中文 ANGLAIS Beijing Information
Culture et Société
  2017-04-28
 

La faune africaine, un enjeu crucial

par Ge Lijun | VOL.9 MAI 2017
Mots-clés: entreprises chinoises

Les populations d’éléphants africains ont connu un déclin dramatique au cours des dernières années.

 

Des objets en ivoire sculptés avec raffinement exposés dans des boutiques, sous le regard des acheteurs : statuettes, bracelets, et autres colliers…Certains ne se doutent pourtant pas que ces trésors sont le fruit du pillage et de la chasse. Tels sont les sujets abordés dans un documentaire présenté le 21 mars 2017 à Beijing à l'occasion d'une réunion sur les défis qu'affrontent les entreprises chinoises dans la protection de la faune africaine. Certains Chinois sont en effet très friands de ces objets en ivoire ; une demande qui a provoqué une hécatombe parmi les éléphants d'Afrique.

Coproduit en 2014 par l'entreprise Poly International, une entreprise du commerce et des investissements à l'étranger, la chaîne de télévision du tourisme de Chine, la Société pour la conservation de la vie sauvage (SCVS)et le parc national de la Tanzanie, ce documentaire a été tourné dans le parc national du Serengeti en Tanzanie pour exposer les dangers du braconnage. Sa diffusion avait eu, lors de sa sortie, un grand retentissement, des vedettes chinoises appelant à interdire le commerce de l'ivoire.

« Depuis longtemps, Poly International finance des organisations internationales, des organismes gouvernementaux et des associations de la société civile notamment, qui œuvrent à la protection de la faune. En 2017, nous allons ainsi effectuer des recherches sur la protection des éléphants en Ouganda », a déclaré Mme Ye Wenhua, directrice du programme international de l'entreprise.

De plus en plus d'entreprises chinoises en Afrique sont sensibles à la protection de la faune, car cette cause concerne non seulement leur développement durable, mais aussi celui des pays africains. S'il faut bien entendu dissuader les consommateurs d'acheter de l'ivoire, comme Poly le préconise, les entreprises chinoises ont également pris d'autres mesures.

Des mesures ciblées

China National Petroleum Corporation (CNPC), une grande entreprise d'État spécialisée dans le pétrole et le gaz naturel, a donné un bon exemple de coexistence harmonieuse avec les animaux, lors des travaux de pose des oléoducs dans le parc national du lac Nakuru au Kenya en mai 2010. Les ouvriers suivent tout d'abord une formation relative à la vie sauvage, pour apprendre à évoluer dans cet environnement. Car connaître les animaux et leurs habitudes, est aussi une façon de protéger les ouvriers. Des consignes spécifiques ont d'ailleurs été rédigées. Par exemple, les tenues de travail rouges de la CNPC peuvent perturber les animaux. Elles ont donc été changées. Sur le site de construction, les ouvriers sont aussi équipés d'extincteurs, et ils peuvent réagir rapidement en cas d'incendie. Des consignes de travail simples et efficaces en quatre points ont ainsi été mise en place. Elles consistent tout d'abord à vérifier qu'aucun animal ne se trouve dans les tuyaux, à réduire le bruit des machines en ralentissant leur fonctionnement, mais aussi à travailler avec rapidité pour ne pas importuner les animaux, et à ne laisser aucun déchet sur le site.

Les populations et les autorités locales apprécient ces efforts. « Nous avançons pas à pas au cours des travaux. Nous souhaitons que les autres projets de l'entreprise bénéficient de cette expérience. Ces dernières années, nous avons parfois mis en place ce genre de mesures dans les autres pays africains, mais également dans des pays d'Amérique latine et en Chine, pour protéger les animaux et l'environnement », a résumé M. Shi Jing, chercheur de l'Institut de recherche de l'économie et des techniques pétrolières de Chine.

