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  2022-07-04
 

L'unité fait la force

par Hu Fan VOL. 14 JUILLET 2022  ·   2022-07-04
Mots-clés: Union africaine ; UA ; Sommet de l'UA

L’Union africaine, moteur clé du développement de l’Afrique. 

Le 35e Sommet de l’UA s’est tenu à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 5 février. (XINHU) 

  

Cette année marque le 20e anniversaire de la fondation de l’Union africaine (UA). Au cours des 20 dernières années, l’UA a accompli d’importants progrès en matière d’intégration et de développement de l’Afrique. La création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), la mise en place d’applications numériques panafricaines, la signature d’un accord sur le trafic aérien intra-africain et l’autonomisation des femmes sont quelques-uns des grands progrès.  

 

Le rôle et les réalisations de l’UA sont très appréciés par la Chine. Dans un message de félicitations au 35e Sommet de l’UA le 5 février, le Président chinois Xi Jinping a noté qu’au cours des 20 dernières années, l’UA était restée déterminée à rechercher la force par l’unité, explorant activement une voie de développement adaptée à l’Afrique. Elle a facilité d’importants progrès dans l’intégration régionale et a coordonné une réponse concertée des pays africains à la pandémie de COVID-19. 

 

Ces efforts se sont avérés efficaces pour maintenir la paix, la stabilité et le développement en Afrique, et lui ont valu une influence et une stature croissantes dans le monde, a fait part le Président chinois. 

 

Les membres du 16e contingent de Casques bleus chinois au Darfour, Soudan, reçoivent des Médailles d’honneur de l’ONU pour la paix, le 20 mai 2021. (XINHUA) 

  

Renforcer l’Afrique 

 

L’UA est le résultat d’un consensus entre les dirigeants africains afin d’orienter l’Afrique vers une coopération et une intégration accrues de ses membres. Ceci pour stimuler la croissance et le développement économique de l’Afrique. 

 

L’Agenda 2063 est le plan directeur de l’UA pour réaliser sa vision. Adopté en 2015, le plan identifie sept aspirations et 15 projets phares, ainsi que les résultats transformateurs à atteindre dans son premier plan de mise en œuvre décennal. 

 

Selon le deuxième rapport continental sur la mise en œuvre de l’Agenda 2063 publié en février de cette année, bien que les progrès dans divers aspects de l’Agenda 2063 aient été lents, en grande partie en raison de l’impact de la COVID-19, des progrès notables ont été réalisés dans plusieurs domaines, notamment l’intégration régionale, par rapport à 2019. 

 

Les progrès de l’intégration régionale se reflètent principalement dans les débuts de la ZLECA en janvier 2021, qui est l’un des projets phares de l’Agenda 2063. En juin, 54 des 55 membres de l’UA ont signé l’accord de la ZLECA et 43 pays ont déposé leur instrument de ratification. 

 

Un autre domaine qui a enregistré des progrès considérables est l’autonomisation des femmes, avec une augmentation de la proportion de femmes dans les zones rurales qui ont des droits de propriété, notamment sur les terres agricoles, ainsi que la proportion de sièges occupés par la gent féminine dans les parlements nationaux et locaux. 

 

Les femmes représentent environ 50 % de la population africaine et l’UA pense qu’elles sont sous-représentées dans les domaines de la finance, de linvestissement et de lentrepreneuriat. LUA estime que le continent perd plus de 20 % de son PIB chaque année en raison de cela. 

 

Elle accorde donc une grande importance à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes, qu’elle considère comme essentielles au développement de l’Afrique, comme indiqué dans l’une des aspirations de l’Agenda 2063 de l’UA. Au fil des ans, l’organisation a franchi des étapes importantes dans la promotion de la cause. 

 

L’UA a également inclus la parité hommes-femmes dans ses réformes institutionnelles. L’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’UA en 2018 a adopté cette décision, fixant l’objectif de 50 % de femmes et 35 % de jeunes parmi ses membres d’ici 2025. Bien que ces objectifs ne soient pas encore atteints, la parité hommes-femmes l’est parmi les commissaires depuis 2003. 

 

Dans le cadre des efforts de l’UA sur son programme d’égalité des sexes, la campagne « What African Women Want » a été lancée le 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, dans le but de sensibiliser le public à l’égalité des sexes. Il met en évidence des problèmes clés tels que le mariage des enfants, les violences sexistes, les pratiques traditionnelles néfastes, ainsi que la nécessité de garantir l’égalité d’accès des femmes aux ressources économiques. Une attention particulière est accordée aux femmes moins favorisées, telles que les personnes en situation de handicap, les migrantes et les femmes des zones rurales. Les hommes de tout âge sont également appelés à contribuer à l’égalité des sexes. 

