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Édition du mois
  2016-11-01
 

La Chine et l'ONU

par Ni Yanshuo| VOL.8 novembre 2016
Mots-clés: ONU
 
La Chine s’est engagée à accroître son utilisation d’énergies propres.
 
Le Premier ministre chinois, Li Keqiang, s’adresse à l’Assemblée générale des Nations unies.
 
Des casques bleus chinois au Soudan du Sud.
 

Que l'on se félicite des réussites de ses programmes d'aide humanitaire, ou que l'on critique son manque d'efficacité face aux crises, l'Organisation des Nations unies (ONU) est toujours au cœur de l'actualité. Récemment, la fin du mandat de son secrétaire général, Ban Ki-moon, en janvier prochain, a fait la Une des journaux dans le monde entier. La nomination officielle de l'ancien Premier ministre portugais, Antonio Guterres, par le Conseil de sécurité a été saluée. Toutefois, pour que le Portugais devienne le prochain secrétaire général de l'organisation, il lui faudra l'appui de toute l'Assemblée onusienne. « Il aura besoin du soutien du Conseil de sécurité, mais aussi d'une large majorité des membres des Nations unies pour mener à bien son mandat dans ces temps difficiles », juge l'ancien représentant de l'organisation, le Ghanéen Kofi Annan.

C'est justement dans ce contexte délicat que la Chine a affirmé sa place dans l'organisation, particulièrement au XXIe siècle. « Etant le plus grand pays en développement, la Chine défend les intérêts de nombreux pays en développement, mais aussi des pays les moins développés », explique Peng Gang, directeur du Centre de recherche économique pour les pays en développement, de l'Université Renmin de Chine.

La Chine est un des membres fondateurs de l'ONU. Toutefois, son siège au sein de l'organisation a été illégalement occupé par les autorités de Taiwan jusqu'à 1971. Pendant les 20 premières années après la restauration de ses droits légitimes, la Chine joue un rôle marginal à l'ONU. Le faible niveau de développement économique du pays limitait en effet sa participation dans les affaires internationales. À cette époque, la Chine utilise l'organisation comme plate-forme pour affirmer ses positions politiques et combattre l'hégémonie idéologique. « Ainsi, la Chine ne prenait part qu'à une partie des activités de l'ONU », explique Shi Chenxia, assistant de recherche à l'Institut d'études internationales de Shanghai. Depuis, le rôle de la Chine n'a cessé de croître, ajoute l'universitaire.

Un nouveau rôle 

Dans la deuxième moitié des années 1990, le développement économique accéléré de la Chine modifie son rôle au sein de l'organisation internationale. Le pays commence alors à participer de manière plus globale aux programmes de l'ONU, rappelle Zheng Qirong, vice-président de l'Université des Affaires étrangères de Chine.

La Chine a été particulièrement active dans les missions de maintien de la paix. Les statistiques de l'organisation montrent que près de 3 000 casques bleus chinois sont aujourd'hui déployés dans les missions de l'ONU, avec, entre autres, des opérations au Soudan du Sud, au Mali, et au Liban. Un chiffre qui fait de la Chine le plus grand fournisseur de troupes parmi les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (les autres étant les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et la Russie). En termes de financement, la Chine contribue pour 10,2 % aux coûts des opérations de maintien de la paix (pour la période 2016-2018), une participation seulement devancée par les États-Unis.

S'exprimant lors d'un sommet dédié aux opérations de maintien de la paix, au siège de l'ONU à New York, le Président chinois Xi Jinping annonçait en septembre dernier que la Chine dirigerait la création d'une brigade policière permanente de maintien de la paix, ainsi que celle d'une force d'attente de 8 000 soldats. Par ailleurs, la Chine prend en compte les diverses demandes de l'ONU concernant l'envoi de personnel d'ingénierie, médical et de transport pour assister ces missions ; la formation de 2 000 casques bleus étrangers ; et l'assistance pour les programmes de déminage. « Tout ceci suggère que la Chine cherche à occuper un rôle plus important au niveau mondial et à intervenir dans la résolution de situations difficiles », affirme George N. Tzogopoulos, chercheur associé au Conseil européen des relations internationales.

La contribution chinoise à la stabilité mondiale ne se limite pas à son engagement dans les missions de maintien de la paix. Le pays a en effet activement participé aux négociations pour la dénucléarisation de la péninsule coréenne, accueillant les pourparlers à six, visant à garantir la paix dans la péninsule et dans le nord-est asiatique. La Chine a également été un acteur important dans les discussions concernant le nucléaire iranien, assure Zheng.

Développement durable 

Le développement durable est un des principes centraux de l'économie chinoise. « Dans un contexte de ralentissement de l'économie mondiale, la Chine demeure l'économie avec la croissance la plus rapide, posant ainsi les bases pour devenir un acteur important de la gouvernance mondiale », affirme Peng, ajoutant que la pauvreté est à l'origine de l'instabilité mondiale et que la Chine n'a cessé de prouver ses bons résultats en matière de lutte contre la pauvreté.

