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  2019-04-15
 

Une coopération historique

  ·   2019-04-15
Mots-clés: Mbelwa Kairuki; Tanzanie; Chine
Le Président tanzanien John Magufuli et l’ambassadrice de Chine en Tanzanie Wang Ke lors de la cérémonie d’inauguration d’une bibliothèque à Dar es Salaam, le 27 novembre 2018. (XINHUA)

Le 26 avril de cette année, la Chine et la Tanzanie marquent le 55e anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques. Ces dernières années, les relations bilatérales entre les deux pays ont connu une croissance constante dans tous les domaines. Pour célébrer cet anniversaire, Mbelwa Kairuki, ambassadeur de Tanzanie en Chine, a récemment partagé sa vision des relations sino-tanzaniennes avec CHINAFRIQUE. Nous vous présentons ici une version révisée de l'entrevue.

CHINAFRIQUE : Que pensez-vous de l'évolution des relations bilatérales après l'établissement de nos liens diplomatiques ?

Ambassadeur Mbelwa Kairuki : La Chine et la Tanzanie sont depuis 55 ans de très bonnes amies. La Tanzanie a été l'un des premiers pays à soutenir la politique d'une seule Chine et nous avons joué un rôle important pour aider la Chine à retrouver son siège légitime aux Nations unies. La Chine nous a également aidés dans de nombreux domaines. La Tanzanie était à l'épicentre de la lutte de libération et la Chine a joué un rôle important en soutenant nos efforts pour aider nos frères d'Afrique australe à obtenir leur indépendance.

Par ailleurs, la Chine nous a soutenus sur le plan économique, avec des projets comme le chemin de fer Tanzanie-Zambie qui a permis à nos frères zambiens d'accéder à la mer. En outre, divers projets économiques ont été mis en œuvre dans les années 1970 et 1980 [avec l'aide de la Chine].

À l'heure actuelle, nous avons maintenant le Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA). Nous avons un accord-cadre bilatéral économique et commercial avec la Chine et nous en sommes satisfaits.

À l'avenir, la Chine va compléter nos efforts visant à réaliser notre vision du développement à l'horizon 2025 afin d'atteindre le statut d'un pays à revenu intermédiaire. Pour y parvenir, nous avons adopté un plan de développement quinquennal. Actuellement, nous sommes en train de mettre en œuvre le Plan de développement 2015-20, qui met l'accent sur l'industrialisation.

Aujourd'hui, la Tanzanie est l'un des principaux bénéficiaires des diverses initiatives de la Chine dans le cadre du FCSA. Nous faisons partie des pays pilotes pour la coopération en matière de capacité de production, dans le cadre de laquelle des industries se déplacent de la Chine vers la Tanzanie, et nous voyons une augmentation des investissements. Bien que le volume des échanges commerciaux entre nos deux pays augmente, on peut toujours faire mieux.

Dans quel secteur pensez-vous que la coopération Chine-Tanzanie pourrait être davantage renforcée ?

L'un de ces domaines est le secteur social, et l'éducation en particulier. Il y a un dicton qui dit que l'on peut soit donner du poisson, soit enseigner à pêcher. Je pense que nous devons tirer des leçons de l'expérience chinoise dans ses luttes pour atteindre l'indépendance économique, de sorte que nous pourrons renforcer la capacité des Tanzaniens.

Nous devons former davantage d'experts agricoles, parce que 69 % des Tanzaniens vivent de l'agriculture ; malgré cela, notre agriculture est très rudimentaire et dépendante du travail manuel et des précipitations. Beaucoup de personnes en situation de pauvreté vivent en milieu rural. Nous ne pouvons pas sortir les gens de la pauvreté si nous ne nous attaquons pas aux problèmes de l'agriculture.

La Chine a fait de grands progrès dans ce domaine. Nous devons envoyer davantage de [Tanzaniens] en Chine pour qu'ils suivent une formation et nous devons aussi accueillir des experts chinois en Tanzanie [pour réaliser le transfert de compétences].

