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Afrique
  2016-07-12
 

Leçons agricoles en Éthiopie

par Liu Jian | VOL.8 JUILLET 2016
Mots-clés: Éthiopie; agriculture
 

Yushanjiang Maimaiti et deux fermiers locaux montrent fièrement leurs melons hami
 

Le melon des neiges est blanc, vert ou jaune à l'extérieur, et croquant et sucré à l'intérieur. Il est également appelé melon hami, du nom de la ville éponyme de Hami dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang, où il pousse abondamment.

Yushanjiang Maimaiti a 36 ans et est originaire du Xinjiang. Il rayonne de fierté à la vue des melons hami, qui poussent délicatement dans le petit lopin qu'il cultive de manière assidue depuis cinq mois. Le terrain ne se trouve cependant pas dans le Xinjiang, mais au sud d'Addis-Abeba, à Alage en Éthiopie. L'événement est historique, car il s'agit du premier melon hami qui pousse sur le sol éthiopien.

Lorsque cet expert de l'Académie des Sciences agricoles du Xinjiang est venu au mois de novembre dernier enseigner à l'Université d'Alage pour la formation technique et professionnelle à l'agriculture (ATVET) dans le cadre de la coopération sino-éthiopienne, il a trouvé que le climat était similaire à celui de son village dans le Xinjiang : beaucoup de soleil, mais peu de pluies.

Maimaiti a pensé que cela serait parfait, pour cultiver des melons hami et permettre aux agriculteurs éthiopiens d'augmenter leurs profits : « Dans mon village, nous récoltons les melons une fois par an. Mais avec le niveau d'ensoleillement qu'il y a ici, il est possible de faire plusieurs récoltes par an, explique-t-il à CHINAFRIQUE. Si les agriculteurs éthiopiens intègrent la technologie et résolvent le problème de manque d'eau, il y a du potentiel pour exporter les melons hami et les pastèques vers des pays comme l'Arabie saoudite. »

 

Introduire de nouvelles technologies

Après son arrivé à Alage, Maimaiti a réalisé que l'un des défis pour les cultures étaient la rareté des pluies. En Éthiopie, il pleut en moyenne tous les quinze jours entre juin et octobre, mais au cours de la saison sèche, la région d'Alage peut passer des mois sans voir une seule goutte de pluie.

Pour faire face à ce problème, Maimaiti a introduit la technique de micro-irrigation, qui apporte l'eau directement à chaque plant au moyen d'un réseau de tuyaux et d'émetteurs. Pour permettre au système de micro-irrigation d'être plus efficace, il fait pousser les plantes dans des trous, faits dans un film plastique qui recouvre le sol. Grâce à cette méthode, il a réussi à faire pousser des melons, des pastèques, des tomates et du poivre.

Lorsqu'il essaya d'introduire la micro-irrigation au centre de démonstration de l'Université, Il rencontra cependant quelques problèmes. En effet, il avait des difficultés à se procurer des raccords pour les tuyaux. Mais Maimaiti persista et après deux semaines de recherches, il finit par les trouver dans une entreprise locale de vente de fleurs.

Au mois d'avril, il forma une quarantaine de techniciens agricoles de l'État régional du Benishangul-Gumuz (dans le nord-ouest de l'Éthiopie) à utiliser la micro-irrigation et le paillis plastique, pour faire pousser des melons hami et du poivre.

Temertu Sahlu, le vice-chancelier de l'ATVET d'Alage, pense que la micro-irrigation possède un fort potentiel pour l'Éthiopie, notamment pendant la saison sèche : « Nous allons bientôt commencer à construire des bassins de rétention d'eau. Après cela, nous installerons le système de micro-irrigation. »

L'université prévoit d'utiliser la micro-irrigation pour faire pousser des melons hami, des pastèques et du poivre, dans une zone de trois à quatre hectares, puis d'étendre ensuite cette zone. « Nous avons besoin d'un soutien matériel et technique de la part d'experts chinois comme Maimaiti », explique Temertu Sahlu.

 

Renforcer les capacités

La vie n'est pas simple pour les experts chinois en visite. Ceux-ci doivent faire face au climat sec de l'Éthiopie, à une mauvaise connexion internet, à des coupures de courant et à un approvisionnement inadéquat en eau. Cependant, ni les conditions de vie difficiles, ni le manque de matériel et de financements, ne peuvent les détourner de leur objectif, d'introduire de nouvelles techniques et technologies agricoles en Éthiopie.

Les visites des experts chinois ont débuté, lorsque les gouvernements chinois et éthiopiens ont accepté de coopérer au sein de l'ATVET en 2001. Au cours des seize années qui suivirent, plus de 400 experts chinois provenant de lycées agricoles, d'universités et d'instituts de recherche ont travaillé sur le programme bilatéral de l'ATVET, introduisant plus de 70 techniques et technologies agricoles avancées. Au fil des années, les experts chinois ont enseigné 56 cours sur la botanique, la zoologie, les ressources naturelles et les sciences vétérinaires. Ils ont formé près de 2 100 enseignants locaux, 1 300 techniciens agricoles et 39 000 étudiants, dans treize lycées professionnels.

Duan Zhenhua, un vétérinaire du Centre de prévention et de contrôle des maladies animales de Yulin dans la région autonome zhuang du Guangxi, a déjà passé deux ans en Éthiopie pour un projet de coopération agricole.

En février 2015, elle s'est porté volontaire pour y retourner et former 45 vétérinaires éthiopiens pendant deux semaines, et leur montrer comment stériliser les béliers et leur donner des injections.

« Les étudiants d'ici sont bons au niveau théorique, mais ils manquent de compétences pratiques, explique Chen Xiongzhen, un expert en sériciculture. J'espère que je pourrai leur enseigner plus de techniques pratiques. »

Su Xuejun, un expert de la Station des sols et des engrais de Nanning dans le Guangxi, a mis en place des filets de deux mètres de haut pour protéger les semis du soleil brûlant. Au total, ce sont près de 70 000 plantes de sept variétés différentes, qui ont été semées. Près de 700 étudiants ont fait un stage et plus de 100 techniciens agricoles locaux ont été formés.

« Grâce à ces nouveaux filets, la qualité des semis a grandement augmenté, explique l'expert. J'ai appris aux enseignants éthiopiens la façon de les utiliser et de les entretenir pour protéger les semis. »

Après avoir évalué le climat et le sol local, Su Xuejun a également introduit le système d'équilibrage des cultures, qui intègre les technologies de conservation des sols, de collection des eaux de pluie et de recyclage des résidus végétaux : « Il est apparu, que ce nouveau système apportait une augmentation stable et durable dans le rendement des récoltes. »

En plus d'améliorer les compétences pratiques des étudiants et des enseignants éthiopiens, les enseignants chinois ont également travaillé avec leurs homologues éthiopiens pour construire des viviers, des poulaillers, des élevages de vers à soie, des serres et des parcelles agricoles modernes, afin de présenter des technologies pratiques et d'introduire de nouvelles variétés cultivables.

« Les centres de démonstration mis en place par les experts chinois sont très utiles pour la formation pratique des étudiants et le transfert de technologies aux communautés voisines et aux agriculteurs locaux », explique Temertu Sahlu.

 

Exclusif CHINAFRIQUE

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