Des travailleurs de ZTE dans une des stations de la compagnie en éthiopie

À Nekemte, une ville située à l’ouest de larégion Oromia en Éthiopie, un camion chargé de matériel de télécommunications est solidement embourbé dans la boue. Un petit groupe d’hommes tente, sans succès, de pousser le véhicule. Les deux Chinois du groupe, Wang Yang et Hu Shenghua, réunissent alors l’équipe pour proposer des solutions. Une fois les secours arrivés, la cargaison est déplacée à dos d’âne.

Le matériel est destiné à rénover plus de 200 stations de télécommunications à Nekemte, une rénovation qui devrait prendre deux mois. Wang Yang, responsable du projet, travaille depuis quatre ans pour la société ZTE – Zhongxing Telecommunication Equipment – l’un des plus grands fournisseurs d’équipement de télécommunications de Chine. Lui et Hu, directeur régional de ZTE en Éthiopie, doivent souvent faire face aux mauvaises conditions des routes. « Quelquefois, il n’y a pas de route pour transporter le matériel et il arrive aussi souvent que des ponts s’écroulent. Dans ces circonstances, on dépend des ânes et de la main-d’œuvre », raconte Wang.

Réseau de nouvelle génération

Fondée en 1985, ZTE offre des solutions et des services à des acteurs publics et privés du monde entier. La société arrive en Éthiopie en 2000, devenant ainsi la première société de télécommunications chinoise à opérer dans le pays.

Après le sommet du Forum sur la Coopération sino-africaine à Beijing en 2006, le gouvernement éthiopien dévoile un plan de développement visant à promouvoir l’économie locale en renforçant les télécommunications. Les réseaux de communications éthiopiens étant alors très peu développés, ZTE cherche à saisir cette opportunité. Avec le soutien du gouvernement chinois et des banques chinoises, la société obtient le contrat pour l’installation d’un réseau de nouvelle génération (RNG) en Éthiopie, un ensemble de mises à jour des télécommunications. Le premier défi : augmenter la capacité du réseau dans la capitale, Addis-Abeba, en cinq mois. En effet, le gouvernement voulait ainsi marquer les célébrations du millénaire du calendrier éthiopien, en septembre 2007.

Habituellement, les projets d’une telle envergure prennent souvent un ou deux ans. Mais la compagnie chinoise voulait absolument montrer qu’elle était capable de mener à bien ce projet. En investissant d’énormes ressources, ZTE parvient à finaliser l’extension du réseau avant la date fixée. « Ce projet a donné une très bonne réputation à ZTE en Éthiopie », affirme Wang. Après ces bons débuts, la société entreprend de plus en plus de projets dans le pays, contribuant à faire du réseau éthiopien l’un des plus avancés en Afrique.

Avant 2006, la capacité du réseau sans fil en Éthiopie était de moins d’un million de lignes, avec environ 700 000 utilisateurs. Depuis 2006, avec l’installation par ZTE d’un réseau national de communications, la capacité du réseau sans fil s’élève à 70 millions de lignes, avec un nombre d’utilisateurs atteignant 45 millions. Le taux de couverture des communications mobiles est de 85 %. Par ailleurs, ZTE a construit environ 6 000 stations de télécommunications en Éthiopie. Celles-ci permettent à plus de 45 millions d’Éthiopiens – presque la moitié de la population nationale – d’utiliser des téléphones mobiles. « Auparavant, nous avions seulement des téléphones fixes, il n’y avait pas de téléphones mobiles. Le projet de RNG entrepris par ZTE ouvre une nouvelle ère pour les Éthiopiens », affirme Andualem Admassie, PDG d’EthioTelecom, l’opérateur national de télécommunications.

Actuellement, Wang et Hu sont en charge de la mise à jour du réseau de Nekemte. Selon eux, ZTE est la société la plus apte pour mener à bien ce projet. « On nous demande de réaliser un taux de couverture de plus de 90 % pour le réseau de troisième génération, jusqu’à 98 %. Je peux affirmer que les ouvriers de ZTE sont présents sur chaque kilomètre carré du territoire, ce n’est pas une exagération », dit Hu, très fier.

Avec l’amélioration du réseau de communications, l’économie éthiopienne se développe également. Une bonne communication permet en effet de meilleurs échanges d’information concernant les produits agricoles et les objets artisanaux, ce qui conduit à de meilleures ventes et fait prospérer l’économie locale. Par ailleurs, ce projet stimule le développement des industries liées (les travaux d’installation, de génie civil, de câblage, etc.)

Les « abeilles » chinoises

Selon la Banque mondiale, le taux de croissance de l’économie éthiopienne serait de 10,5 % cette année. Avant 2015, le pays avait maintenu un taux de croissance annuelle de 11 % pendant cinq ans. L’Éthiopie est désormais le pays qui se développe le plus rapidement dans le monde, et les réussites de son développement sont étroitement liées au travail des compagnies chinoises.

Dans la dernière décennie, ZTE est devenue un partenaire important d’EthioTelecom. Selon Aytenfisu Worku, responsable des ressources humaines d’EthioTelecom, l’efficacité et le dévouement des employés de ZTE explique le succès de la compagnie face à ses homologues européens. « Nos projets sont souvent difficiles et colossaux, dans des régions rurales. Ils requièrent le dévouement des employés. Et quand on parle de dévouement, on peut clairement voir la différence entre les Européens et les Chinois », affirme Worku.

Zerihun Tumicha Belguda, directeur du bureau des télécommunications de Nekemte, se dit très satisfait par la mise à jour des stations par ZTE. « Auparavant, nous avions besoin de plus d’un mois pour construire une tour télécom. Mais les Chinois le font en seulement trois ou quatre jours », confie Belguda. « Nous apprenons ainsi comment devenir plus efficaces et travailleurs. »

« Comme le constatent les locaux, les employés de ZTE sont toujours prêts à travailler. Ceux-ci comparent les Chinois à des abeilles s’envolant partout pour récolter du miel », raconte Hu. « Les Éthiopiens me demandent pourquoi les Chinois sont si travailleurs ? Je leur réponds que la Chine était autrefois un pays très pauvre. Si vous connaissez la difficile histoire de la Chine, vous pouvez comprendre pourquoi les Chinois ont la vertu du dévouement. » L’acceptation par la population locale est très importante pour les employés de ZTE.

Un jour, alors que Wang travaille dans une des stations, un petit garçon s’approche et essaye de lui parler en chinois. Surpris, Wang lui demande comment il a appris sa langue. Le petit éthiopien lui explique alors qu’il utilise le téléphone de son père pour étudier des phrases en chinois. « Je lui ai ensuite demandé s’il savait qui avait aidé l’Éthiopie à construire le réseau de télécommunications qui lui permettait de surfer sur internet. Le garçon a alors répondu que c’était les Chinois ! », se souvient Wang avec le sourire. « Notre travail change énormément la vie quotidienne des Éthiopiens, mais nous apprenons également beaucoup au cours de ce processus. »  

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