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  2020-05-13
 

Action collective

par Benard Ayieko  ·   2020-05-13
Mots-clés: UA; COVID-19

Comment l’UA prévoit de lutter contre la pandémie de coronavirus sur le continent

Le siège de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Éthiopie.

En entrant dans cette nouvelle décennie, le monde attendait cette année avec optimisme. Les espoirs ont rapidement été douchés ; le nouveau coronavirus a été détecté pour la première fois en décembre 2019 à Wuhan, dans la province du Hubei. À l’écriture de ces lignes, les chiffres de l’OMS font état de plus de 2 millions de cas détectés dont 133 732 décès et 451 481 guérisons. Ces chiffres proviennent de 212 pays, régions ou territoires, y compris l’Afrique. À ce jour sur le continent, seuls les Comores et le Lesotho n’ont signalé aucun cas de COVID-19, mais cela devrait changer dans les mois à venir car la maladie ne connaît pas de frontière.

Plan de l’Union africaine

Le COVID-19 a affecté la communauté mondiale non seulement en matière de santé, mais aussi économiquement. Alarmé par l’ampleur de la crise dont fait face l’économie mondiale, les dirigeants africains réunis en février à Addis-Abeba, en Éthiopie, pour la 33e session ordinaire de l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA), ont recommandé que les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC africains) activent leur Centre d’opérations d’urgence et leur système de gestion des incidents.

Cela améliorera la surveillance, les interventions d’urgence et la prévention de la maladie. La décision est venue en toile de fond du premier cas de coronavirus confirmé en Égypte alors que le deuxième cas (le premier en Afrique subsaharienne) a été détecté au Nigeria. L’UA est préoccupée par la propagation du COVID-19 en Afrique, principalement parce que les systèmes de santé du continent n’ont pas la capacité d’absorber un flux important de malades. Cela est dû au manque de fournitures médicales telles que des équipements de protection du personnel, des contraintes financières, une formation insuffisante du personnel de santé et une transmission de données inefficace.

L’UA craignait que la pandémie ne soit difficile à maîtriser si des mesures de confinement appropriées n’étaient pas adoptées à temps, ce qui entraînerait des défis économiques sans précédent. Plusieurs mesures politiques ont été proposées pour faire face à la pandémie. Par exemple, les pays africains doivent mettre en place des systèmes politiques adaptés à la situation immédiate et adopter des mesures correspondant aux conséquences du COVID-19. L’UA publie régulièrement des communiqués de presse nommés « Briefing sur l’épidémie » afin de fournir aux membres de l’union les informations les plus récentes sur les nouvelles infections, les décès et les guérisons, ainsi que les mesures que les États doivent adopter pour contrôler la propagation de la maladie.

Gérer la pandémie

Avec l’augmentation des cas confirmés de COVID-19, l’UA a recommandé la nécessité de prendre des mesures urgentes pour verrouiller les zones affectées afin de contenir la propagation du virus. Le Président sud-africain Cyril Ramaphosa a ordonné un verrouillage total de trois semaines de son pays (prolongé de deux semaines) pour freiner la propagation de la pandémie. Le Kenya, le Rwanda, le Mali et le Nigeria sont parmi d’autres pays qui ont imposé des restrictions de voyage à l’intérieur de leurs frontières pour arrêter la propagation du COVID-19.

Pour gérer efficacement la propagation du virus, l’UA a exhorté ses membres à revoir et réviser leurs budgets annuels afin de prioriser les dépenses dans les systèmes de santé, en particulier sur les infrastructures et la logistique, l’achat de produits pharmaceutiques, médicaux et de protection. Les budgets révisés sont destinés à créer des fonds pour la recherche médicale d’urgence et la protection sociale des populations vulnérables. Grâce à l’initiative des banques centrales, les membres ont adopté des politiques budgétaires et monétaires signalant aux banques commerciales de réduire leurs ratios de réserves obligatoires pour une liquidité accrue, afin de soutenir les petites et moyennes entreprises touchées, ces dernières étant le moteur de la croissance économique et du développement dans les pays les moins avancés.

