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Opinion
  2016-07-11
 

Le prix de la paix

par Ma Xiaolin | VOL.8 JUILLET 2016
Mots-clés: casque bleu chinois; ONU

 

Des médecins de la Minusma soignent des habitants de Gao, au nord du Mali, le 31 octobre 2015 

Un casque bleu chinois a été tué et cinq autres ont été blessés lorsqu’une voiture piégée a explosé dans un camp de l’ONU le 31 mai au Mali, il s’agit de la dernière d’une série d’attaques terroristes.

D’après Ma Xiaolin, professeur d’études internationales à l’Université des langues étrangères de Beijing, la Chine assumant un r?le de plus en plus important dans les missions de maintien de la paix des Nations unies, les responsables chinois devraient évaluer les nouveaux risques pour leurs soldats dans cet environnement complexe et varié. Il présente ses idées dans CHINAFRIQUE.

Le 31 mai, une voiture piégée a explosé dans le camp de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) à Gao, au nord du pays, tuant un casque bleu chinois. C’était la deuxième attaque terroriste de la semaine visant la Minusma. Le 29 mai, un convoi de l’ONU était pris en embuscade dans la ville de Sévaré, au centre du Mali, tuant cinq casques bleus. Le même mois, une série d’attaques contre la Minusma a fait 12 morts et de nombreux blessés. Depuis sa création en 2013, la mission a perdu plus de 60 membres, ce qui en fait la mission en cours la plus meurtrière de l’ONU.

Les attaques terroristes successives ciblant les casques bleus reflètent la détérioration de la situation sécuritaire au Mali. La communauté internationale a fait part de son inquiétude quant à la sécurité des casques bleus. La Chine doit très rapidement parvenir à s’acquitter de ses obligations internationales tout en assurant la sécurité de ses soldats. Le contingent de maintien de la paix chinois attaqué est arrivé au Mali, où de nombreuses organisations armées sont actives, en mai. Composé d’ingénieurs militaires, de personnel de sécurité et de personnel médical, il doit y être déployé pendant un an.

Une filiale d’al-Qaïda en Afrique 

du Nord a revendiqué la responsabilité de l’attaque. Le même groupe avait lancé une série d’attaques dans la région, parmi lesquelles le carnage dans l’H?tel Radisson Blu à Bamako, capitale du Mali, en novembre 2015. Vingt personnes avaient été tuées, dont trois Chinois. Cependant, l’organisation terroriste ne vise pas les Chinois spécifiquement. Son intention est simplement de perturber la mission des casques bleus. Pour la Chine, cette tragédie indique que le pays ne peut pas garantir la sécurité des casques bleus chinois sur les missions dangereuses.

La Chine a commencé à participer aux activités du département des opérations de maintien de la paix des Nations unies en 1988, envoyant ses premières troupes l’année suivante. Au cours des 27 dernières années, la Chine est le pays à avoir le plus contribué en troupes, parmi les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Plus de 3 000 Chinois ont pris part à plus de 20 missions de maintien de la paix. La Chine est également le deuxième plus grand contributeur financier aux missions de maintien de la paix des Nations unies, derrière les états-Unis. Au cours du sommet de l’ONU à New York, en septembre 2015, le Président chinois Xi Jinping a promis que la Chine contribuerait à hauteur de 8 000 soldats.

La Chine, grace à sa nouvelle puissance économique, essaye d’assumer un rôle plus important dans les affaires internationales par l’ONU. Mais les soldats chinois font face à des défis sécuritaires, il est donc urgent pour la Chine d’éviter les risques et réduire les pertes tout en remplissant son rôle à l’international. La Chine a subi certaines pertes. En juillet 2006, la frontière israélo-libanaise a subi des frappes d’artillerie, qui ont causé la mort d’un officier chinois. En octobre 2005, un soldat chinois a été tué par balles au Libéria. En mai 1993, des obus de roquette ont percé un camp chinois au Cambodge, tuant deux personnes et en blessant sept. Ainsi, les dirigeants chinois doivent évaluer les risques pour les casques bleus dans les environnements dangereux. En tenant compte des facteurs géopolitiques, les conflits religieux et les activités terroristes qui sévissent, le gouvernement chinois devrait faire preuve de plus de prudence avant de décider de participer à de telles opérations.

L’inquiétude était déjà palpable en 2013, quand la Chine a décidé d’envoyer des soldats au Mali, après la création de la Minusma. Le conflit au Mali est très complexe, parce que certains groupes rebelles ont des liens avec les organisations terroristes internationales. L’implication française a accentué cette complexité. En conséquence, le conflit au Mali a été marqué par, à la fois, une guerre de religions et un choc des civilisations. Pour la France, le Mali est devenu un champ de bataille dans la lutte contre le terrorisme. Mais pour les rebelles maliens, leur pays représente la ligne de front contre les Occidentaux. Dans de telles circonstances, les casques bleus ont pour mission, presque impossible, d’échapper à la haine face à l’ingérence étrangère. Après l’attaque à Gao, Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, a présenté des mesures pour renforcer la Minusma, parmi lesquelles l’augmentation du nombre de soldats. Ces propositions doivent faire l’objet de délibérations par le Conseil de sécurité des Nations unies.

La Chine a besoin de reconsidérer son rôle dans la Minusma et d’évaluer les dangers au Mali. La participation à des opérations de maintien de la paix est une obligation internationale, que la Chine doit assumer comme un pays responsable. Si les pertes sont inévitables, la Chine doit faire plus d’efforts pour améliorer la sécurité de ses soldats et accroître leur capacité à faire face à de multiples menaces dans les régions turbulentes.

Rôle de la Chine dans la Minusma 

2013 : La Chine envoie pour la première fois une unité de maintien de la paix au Mali, pays plongé dans le chaos et les violences suite au coup d’état militaire et aux attaques armées en 2012.

Depuis, la Chine a déployé quatre contingents dans ce pays d’Afrique de l’Ouest dans le cadre de la Minusma. Le 3e contingent a été remplacé en mai, par un 4e contingent constitué de 395 casques bleus.

À la fin de la mission du 3e contingent, une déclaration de la Minusma a rendu hommage au r?le de la Chine dans le maintien de la paix et de la stabilité dans la région.

2015 : Au cours du second semestre, les casques bleus chinois sont intervenus dans plus de 90 incidents, dont des alertes à la bombe et des attaques terroristes. Ils ont également aidé la communauté locale à construire un terrain de football.

Selon le ministère chinois des Affaires étrangères, plus de 2 400 casques bleus chinois opèrent actuellement dans sept zones en Afrique, dont le Mali, le Libéria et la République démocratique du Congo.

(Source : Agence Xinhua) 

Exclusif CHINAFRIQUE 

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