Des intervenants plus nombreux

Le Bureau de la gestion d'import et d'export des espères menacées de Chine (BGIEEMC) relevant de l'Administration nationale des forêts, avec des ambassades chinoises en Afrique et des organismes locaux offrent depuis 2013, au Kenya, en Éthiopie, en Afrique du Sud et au Mozambique, des formations aux entreprises chinoises pour leur permettre de connaître les réglementations locales, notamment en matière de contrebande. « En 2017, nous allons coopérer avec la SCVS pour envoyer quatre groupes d'experts dans huit pays africains afin de former plus spécifiquement les ouvriers des entreprises, sur les habitudes de certains animaux, par exemple », a fait savoir M. Meng Xianlin, vice-directeur permanent du BGIEEMC.

La SCVS – une ONG américaine – travaille à la protection de la faune depuis les années 1950. Ces dernières années, comme les régions les plus éloignées du continent africain sont exploitées par un grand nombre d'entreprises chinoises, la coopération avec ces entreprises est devenue indispensable, selon Mme Kang Aili, directrice exécutive du programme asiatique de la SCVS.

Une enquête de plusieurs années sur les facteurs qui dissuadent les acheteurs d'ivoire montrent que la sanction pénale arrive en première place. Viennent ensuite l'opposition du gouvernement chinois, puis la condamnation des entreprises. « Les entreprises jouent donc un rôle très important pour que le public et leurs employés boycottent le commerce illégal de la faune », a affirmé Mme Li Lishu, responsable du programme du commerce chinois de la SCVS.

« Nous avons besoin de plus d'investissement et de plus de fonds. Notre pays n'a pas résolu le braconnage et la contrebande. Nous souhaitons que les entreprises chinoises puissent nous aider à résoudre ces problèmes », a par ailleurs indiqué Henry Mayega, chef de mission adjoint à l'ambassade d'Ouganda en Chine. Cependant, le gouvernement, les ONG et les entreprises doivent trouver un mode de coopération plus efficace. « Ce que nous faisons est identique à la SCVS. Mais cela ne suffit pas, nous avons besoin de discuter de la façon de coopérer avec la SCVS pour obtenir un meilleur résultat », a déclaré à CHINAFRIQUE M. Guo Peiyuan, directeur général de SynTao, un cabinet-conseil qui a créé une « carte de risques » pour les entreprises chinoises à l'étranger.

« La protection de la biodiversité doit s'intégrer dans la culture d'une entreprise », a affirmé Zhou Mi, chercheur de l'Institut de la coopération économique et du commerce international du Ministère du Commerce.

 

Les efforts du gouvernement chinois pour interdire les articles en ivoire

• Avril 1981 : La Chine adhère à la Convention sur le commerce international des espèces de la faune et de la flore sauvages menacées d'extinction (CITES).

• Février 2015 : La Chine interdit pour une année les importations de sculptures en ivoire en provenance d'Afrique acquises après la création de CITES en 1975.

• Octobre 2015 : La Chine interdit les importations de trophées de chasse faits d'ivoire africain pour un an.

• Mars 2016 : La Chine élargit l'interdiction aux importations de produits en ivoire acquis avant 1975, jusqu'à la fin de l'année 2019

• Décembre 2016 : La Chine annonce une interdiction complète de ses activités de transformation et de commerce d'ivoire à des fins commerciales d'ici la fin 2017

• Avril 2017 : Le gouvernement chinois ferme 67 entreprises de transformation et de commerce d'ivoire, et les 105 autres entreprises concernées seront tenues à arrêter entièrement leurs activités liées à l'ivoire d'ci la fin de l'année.

(Source: Xinhua)

 

Exclusif CHINAFRIQUE

 
Imprimer
Liens: french.china.org.cn   |   LA CHINE AU PRÉSENT   |   La Chine Pictorial   |   Xinhuanet   |   Le Quotidien du Peuple   |   CCTVfr
Radio Chine Internationale   |   Réseau sur la coopération sino-africaine
24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine
Copyright CHINAFRIQUE tous droits réservés 京ICP备08005356号
PARTAGER
Facebook
Twitter
Weibo