-08-07
 

Nouvelle impulsion pour la MTC

par Xia Yuanyuan | VOL.9 AOÛT 2017
Mots-clés: médecine
La première Loi sur la MTC appelle à un renforcement du contrôle de la qualité des produits utilisés.
Une femme âgée a récemment fait scandale en Chine. Liu Hongbin, qui se disait experte en médecine traditionnelle chinoise (MTC), apparaissait fréquemment dans les publicités télévisées. Sur la chaîne Tibet TV, elle prétendait être l'héritière de la médecine traditionnelle de la minorité Miao, disant qu'elle pouvait guérir la toux et de l'asthme. Sur la chaîne Gansu TV, elle affirmait qu'elle pouvait traiter les rhumatismes. Sur d'autres chaînes, elle se présentait comme une experte de la médecine traditionnelle mongole et diplômée de l'Université de Pékin.

En juin, le pot aux roses a été découvert : elle n'est pas qualifiée et les produits qu'elle endossait dans les programmes n'étaient que de la poudre de perlimpinpin. La réaction du public a été à la hauteur du scandale.

Avec la Loi sur la médecine traditionnelle chinoise, qui est entrée en vigueur le premier juillet, des mesures ont été prises pour renforcer le développement réglementé de la MTC. De telles escroqueries seront désormais punies selon la loi et les charlatans n'auront plus de tribune. « C'est un jalon dans le développement de la MTC. Ce n'est que le début, et davantage de mesures et réglementations suivront dans l'esprit de la loi afin de stimuler la MTC », explique Wang Guoqiang, directeur de l'Administration d'État de MTC.

Une loi nécessaire

Quand les gens pensent à la MTC, ils l'associent à l'acupuncture, aux massages, aux plantes médicinales, aux thérapies diététiques et au qigong. Cette science médicale caractéristique de la civilisation chinoise fait partie de la vie quotidienne dans le pays depuis des milliers d'années.

En 2015, Tu Youyou, qui a passé toute sa carrière à effectuer des recherches dans la MTC, a obtenu le prix Nobel de physiologie ou médecine pour le traitement du paludisme avec l'artémisinine, pointant les projecteurs sur l'importance de la MTC.

La MTC est populaire auprès des Chinois et joue un rôle dans la prévention et le traitement des maladies. Pendant des milliers d'années, il n'y a cependant pas eu de lois pour réglementer son développement. De nombreux experts autoproclamés mais non qualifiés sont apparus pour vendre leurs produits, faisant des bénéfices illégaux tout en négligeant la santé des patients. C'est maintenant une pratique interdite avec la Loi sur la MTC que la Chine a adoptée en 2016, tous les praticiens devant au préalable obtenir une licence. L'article 15 stipule que toute personne qui se livre à la pratique de la MTC doit d'abord passer un test de qualification avant de s'enregistrer comme praticien. L'accent est aussi mis sur la formation.

La loi reconnaît aussi le rôle que joue la MTC dans le système de santé du pays, stipulant que la Chine doit accorder la même attention à la MTC et à la médecine occidentale, et encourager leur complémentarité. « La nouvelle loi montre que le gouvernement chinois a donné aux sciences et technologies médicales chinoises une position importante », a déclaré Xu Nanping, vice-ministre des Sciences et Technologies.

La loi a aussi promulgué des règles précisant que les hôpitaux, les maternités, les établissements de soins pour enfants du gouvernement, ainsi que les hôpitaux spécialisés, les dispensaires de quartier et de villages devaient mettre en place des départements et cliniques spécifiques pour la MTC. De plus, les capitaux sont encouragés à s'investir dans le développement de la MTC et les investisseurs privés invités à créer des établissements de soins.

D'après le Livre blanc sur le développement de la MTC publié par le Bureau d'information du Conseil des Affaires d'État en décembre 2016, il y avait fin 2015 en tout 3 966 hôpitaux et 42 528 cliniques de MTC dans le pays, avec 452 000 praticiens et assistants, et 910 millions de visites avaient été enregistrées cette année-là dans les unités de traitement et de soins en MTC.

Renforcer la supervision

Lin Tao, un médecin expérimenté qui possède sa propre clinique de MTC à Beijing, a été outré par le scandale généré par l'affaire Liu Hongbin. « Cela a été sérieusement dommageable pour la réputation de la MTC. Les patients ont été trompés et leur confiance en la MTC et nous, les praticiens, a été mise à mal », a-t-il fait savoir à CHINAFRIQUE.

Pour résoudre ce problème et standardiser un peu plus le secteur de la MTC, la loi permet d'éliminer les charlatans qui prétendent guérir toutes les maladies. L'article 45 de la loi précise que pour pratiquer la MTC, il faut respecter les prescriptions de ladite loi. Aucune organisation, aucun individu, ne peut pratiquer frauduleusement ou effectuer des bénéfices illégaux au nom de la MTC. D'après la loi, les produits et services de la MTC ne peuvent faire l'objet de publicité qu'après l'approbation des autorités locales de MTC. « La loi est un parapluie protecteur à la fois pour les patients et le secteur de la MTC. C'est utile pour le développement de la MTC », estime M. Lin.

S'il faut protéger les droits des consommateurs, il faut aussi renforcer la gestion et le contrôle de la qualité des ingrédients de la MTC, ainsi que procédures qui s'y rattachent comme la plantation des herbes, leur ramassage et leur stockage. De plus, il est interdit d'utiliser des pesticides hautement toxiques pour cultiver les plantes médicinales.

Priorité à l'enseignement

La loi insiste aussi sur la formation des praticiens de MTC, notamment par l'enseignement systématique dans les universités. La loi note que des efforts doivent être déployés pour améliorer le système d'enseignement de la MTC dans les écoles, soutenir le développement des universités, établissements professionnels et autres institutions spécialisées dans la MTC.

D'après le Livre blanc sur la MTC, le nombre des étudiants en MTC atteignait 752 000 inscrits fin 2015. Hormis les universités et établissements professionnels, il faut aussi régler le problème posé par un groupe spécifique de praticiens de la MTC. Il existe en effet en Chine des praticiens expérimentés qui ont appris auprès de maîtres, sans aller à l'université. Ne possédant pas de licence des autorités compétentes, ils sont malgré tout spécialisés, avec de nombreuses années de pratique. « D'après la loi, ces praticiens de la MTC peuvent obtenir une qualification et une licence », explique Huang Jin, de l'Université de médicine traditionnelle de Beijing. La nouvelle loi stipule en effet que ces praticiens doivent passer un examen sur la pratique et les résultats thérapeutiques auprès des autorités provinciales de MTC, et obtenir des recommandations de deux praticiens certifiés avant d'obtenir une licence. « Tous ceux qui ont du talent sont essentiels pour la promotion du développement de la MTC », a souligné Wang Guoqiang, qui est aussi vice-ministre de la Santé et du planning familial de Chine.

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