Arusha, en Tanzanie, compte une structure de plus. Un immeuble de 17 étages est en cours de construction par la société chinoise Beijing Construction Engineering Group Co. (BCEGC), sort peu à peu de terre.

« Ce magnifique gratte-ciel de 17 étages sera le plus haut et le plus beau bâtiment de notre ville », a déclaré Shaban Mukota, conseiller municipal.

L'immeuble appartient à l'Union panafricaine des postes (UPP). Il s'agit d'un projet de joint-venture de l'organisme postal continental basé à Arusha, le gouvernement tanzanien et la Tanzania Communications Regulatory Authority (TCRA).

Le siège de l'UPP sera composé de bureaux et de chambres à louer, la construction ayant débuté le 17 janvier, date de son 40 anniversaire.

Isack Kamwelwe, ministre des Travaux publics, des Transports et des Communications, en compagnie de hauts responsables de la TCRA, a remis le terrain du quartier de Sekei lors d'une cérémonie, le 6 janvier dernier.

Opportunités d'emploi

Lors de celle-ci, M. Kamwelwe a déclaré que le terrain avait été donné par l'ancien Président de la Tanzanie Julius Nyerere il y a plus de 30 ans.

« Les travaux de construction du bâtiment de l'UPP ont enfin commencé. Il offrira des possibilités d'emploi pendant et après la construction. J'appelle toutes les personnes et les autorités locales à soutenir le projet », a encore déclaré M. Kamwelwe.

Selon lui, le bâtiment fait partie d'une stratégie essentielle. Car les sociétés postales ne peuvent devenir des partenaires de l'intégration financière et régionale en Afrique, si elles n'adoptent pas la modernisation, en particulier à travers des structures renouvelées et les TIC.

Le chef de projet de la BCEGC, Li Liang, a déclaré que son entreprise pouvait relever le défi. Il a remercié l'UPP et le gouvernement tanzanien de leur avoir attribué le contrat. Il s'est également engagé à ce que le projet soit « achevé dans deux ans et demi, et qu'il soit ouvert avant la fin 2023 ».

Plus de 2 000 personnes seront employées, en tant que main-d'œuvre qualifiée et non qualifiée.

Le consultant en ingénierie d'Arusha, Patrick Molobo, a déclaré qu'en plus d'employer de nombreux habitants, le projet offrira également un marché aux vendeurs de nourriture dans la région, qui gagneront plus en fournissant les repas des nombreux ouvriers.

M. Molobo a aussi encouragé le partage et le transfert d'expérience lors de la construction.

« L'expérience que j'ai des ingénieurs chinois est qu'ils ne sont pas égoïstes. Dans tous les projets qu'ils mènent en Tanzanie et en Afrique, de nombreuses personnes acquièrent des connaissances en matière de construction qu'ils utilisent ensuite pour gagner leur vie. »

Un autre avantage est que la plupart des matériaux de construction devront être achetés localement, permettant à de nombreux entrepreneurs du cru d'accroître leur chiffre d'affaires.

Esther Nyambu, une propriétaire à proximité du chantier, se réjouit : « Certains courtiers m'ont approché et m'ont dit qu'ils cherchaient des maisons à louer pour les travailleurs chinois qui allaient construire le bâtiment de l'UPP. Ils veulent également louer ma résidence pour y entreposer une partie de leur équipement. »

Les contrats fleurissent

Le secrétaire général adjoint de l'UPP, Kalawole Aduleju, a déclaré qu'ils couvriraient 60 % des coûts de construction, la TCRA prenant le reste à sa charge.

Le bâtiment disposera de plusieurs structures, dont des salles de conférence et des bureaux, et devrait coûter 20 millions de dollars.

Après la construction, de nombreux habitants seront employés pour travailler dans les bureaux, en particulier à des niveaux inférieurs comme le nettoyage et l'entretien.

L'UPP a pour principal objectif de coordonner toutes les activités visant à développer les services postaux sur le continent africain. Elle est une composante du panafricanisme et a été créée en janvier 1980 en tant qu'institution spécialisée de l'Organisation de l'unité africaine – prédécesseur de l'actuelle Union africaine – après une conférence tenue à Arusha sur le système postal. Il s'agit de l'une des nombreuses organisations régionales et internationales dont le siège est permanent à Arusha, à l'instar de la Communauté de l'Afrique de l'Est et ses institutions affiliées.

Le panafricanisme est un mouvement mondial qui vise à encourager et à renforcer les liens de solidarité entre tous les groupes ethniques autochtones et de la diaspora d'origine africaine. Basé sur un objectif commun remontant à la traite négrière atlantique, le mouvement s'étend au-delà des Africains du continent avec un soutien substantiel parmi la diaspora dans les Caraïbes, en Amérique latine, aux États-Unis, au Canada et en Europe.

Ce n'est pas la première fois que des entreprises chinoises remportent de gros contrats de construction en Tanzanie. En 2018, quatre d'entre elles ont obtenu des contrats pour construire des routes dans le pays pour un montant de 313 millions de dollars. Les 432 kilomètres de voies devraient être achevés au cours des trois prochaines années.

La China Geo-Engineering Corp. travaille sur la portion de 108 kilomètres entre Usesula et Komaga (70,21 millions de dollars). La China Wu Yi Co. construit les 106 kilomètres de route de Komanga à Kasinde, tandis que la voie de 67 kilomètres de Mbinga à Mbamba Bay est construite par la China Henan International Cooperation Group Co. (57,32 millions de dollars). Le groupe China Railway Seventh Co., quant à lui, construit le tronçon entre Kasinde et Mpanda (59,14 millions de dollars).

L'année dernière, le gouvernement tanzanien a signé un contrat de 265 millions de dollars avec deux entrepreneurs chinois pour la construction d'un pont de 3,2 kilomètres de long sur le lac Victoria. La China Civil Engineering Construction Co. et le groupe China Railway 15th Bureau en construisent un sur le golfe de Mwanza, sur la rive sud du lac, entre les villages de Kigongo et Busisi.

En septembre 2019, le Président tanzanien John Magufuli, et le Président ougandais Yoweri Museveni, ont inauguré le bâtiment de la Fondation Mwalimu Nyerere (FMN), construit par le China Railway Construction Engineering Group (CRCEG) à Dar es Salaam. Le bâtiment de 30 étages est un projet commun du CRCEG, de la FMN et d'International Finance Corp., pour un investissement total de 150 millions de dollars.

William Kakaire, secrétaire de l'aile jeunesse du Mouvement panafricain a déclaré que ses membres étaient heureux d'être associés à la Chine dans des projets de construction.

« Partout où vous allez en Afrique, vous trouverez des entreprises chinoises construisant des routes, des ponts, des bâtiments et des usines. Ce sont nos amis et nos partenaires », a-t-il déclaré.

Reportage de la Tanzanie

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