Outre l'agriculture, l'ingénierie est un autre domaine important. Notre pays a beaucoup de projets. Nous avons besoin de construire beaucoup de routes, de voies ferrées et de ports. Pour ce faire, il y a deux possibilités : à court terme, nous pouvons obtenir des prêts chinois et des entrepreneurs chinois peuvent venir travailler pour nous ; mais à long terme, nous voulons renforcer notre propre capacité pour être en mesure de faire ces choses nous-mêmes. Nous ne pouvons pas dépendre d'un autre pays encore pour un siècle à venir. Nous devons donc commencer à former nos propres experts en ingénierie, spécialisés dans différents domaines, afin qu'ils soient en mesure de mettre en œuvre ces projets.

Enfin, il y a aussi la question des établissements de santé. La santé est un domaine dans lequel les Chinois ont fait de grands progrès et nous souhaitons apprendre d'eux et former nos médecins. Il est décourageant de voir que dans certaines régions de Tanzanie, il n'y a parfois qu'un seul cardiologue, et parfois pas de cardiologue du tout. Beaucoup de gens meurent inutilement, et nous disons souvent que c'est la volonté de Dieu, mais ce n'est pas vrai. Nous devons former davantage d'experts en santé afin d'éviter que des gens décèdent de maladies guérissables.

Mbelwa Kairuki, l’ambassadeur de Tanzanie en Chine. (WANG XIANG)

Lors du Sommet de Beijing du FCSA, en septembre dernier, le gouvernement chinois a adopté huit initiatives majeures pour promouvoir la coopération sino-africaine. En ce qui concerne la Tanzanie, quelles sont les initiatives les plus importantes ?

Elles sont toutes importantes, mais nous devons être raisonnables. Ces huit initiatives s'adressent à l'ensemble des 54 pays, et nous devons donc déterminer les domaines prioritaires sur lesquels nous devons nous concentrer. Pour nous, l'infrastructure est la priorité, y compris les ressources de construction et le renforcement des capacités. Nous devons tirer parti des 50 000 possibilités de formation qui ont été offertes lors du Sommet de la FCSA à Beijing.

Encore une fois, je souhaite parler de la question de la santé. Avec l'aide de la Chine, nous avons construit un institut cardiaque en Tanzanie. La Tanzanie et la Chine ont convenu de transformer cet institut en un centre d'excellence pour l'Afrique orientale et centrale. Notre objectif est qu'aucun de nos patients ne soit envoyé à l'extérieur du pays pour recevoir un traitement cardiaque.

Nous sommes très reconnaissants à la Chine qui nous a mis en contact avec l'hôpital Fuwai de Beijing, l'un des meilleurs hôpitaux pour le traitement des maladies cardiovasculaires en Chine, qui est le parrain de notre institut [cardiaque] en Tanzanie, et qui travaille également avec notre équipe pour concevoir ce nouveau projet [de centre d'excellence] qui servira les Tanzaniens, mais également les citoyens des pays voisins. Voilà donc les domaines sur lesquels nous devons nous concentrer.

Quelles sont vos impressions au sujet des sessions annuelles de l'Assemblée populaire nationale (APN) et de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) qui se sont tenues le mois dernier à Beijing ?

J'ai eu le privilège de participer à l'ouverture [de l'APN le 5 mars]. J'ai été impressionné par la continuité véhiculée chaque année par les événements politiques, [en particulier] par la continuité des politiques menées par le gouvernement chinois.

Tout au long des deux sessions de cette année, le message clé était centré sur les personnes et sur les questions qui préoccupent les gens, comme la pauvreté, la prospérité et la pollution. Il s'agissait aussi de pousser de l'avant des choses comme l'innovation, la recherche et le développement, le « big data », l'intelligence artificielle et les technologies 5G. Le discours du Premier ministre chinois [Li Keqiang] reflétait les aspirations de la population et visait à améliorer la vie des gens.

Pour vos commentaires : liuwei@chinafrica.cn

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