En une décennie, l’ICR s’est imposée comme le nouveau visage de la coopération internationale.

Un train de fret Chine-Europe, chargé d’herbes venant du Turkménistan, atteint sa destination à Xi’an, située dans la province du Shaanxi, au nord-ouest de la Chine, le 31 août 2022. (XINHUA) 

En septembre 2013, le Président chinois Xi Jinping évoquait pour la première fois l’idée de la création de la Ceinture économique de la Route de la soie lors d’une visite au Kazakhstan. En l’espace de dix ans, l’initiative « la Ceinture et la Route » (ICR) est passée d’une vision à une réalité concrète, redonnant vie et dynamisme à l’ancienne Route de la soie.  

L’ICR, initiée par la Chine et s’inspirant de l’histoire, est tournée vers l’avenir et bénéficie à l’ensemble du monde. Ahsan Iqbal, ministre pakistanais de la Planification, du Développement et des Initiatives spéciales, souligne que l’essence même de cette initiative repose sur un esprit de collaboration. La Chine met à profit son expérience pour aider les pays en développement, visant ainsi une prospérité partagée et la création d’une communauté d’avenir solidaire pour toute l’humanité. 

Un gratte-ciel en cours de construction, fruit d’une collaboration avec la Chine, dans la capitale administrative égyptienne, le 1er août. (VCG) 

Un développement commun  

Depuis une décennie, le développement collaboratif de l’initiative ne fait que s’intensifier. Pour Martin Albrow, pionnier du concept de « mondialisation » et sociologue britannique renommé, l’ICR démontre déjà un dynamisme impressionnant et présente des perspectives encore plus prometteuses dans l’ère post-pandémique. 

La Chine a conclu plus de 200 accords de coopération concernant l’ICR avec 152 pays et 32 organisations internationales. D’après les chiffres du ministère chinois du Commerce, entre 2013 et 2022, le commerce des marchandises entre la Chine et ses pays partenaires de l’ICR a grimpé, passant de 1 040 milliards de dollars à 2 070 milliards de dollars. De plus, les investissements bilatéraux ont cumulé plus de 270 milliards de dollars. Comme l’a souligné Mahbub Uz Zaman, ancien ambassadeur du Bangladesh en Chine, s’engager dans le développement de l’ICR est véritablement bénéfique pour toutes les nations impliquées. 

Durant la dernière décennie, le développement collaboratif de l’ICR a engendré près de 1 000 milliards de dollars d’investissements, favorisé la mise en œuvre de plus de 3 000 projets de coopération, créé 420 000 emplois dans les pays partenaires et permis à près de 40 millions d’individus dea s’extraire de la pauvreté. Un sondage réalisé par le Pew Research Center en 2019 a révélé qu’environ les trois quarts des pays d’Afrique et du Moyen-Orient, ainsi que les deux tiers des pays d’Amérique latine, considèrent que la croissance économique chinoise leur a été bénéfique. Une majorité des pays interrogés ont établi des partenariats avec la Chine dans le contexte de l’ICR. 

Des véhicules circulent le long d’un canal issu d’un projet de lutte contre la sécheresse, réalisé par la société chinoise POWERCHINA, dans la province de Cunene en Angola, le 5 juillet. (XINHUA) 

Une interconnexion mondiale  

La démarche collaborative de l’ICR vise à renforcer l’interconnexion globale, à exploiter le potentiel de collaboration dans une multitude de secteurs et à favoriser l’intégration économique régionale et le développement partagé. Plusieurs nations ont aligné leurs stratégies de croissance sur les initiatives de l’ICR, ouvrant la voie à des partenariats plus profonds. Malgré des défis considérables au cours de la dernière décennie, tels que le ralentissement économique mondial et les répercussions de la COVID-19, l’ICR a su gagner une vaste reconnaissance à l’échelle internationale. D’après le Centre Bruegel, un think tank européen, l’ICR est particulièrement plébiscitée par les pays en voie de développement. 

À mesure que l’ICR gagne en influence, certaines nations occidentales envisagent de mettre en place des initiatives concurrentes. Citons par exemple les programmes « Blue Dot Network » et « Build Back a Better World » initiés par les États-Unis, ainsi que la stratégie « Global Gateway » proposée par l’Europe. Cependant, la pertinence et l’efficacité de ces initiatives alternatives suscitent des interrogations. 

Un contenu riche 

En une décennie, à partir des six corridors et des six routes traversant divers pays et ports, la mise en œuvre conjoint de l’ICR s’est étendue sur cinq dimensions : terrestre, maritime, aérienne, polaire et numérique. En parallèle, des initiatives telles que la Route de la soie numérique, la Route de la soie sanitaire et la Route de la soie verte ont émergé. 

La Route de la soie numérique présente un potentiel de développement impressionnant. Conçue par la Chine pour encourager une croissance globale à l’ère de l’économie numérique, cette initiative séduit des pays cherchant à stimuler leur économie et à entamer une transformation numérique, notamment en Afrique. En renforçant la collaboration technologique entre la Chine et l’Afrique, ce continent est positionné pour faire un pas de géant vers l’ère de l’information. 

