La centrale hydroélectrique de Djiploho

Avant la construction de la centrale hydroélectriqueho, Djiploho était juste un village forestier isolé de Guinée équatoriale. Aujourd'hui, il est devenu le centre névralgique de l'énergie électrique de tout le pays.

Liu Bao, directeur général de la Sinohydro Bureau Six Co., Ltd de Power Construction Corp. de Chine, et le manager général de la centrale hydroélectrique de Djiploho, ont déclaré que l'électricité produite par la centrale pourrait satisfaire plus de 90 % de la demande nationale, tout en se félicitant de la croissance industrielle et agricole du pays, avec l'aide du réseau électrique de Bata. « Qui aurait pu imaginer que, dans cette forêt primaire isolée, des Chinois amoureux de la Guinée équatoriale étaient en train de construire un tel projet ? », a rappelé Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, Président de Guinée équatoriale, lors de la pose de la première pierre du projet.

En 2014, le ministère guinéen de l'Industrie et de l'Énergie a récupéré les commandes de la centrale.De fait, la Guinée équatoriale est devenue l'un des premiers pays africains bénéficiaire de l'initiative « une Ceinture et une Route », visant à améliorer ses infrastructures.

La première centrale hydroélectrique

Liu se souvient encore du jour où il s'est rendu pour la première fois à Djiploho avec ses collègues, afin de réaliser une enquête sur les conditions de construction de la centrale. Ils étaient entièrement équipés : chemises à manches longues, pantalons et bottes serrés, machettes, pelles et scies. Sur le chemin, il était d'ailleurs impossible de se déplacer sans machette, tant la végétation était dense.

Après avoir examiné de nombreuses rivières, Liu a constaté que la Guinée équatoriale n'était pas seulement riche en pétrole, mais aussi en énergie hydraulique.

À la différence du pétrole, qui peut se tarir par une exploitation excessive, l'énergie hydraulique possède un formidable potentiel sur le long terme et peut être utilisée comme énergie propre et renouvelable. « La construction des centrales hydroélectriques, en utilisant pleinement les ressources hydriques, peut non seulement satisfaire la demande en électricité de toute la Guinée équatoriale, mais permet également d'en exporter une partie à l'étranger », a répondu Liu Bao à CHINAFRIQUE, ajoutant qu'il avait eu le privilège de rencontrer le Président Mbasogo. Lequel avait d'ailleurs intégré ses idées sur l'énergie hydroélectrique dans le plan de développement économique du pays pour 2020.

De plus, l'équipe de Liu a porté une attention particulière à la protection de l'environnement local lors de l'exploitation, mais aussi de la construction de la centrale.

« Nous avons fait le rapport d'évaluation de l'impact sur l'environnement avant le début des travaux, et ce rapport a été approuvé par les autorités locales », a déclaré Liu. Et d'ajouter : « Au cours de la construction, nous nous sommes efforcés de couper le moins d'arbres possible, et toutes les eaux usées ont été rigoureusement traitées avant d'être évacuées. Le tri des déchets a également été fait. » Le respect de mesures strictes sur la protection de l'environnement a d'ailleurs été bien accueilli par les autorités et les populations locales. La centrale de Djiploho est ainsi devenue la première centrale hydroélectrique en Guinée équatoriale, tournant une nouvelle page dans l'histoire du pays.

Liu Bao (premier rang, deuxième en partant de la droite) présente la centrale hydroélectrique de Djiploho aux membres du gouvernement de Guinée équatoriale.

Changements sociaux

La centrale a apporté une série de changements inattendus. Bien que la construction des infrastructures en Guinée équatoriale ait débuté tardivement, les autorités locales ont fait de gros efforts pour améliorer l'éducation en créant des écoles à travers le pays.

Néanmoins, l'accès limité à l'électricité entrave parfois les progrès des étudiants locaux.

Consciente de sa responsabilité sociale, Sinohydro Bureau Six Co., Ltd a fait don de 2 millions de dollars pour aider à la création de plusieurs écoles primaires et écoles d'ingénieurs, depuis 2007. La société a également fait don de fournitures scolaires et a développé de bonnes relations avec les villageois de la région.

La centrale hydroélectrique et le réseau électrique de Bata ont, de fait, complètement transformé la vie des populations locales. Le projet de réseau électrique de Bata a permis l'accès à l'électricité générée par la centrale hydroélectrique de Djiploho, dans les zones urbaines et rurales de la Guinée équatoriale.

Les enfants peuvent maintenant s'éclairer, regarder des films et des programmes de télévision. Ils ont d'ailleurs même pu entendre parler du kungfu chinois, de Bruce Lee et du barrage chinois des Trois Gorges à travers les films.

De nombreux villageois âgés conservent encore les outils de construction qui leur ont été confiés par des travailleurs chinois lors de la construction de la première centrale hydroélectrique à Bata dans les années 1970, et se prennent à raconter l'inclinaison des anciens dirigeants chinois Mao Zedong et Zhou Enlai pour la Guinée équatoriale.

L'agriculture locale s'est également bien développée. « Avant, l'agriculture était sous-développée en Guinée équatoriale, car le pays est principalement composé de zones montagneuses inadaptées aux cultures », a déclaré Liu.

Afin de promouvoir la croissance économique locale, il a par la suite invité les experts chinois à planifier le développement agricole du pays, avec l'aide de l'ambassade de Chine. Une chaîne industrielle de production de viande, d'œufs et de lait a été formée, en développant les industries de la laiterie et de la volaille. Liu a également suggéré de produire des aliments en conserve, en profitant de la production abondante d'ananas et de manioc du pays.

Formation technologique

Pour réduire la dépendance à l'expertise étrangère, Liu a pris le parti de former les personnels locaux et de s'occuper du transfert de technologie. Étant donné qu'il n'y avait pas d'école de formation spécialisée dans l'énergie électrique en Guinée équatoriale, Liu a demandé 1,26 million de dollars à la Power Construction Corp. pour construire la première école de formation liée aux technologies de l'électricité du pays.

De plus, un programme de formation conjoint entre la Chine et la Guinée équatoriale destiné au personnel d'exploitation et de gestion des centrales hydroélectriques a été mis en place. Dans le cadre de ce programme, la Power Construction Corp. a fait don de plus de 1,5 million de dollars pour financer la formation – d'une durée compris entre 2 et 5 ans – de 53 jeunes guinéens à la gestion des centrales hydroélectriques. Cette formation se déroule dans les universités et les centres de formation en Chine. De fait, en mai 2013, les 35 premiers étudiants ont obtenu leur diplôme et ont commencé à travailler, ce qui a considérablement amélioré l'autogestion de ces industries dans le pays.

« Nous nous sommes concentrés sur la promotion de la gestion locale du projet hydroélectrique et l'embauche de personnes du cru pour participer à la construction », explique encore Liu. En participant à la construction, les employés locaux ont pu maîtriser de nombreuses compétences techniques telles que l'exploitation de l'équipement, l'électrotechnique, le soudage, le forage, le bétonnage et la fabrication et l'installation de barres d'acier. Le projet a créé des emplois et amélioré la vie des habitants.

Avec un vif intérêt pour le développement de la jeunesse, depuis 2009, Liu s'est employé à recruter des étudiants locaux pour participer à la gestion et à la construction du projet durant toutes les vacances d'été. En plus des salaires, les étudiants particulièrement brillants ont reçu une bourse, participant ainsi à réduire leurs frais de scolarité.

Pour son dévouement, Liu a reçu la plus haute distinction civile du pays et est ainsi devenu une célébrité locale.

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