Certains pays ont mis en œuvre ces mesures fiscales, notamment la Zambie, l’Ouganda, la Tunisie, l’Afrique du Sud et le Kenya. D’autres membres ont fait un pas de plus pour engager des fonds spéciaux COVID-19 comme l’Éthiopie (10 millions de dollars), la Guinée équatoriale (10 millions de dollars), le Ghana (100 millions de dollars), la Côte d’Ivoire (200 millions de dollars) et le Niger (1,63 million de dollars).

L’UA souligne la nécessité de promouvoir un partage transparent des informations avec les citoyens afin de minimiser la diffusion de fausses informations afin d’éviter une situation où le continent combattrait à la fois la pandémie et les fake news simultanément. L’organisation a également mandaté la Commission de l’UA pour mener des négociations sur l’allégement de la dette extérieure africaine s’élevant à 236 milliards de dollars, développer des mécanismes de coordination pour identifier et surveiller la propagation de la pandémie et élaborer des réponses politiques par les membres individuels et au sein des communautés économiques régionales.

Les membres de l’UA ont également été encouragés à s’associer au secteur privé pour collecter des fonds pour lutter contre la pandémie. Montrant l’exemple, l’UA, en partenariat avec les CDC africains, a lancé une initiative de partenariat public-privé, l’Africa COVID-19 Response Fund, afin de lever 150 millions de dollars pour faire de la prévention et 400 millions de dollars pour l’achat de fournitures médicales ainsi que pour soutenir les populations les plus vulnérables. Jack Ma, fondateur du géant de la tech Alibaba, a fait don d’équipements médicaux, y compris des ventilateurs, des combinaisons de protection et des masques faciaux, ainsi que des kits de tests de diagnostic de laboratoire pour lutter contre cette pandémie en Afrique.

Préparation post-pandémie

L’UA a exhorté ses membres à diversifier et transformer leurs économies en renforçant la capacité de production du secteur privé pour traiter les matières premières localement. Cela vise à améliorer la mobilisation des ressources intérieures et à minimiser la probabilité de perturbations de la chaîne d’approvisionnement causées par la dépendance du continent à l’égard des flux financiers extérieurs, qu’ils estiment représenter 11,6 % du PIB de l’Afrique, contre 6,6 % du PIB des économies en développement.

En raison des systèmes de santé surchargés, l’UA a recommandé la nécessité d’achever la signature et la ratification de l’Agence africaine de médecine, une agence spécialisée de l’UA pour réglementer les produits médicaux sur le continent. Cela fait partie des efforts de l’union pour établir des partenariats publics-privés régionaux pour fabriquer des produits médicaux et pharmaceutiques et des équipements de protection individuelle non seulement pour combattre la pandémie de COVID-19, mais aussi pour réduire les importations et assurer un contrôle de haute qualité de la production.

En outre, il est nécessaire d’exploiter une révolution numérique pour la transformation économique afin de réaliser l’Agenda 2063 de l’UA, en particulier sur le chômage des jeunes. En tant que remède post-pandémique, la Commission de l’UA a été chargée de diriger les négociations pour un financement accru des donateurs multilatéraux pour développer les systèmes de santé en Afrique.

Les mesures d’atténuation ci-dessus associées à des responsabilités collectives et individuelles telles que le lavage régulier des mains avec du savon, l’utilisation de désinfectants et de masques faciaux, le confinement pour ceux qui présentent des symptômes et le maintien de la distance sociale contribueront grandement à réduire l’impact que la pandémie aurait sur l’économie africaine. Pour l’instant, restons à la maison, restons en sécurité.

L’auteur est un économiste, consultant et commentateur régional sur le commerce et l’investissement basé à Nairobi, Kenya.

Pour vos commentaires : liuwei@chinafrica.cn

 

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