« La Chine est le pays le plus peuplé au monde, et la pauvreté touche une importante partie de sa population. Si la Chine ne parvient pas à atteindre ses objectifs dans la lutte contre la pauvreté, il sera impossible pour l'ONU d'atteindre les siens dans ce même domaine », rappelle Peng. Dans les 38 années suite à la réforme et l'ouverture de la Chine, plus de 700 millions de personnes ont été sorties de la pauvreté. Dans son XIIIe Plan quinquennal (2016-2020), la Chine prévoit d'éradiquer la pauvreté au niveau national d'ici 2020. Selon Peng, la Chine a joué un rôle essentiel dans les initiatives de développement depuis que l'ONU a mis en place les Objectifs du millénaire en 2000, et leurs subséquents Objectifs de développement durable pour la période 2015-2030. La Chine a même inclut ces objectifs dans son plan quinquennal, ratifié début 2016.

Lors du dernier sommet du G20, qui s'est tenu à Hangzhou début septembre, un plan d'action visant à mettre en œuvre ces objectifs a également été adopté. « La Chine s'est énormément engagée pour que ce soit possible », assure Peng. Lors du dernier sommet de l'ONU sur le développement durable, le discours du Président Xi Jinping, intitulé « Vers un partenariat gagnant-gagnant pour le développement durable », présentait les principes de la Chine en la matière et sa volonté de mener à bien les Objectifs de développement durable des Nations unies.

Dans le même esprit, le Premier ministre chinois, Li Keqiang, s'exprimait en septembre dernier lors de la 71e session de l'Assemblée générale de l'ONU, insistant sur l'importance du développement durable au niveau mondial. « La Chine sait à quel point les autres pays en développement veulent se développer et sortir de la pauvreté, et n'a cessé de les soutenir et les aider par tous les moyens », déclarait le Premier ministre. Preuve de cet engagement : les plus de 400 milliards de yuans (60 milliards de dollars) investis par la Chine fin 2015, dans 166 pays et dans des organisations régionales et internationales ; et la formation de plus de 12 millions de professionnels, originaires d'autres pays en développement. Selon Li, à l'avenir, la Chine va renforcer sa coopération avec les pays en développement et fera tout ce qu'elle peut pour aider les pays africains, et les autres pays les moins développés, pour travailler à la prospérité de tous.

Développement vert 

La Chine participe également activement à la promotion du développement vert et la protection de l'environnement. Le 3 septembre, avant l'ouverture du sommet de G20 de Hangzhou, le gouvernement chinois a été l'un des premiers à ratifier l'Accord de Paris sur le climat, qui s'inscrit dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, se concentrant sur la réduction des gaz à effet de serre et l'adaptation au changement climatique. « C'est un très bon exemple pour le développement d'économies vertes », affirme Zhang Lili, professeur à l'Université de relations internationales de Chine.

S'exprimant lors de la cérémonie d'ouverture de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques à Paris l'année dernière, le Président Xi Jinping a assuré que la Chine adopterait de nouvelles mesures, se reposant sur des innovations technologiques et institutionnelles, pour améliorer le secteur industriel, mettre en place des systèmes énergétiques à faible teneur en carbone, promouvoir la construction d'immeubles et de transports verts, et créer une bourse des émissions de carbone, afin de promouvoir un nouveau type de développement, plus harmonieux. La Chine s'est engagée à réduire ses émissions de carbone de 60 à 65 % par unité de PNB d'ici 2030, par rapport au niveau de 2005 ; à augmenter la proportion de combustibles non fossiles à près de 20 % ; et à accroître les volumes de stock des forêts de 4,5 milliards de m3, par rapport au niveau de 2005. « Les efforts devront être constants, mais nous avons confiance et sommes décidés à tenir nos engagements », concluait Xi.

Réforme de l'ONU 

La Chine est en faveur d'une réforme de l'ONU, permettant d'accroître la représentation des pays en développement. Ceux-ci constituant plus de deux tiers des membres de l'organisation, ils sont largement sous-représentés au Conseil de sécurité des Nations unies, une situation qui devrait être inversée. Dans la déclaration de principe présentée par la Chine lors de la 71e session de l'Assemblée générale de l'ONU, le gouvernement s'est engagé à soutenir la réforme de l'ONU, tout particulièrement la réforme du Conseil de sécurité, afin d'accroître le poids des pays en développement dans les affaires internationales.

Depuis la création des Nations unies il y a plus de 70 ans, ses membres sont passés de 51 en 1945 à 193 aujourd'hui. La plupart des nouveaux membres proviennent de pays en développement, parmi lesquels 54 pays africains. « Puisque le Conseil de sécurité des Nations unies se penche sur des questions relatives aux pays en développement, ces pays, particulièrement les pays africains, devraient jouer un rôle plus important au sein de ce conseil », affirmait en mai Wu Haitao, adjoint au représentant de la Chine au siège des Nations unies à New York. Selon Wu, la réforme de l'ONU devrait faciliter l'accès à tour de rôle au Conseil de sécurité, pour les pays de petite et moyenne taille.

Pour vos commentaires : niyanshuo@chinafrica.cn 

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