La Route de la soie verte est largement reconnue comme la réponse chinoise aux enjeux mondiaux du développement durable. Elle offre une approche bénéfique pour tous, conjuguant développement économique et préservation environnementale. Elle est cruciale pour affirmer le leadership écologique de la Chine. Des institutions telles que le Center on Global Energy Policy et l’Institut Paulson considèrent l’ICR comme une plateforme permettant à la Chine de démontrer son leadership dans le domaine de la finance verte.

La Route de la soie sanitaire revêt une importance majeure. Durant la phase critique de combat contre la COVID-19, elle a été largement plébiscitée par la communauté internationale. Confrontés à la pandémie, les pays partenaires de l’ICR ont collaboré et se sont soutenus mutuellement. La Chine a encouragé une vaste coopération internationale dans la réponse à la pandémie, affirmant ainsi son statut de grande nation responsable. 

En une décennie, l’ICR s’est transformée en un bien public mondial et une plateforme de coopération largement appréciée par la communauté internationale, attirant un nombre croissant de participants et établissant des partenariats toujours plus qualitatifs. Toutefois, ces dix années de développement conjoint de l’ICR ne représentent que les prémices. À l’aube d’une nouvelle ère historique, le monde entier continue d’avoir de grandes attentes envers cette initiative. 

L’auteure est chercheuse à l’Académie d’études de la Chine et du monde contemporains. 

Le drapeau national des Émirats arabes unis flotte à proximité du complexe électrique Hassyan à Dubaï, le 5 février 2022. (VCG) 

ENCADRÉ 

Progrès réalisés dans le cadre de l’ICR au cours de la dernière décennie 

Coordination politique 

Durant la dernière décennie, la Chine a conclu plus de 200 accords relatifs à la mise en œuvre conjointe de l’ICR avec 152 nations et 32 organisations mondiales. Cela englobe 83 % des pays avec lesquels la Chine entretient des liens diplomatiques. 

Interconnexion des installations 

Le train express Chine-Europe dessert 211 villes réparties dans 25 pays d’Europe. De plus, le nouveau corridor commercial terrestre et maritime connecte les zones centrales et occidentales de la Chine à plus de 300 ports dans plus d’une centaine de pays. 

Facilitation du commerce 

Entre 2013 et 2022, les échanges commerciaux entre la Chine et les pays associés à l’ICR ont connu une croissance moyenne de 8,6 % annuellement. L’investissement bilatéral a franchi la barre des 270 milliards de dollars. De plus, dans les zones économiques et commerciales établies par les entreprises chinoises dans ces pays, 420 000 emplois ont vu le jour au cours de ces dix dernières années. 

Intégration financière 

L’ICR a lancé plus de 3 000 projets collaboratifs, mobilisant environ 1 000 milliards de dollars. Ces initiatives ont conduit à la création de monuments nationaux et à des partenariats significatifs.  

Selon la Banque mondiale, si les infrastructures de transport de l’ICR sont achevées d’ici 2030, le revenu mondial pourrait croître de 0,7 % à 2,9 %. Cela pourrait aider 7,6 millions de personnes à échapper à l’extrême pauvreté et 32 millions à sortir de la pauvreté modérée. 

Compréhension mutuelle entre 
les peuples 

La Chine, en collaboration avec d’autres pays partenaires de l’ICR, a orchestré divers échanges culturels, allant de festivals artistiques et cinématographiques à des expositions de trésors culturels et des salons du livre. 

Des initiatives telles que la Ligue internationale des théâtres de la Route de la soie, l’Alliance internationale des musées de la Route de la soie, le Réseau des festivals artistiques de la Route de la soie et l’Alliance internationale des bibliothèques et galeries d’art de la Route de la soie ont vu le jour. 

Fin 2019, la Chine a signé des accords de reconnaissance mutuelle des diplômes de l’enseignement supérieur avec 24 pays partenaires. Au total, 60 universités chinoises ont créé des établissements d’enseignement dans les pays partenaires de l’ICR, et 16 d’entre elles ont établi 17 laboratoires communs dans ces pays. 

La Chine a renforcé sa coopération avec les pays de l’ICR dans le secteur du tourisme. Elle a mis en place des activités comme des années dédiées au tourisme conjointement avec de nombreux pays, et a lancé des mécanismes de coopération tels que l’Union pour la promotion du tourisme de la Route de la soie, l’Alliance maritime pour la promotion du tourisme de la Route de la soie, et l’Alliance touristique internationale de la Route de la soie. Au cours de la dernière décennie, la Chine a conclu des accords ou des dispositions d’exemption mutuelle de visa avec 150 pays. 

Faits marquants dans les nouveaux domaines de coopération 

La collaboration s’est renforcée, notamment dans les secteurs des infrastructures écologiques, de l’énergie durable, des transports respectueux de l’environnement, de la finance verte, et d’autres domaines associés. Sur le plan environnemental, la Chine a conclu près de 50 accords avec les parties impliquées via la plateforme ICR au cours de la dernière décennie. 

De plus, elle a co-lancé le Partenariat de développement écologique de l’ICR avec 31 pays. 29 pays ont mis en place des mécanismes de 
coopération bilatérale en matière de commerce électronique avec la Chine.