 

En dehors de ces deux domaines, des progrès louables sont également réalisés au chapitre de la paix et de la sécurité, ainsi que dans l’objectif d’« une Afrique en tant qu’actrice et partenaire mondiale forte, unie, résiliente et influente », comme décrit dans l’Aspiration 7 de l’Agenda 2063. 

 

Resserrement des liens sino-africains 

 

« La Chine est un partenaire important pour l’UA dans la construction conjointe d’une communauté de destin sino-africaine de haut niveau et dans la sauvegarde de l’équité et de la justice internationales », a écrit Liu Yuxi, chef de la Mission de Chine auprès de l’Union africaine, à l’occasion du 20e anniversaire de l’UA.  

 

M. Liu est le deuxième ambassadeur chinois de la mission. La mise en place de cette mission en 2015 s’inscrit dans le cadre des liens de plus en plus étroits entre l’UA et la Chine. En septembre 2018, la Commission de l’UA a également annoncé la nomination de l’ambassadeur Rahmat Allah Mohamed Osman au poste de représentant permanent de l’UA en Chine.  

 

Selon M. Liu, une amitié profonde s’était déjà forgée entre la Chine et l’OUA dans la lutte contre l’impérialisme et le colonialisme, et la quête de l’indépendance et de liberté nationales. La fondation de l’UA a propulsé les relations sino-africaines. 

 

Une grande solidarité était clairement visible pendant la lutte contre la COVID-19. En février 2020, l’UA a publié un communiqué de soutien aux efforts de la Chine lors de la 36e session ordinaire du Conseil exécutif de l’UA, étant la première organisation internationale à offrir un tel soutien à la Chine.  

 

La Chine a également apporté un soutien solide à l’Afrique. Jusqu’à présent, la Chine a envoyé plus de 100 lots de fournitures médicales aux pays africains. Parmi les autres exemples de soutien chinois important, citons le nouveau centre de conférences et le complexe de bureaux de l’UA, construits gratuitement par le gouvernement chinois, qui ont été mis en service en janvier 2012. La construction du siège des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), un organisme technique spécialisé et bras armé de la santé publique, a débuté en décembre 2020. 

 

Grâce à la coopération avec l’UA, la Chine a pu contribuer directement au maintien de la paix et la stabilité en Afrique en participant à des missions, telles que l’Opération hybride ONU-UA au Darfour (MINUAD).  

 

Le 16e contingent chinois de Force de maintien de la paix (Casques bleus) au Soudan est retourné en Chine après avoir mené à bien une mission de dix mois, le 4 août 2021. En tant que seule force de soutien de la MINUAD dans la région, le contingent a effectué plus de 290 missions, qui sont considérées comme une « référence » pour les forces de maintien de la paix. Tous les Casques bleus du contingent ont reçu une médaille d’honneur de la paix de l’ONU.  

 

La Chine et l’UA ont franchi une nouvelle étape dans leur coopération lorsqu’elles ont convenu de promouvoir conjointement l’initiative « la Ceinture et la Route » (ICR) en décembre 2020, qui est considérée comme un moteur efficace pour aider le continent à réaliser l’Agenda 2063. Conformément aux dispositions du plan, la Chine et l’UA ont signé un protocole d’accord pour établir un mécanisme de coordination pour la collaboration de l’ICR en décembre 2021. 

 

Selon M. Liu, la signature du protocole d’accord a marqué une nouvelle phase de mise en œuvre de la construction conjointe Chine-Afrique de l’ICR, donnant un nouvel élan à la coopération et au développement commun. 

 

Des femmes tissent des paniers dans un village de Machakos, au Kenya, le 7 mai. (XINHUA) 

  

Relever les défis 

 

La pandémie de COVID-19 reste un défi majeur pour l’UA dans la réalisation des objectifs de l’Agenda 2063. Au cours des dernières années, la pandémie a non seulement menacé la santé et la vie des Africains, mais a également eu de graves répercussions sur d’autres indicateurs de l’Agenda 2063 tels que l’emploi et le niveau de vie des populations. 

 

De l’avis d’Ehizuelen Michael Mitchell Omoruyi, directeur exécutif du Centre pour les études nigérianes de l’Institut d’études africaines à l’Université normale du Zhejiang, l’UA a obtenu de bons résultats au cours des dernières années depuis l’apparition de l’épidémie. 

 

En effet, dès le début de la pandémie, l’UA a été l’une des premières institutions du continent à adopter rapidement la Stratégie continentale coordonnée pour l’épidémie de COVID-19 à la suite d’une réunion d’urgence des ministres africains de la santé.  

 

« La forte mobilisation des dirigeants africains et la coordination efficace assurée par l’UA témoignent de la capacité de l’Afrique à relever les défis de manière unie et résolue », explique M. Omoruyi à CHINAFRIQUE, avant d’ajouter : « Le CDC Afrique a joué un rôle majeur dans la coordination de la réponse sanitaire continentale à la COVID-19, en particulier en ce qui concerne le renforcement des capacités dans les pays. »  

 

Il estime que l’UA a également joué un rôle clé dans l’utilisation des blocs commerciaux régionaux pour coordonner, consolider et connecter les ressources à travers le continent, ainsi que dans le lobbying pour un accès équitable aux vaccins et l’allégement de la dette des pays particulièrement vulnérables où l’économie s’est effondrée à cause de la pandémie.  

 

Selon lui, la principale préoccupation est le taux de vaccination inquiétant. Les systèmes de santé sous-financés ont du mal à fournir des vaccins aux zones rurales, tandis que les messages des gouvernements nationaux nont pas fait grand-chose pour surmonter la réticence à la vaccination, même parmi les agents de santé. Bien que l’UA ait aidé à acheter près de 500 millions de doses de vaccins pour le continent, l’organisme estime que fabriquer localement et avoir plus de vaccins n’est qu’une partie du puzzle.  

 

« L’UA doit faire plus si le continent veut augmenter le taux de vaccination », exhorte M. Omoruyi, ajoutant que cela signifie renforcer les systèmes de santé globaux, optimiser les chaînes d’approvisionnement afin que les Africains puissent accéder aux vaccins et aux matières premières nécessaires, améliorer l’équipement de la chaîne du froid et stimuler l’éducation sur les vaccins. 

 

Un autre défi majeur pour le leadership de l’UA est la possible crise alimentaire sur le continent, devenue critique de par les conditions météorologiques extrêmes, la pandémie et les conflits, notamment russo-ukrainien. 

 

Notant les progrès réalisés dans le renforcement des systèmes alimentaires et l’accélération du développement humain au cours des 20 dernières années, M. Omoruyi souligne que l’UA, ainsi que les gouvernements nationaux et les organisations régionales, se sont préparés grâce à une multitude de priorités politiques visant à faire face à la crise alimentaire. La production alimentaire, en particulier d’aliments de base, a été augmentée en redirigeant les fonds vers les petits producteurs à travers le continent et en promouvant la souveraineté alimentaire pour protéger la population des marchés erratiques.  

 

D’autres politiques incluent la réduction des pertes alimentaires après récolte pour rendre plus de nourriture disponible, l’investissement dans l’agriculture climato-intelligente pour se parer des caprices du climat et la promotion du commerce intra-africain de l’agriculture et des services via la ZLECA.  

 

En outre, le mécanisme d’examen biennal du Programme global de développement agricole pour l’Afrique est en place pour faire le point sur les progrès et cerner les domaines d’intérêt pour les membres de l’UA dans la transformation agricole. L’UA travaille également à la création d’une Agence africaine de sécurité alimentaire, au sein de laquelle l’organisme serait favorable à une collaboration avec les partenaires du continent.  « Je suis convaincu qu’avec ces priorités politiques, l’UA peut faire face à la crise alimentaire en Afrique », fait valoir M. Omoruyi. 

  

ENCADRÉ 

  

La ZLECA en chiffre 

  

En juin de cette année, 54 des 55 membres de l’UA ont signé l’accord de la ZLECA et 43 ont déposé leurs instruments de ratification. 

•      La ZLECA est la plus grande zone de libre-échange au monde, mesurée par le nombre de pays participants. 

•       La ZLECA relie 1,3 milliard de personnes dans 55 pays et régions avec un PIB combiné évalué à 3 400 milliards de dollars. 

•       La ZLECA a le potentiel de sortir 30 millions de personnes de l’extrême pauvreté. 

•       La ZLECA devrait augmenter les revenus de l’Afrique de 450 milliards de dollars d’ici 2035, tout en ajoutant 76 milliards de dollars aux revenus du reste du monde. 

SOURCE : SECRÉTARIAT DE LA ZLECA 

 

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