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  2019-05-31
 

Le septième art, levier d'amitié

par Li Xiaoyu  ·   2019-05-31
Mots-clés: filme; art

Une actrice locale travaille au centre de traduction et de doublage de la société de radiodiffusion StarTimes, au Kenya, pour doubler la série télévisée chinoise Doudou et ses belles-mères en swahili. (XINHUA)

 

 

2018. Une année dorée tant pour le cinéma chinois que pour la coopération cinématographique sino-africaine. Sorti en salle pendant la Fête du printemps 2018, le film d’action anti-terrorisme chinois Operation Red Sea a rapporté plus de 3,65 milliards de dollars au box-office, devenant l’un des films chinois les plus rentables. Il s’avère que la plupart des scènes concernant l’évacuation outre-mer ont été filmées au Maroc. Selon le réalisateur Lin Chaoxian, l’armée marocaine a apporté un soutien considérable au tournage du film, en fournissant des chars, des véhicules blindés et des hélicoptères à son équipe, la gendarmerie de la Garde royale ayant même participé à la mise en scène. 

  

Il y a quelques années à peine, Zhang Yong, directeur du Centre de recherche sur la télévision et les films africains (CRTFA) de l’Université normale du Zhejiang, a appelé les cinéastes chinois à s’intéresser un peu plus à l’Afrique. « Malgré l’essor de notre cinéma, je n’en ai vu aucun tourné en Afrique », regrettait-il. 

  

Pourtant, avec des films comme Wolf Warriors II et Operation Red Sea, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le continent africain s’affiche donc comme un endroit idéal pour les cinéastes chinois. La Chine et l’Afrique ont fait un bond en avant dans leur collaboration sur le grand comme sur le petit écran et ont vu leurs canaux de collaboration se diversifier. 

  

Un champ à cultiver 

  

Pour M. Zhang, il existe un grand potentiel à exploiter en la matière. « De la Vallée du Grand Rift à la jungle tropicale luxuriante en passant par le Serengeti, l’Afrique abonde en ressources naturelles et humaines. Nous pouvons y trouver presque toutes les scènes qui nous manquent », indique-t-il. Par ailleurs, la littérature africaine est aussi une source d’inspiration inépuisable pour la production cinématographique chinoise, estime-t-il. Comme en témoigne la liste longue des lauréats africains du prix Nobel de littérature, dont Wole Soyinka, Naguib Mahfouz, Nadine Gordimer, John Maxwell Coetzee, entre autres. D’autant que les échanges sino-africains s’inscrivent dans le temps et de nombreux moments précieux s’ancrent dans leur histoire. Comme l’a été la participation des 50 000 techniciens et ingénieurs chinois envoyés en Tanzanie pour la construction d’une ligne de chemin de fer, marquant l’histoire de l’amitié entre la Tanzanie et la Chine. Selon M. Zhang, ce genre d’histoire est susceptible d’être adaptée au cinéma. 

  

Ce que les pays africains attendent le plus de l’industrie du cinéma chinois est leur participation en matière de formation, observe M. Zhang. « À cet égard, la Chine dispose d’un avantage technique, matériel et de savoir-faire », ajoute-t-il. À titre d’exemple, l’Association tanzanienne de cinéma et l’ambassade de Chine en Tanzanie ont conclu un accord-cadre de coopération, axée sur la formation, concernant notamment la photographie et l’enregistrement. 

  

Cependant, ce champ des possibles est toujours en friche. Selon M. Zhang, le manque de communication entre les cinéastes chinois et africains serait à l’origine de cette situation. 

 

Zhang Yong et un cameraman local lors du tournage d’un documentaire sur le chemin de fer Tanzanie-Zambie. (COURTOISIE)

 

  

Bâtir un pont  

  

Ainsi, pour approfondir la compréhension mutuelle, les deux parties ont organisé conjointement des forums et des festivals de cinéma ces dernières années. C’est le cas par exemple du Forum sur la coopération sino-africain cinématographique et télévisuel, initiée en 2015 par M. Zhang. 

  

Sa « première » s’est tenue à Jinhua, dans la province du Zhejiang en décembre 2015. Une centaine de participants ont passé en revue l’histoire et l’état actuel des échanges sino-africains dans le milieu du cinéma et ont discuté des canaux et perspectives de collaboration. D’après Tian Zhongchu, doyen de l’école de communication de l’Université normale du Zhejiang, le forum permet de réfléchir plus en profondeur sur les divergences et les points communs entre nos deux civilisations et de renouveler notre vision sur le continent africain. 

  

La seconde session du forum s’est déroulée en 2017 à Zanzibar, en Tanzanie. La délégation chinoise a été accueillie par le ministre d’État, Issa Haji Ussi Gavu. Il a profité de cette occasion pour faire part de deux suggestions. D’une part, il souhaite renforcer la formation du personnel local ; d’autre part, il espère que la Chine et la Tanzanie pourront produire conjointement un film en l’honneur de l’amitié entre les deux peuples. Ses idées faisant leur chemin, l’équipe de production de Zhang Yong a entamé le tournage du documentaire TAZARA : A Journey Without An End le 30 décembre 2017, à la gare de Dar es Salaam. 

  

La troisième session du forum est prévue pour juillet 2019 à Yaoundé, au Cameroun. Pendant cet événement, des films ainsi que des feuilletons chinois et camerounais, seront diffusés et le CRTFA fera part de son nouveau programme de production. 

  

Le 16 octobre 2017, le 1er Festival international du cinéma Chine-Afrique a eu lieu au Cap, en Afrique du Sud. Près de 500 invités venant de Chine, d’Afrique du Sud, du Botswana, de Tanzanie, du Ghana, de Namibie et du Nigeria se sont rassemblés pour discuter des réalisations du développement des industries du cinéma chinois et africain et partager leurs expériences accumulées sur le sujet. Selon Tao Hong, Ambassadrice du festival, cet événement culturel sert d’excellente plateforme pour les échanges entre les cinéastes africains et chinois. Elle souhaite voir émerger davantage de mécanismes de coopération et de communication entre les deux parties dans le futur. 

  

… ainsi s’ouvre l’horizon 

  

En plus de l’organisation conjointe des forums et des festivals, les cinéastes chinois et africains suivent d’autres voies de coopération. 

  

En 2011, l’ambassade de Chine en Tanzanie a pris l’initiative de faire traduire en swahili Doudou et ses belles-mères, un feuilleton chinois, qui a été retransmis sur la Tanzania Broadcasting Corporation. La diffusion a eu un grand retentissement. Selon les statistiques de la télévision nationale tanzanienne, au moins 6 millions de téléspectateurs l’ont suivi. 

  

Suite à cela a été lancé le « Projet de coopération entre l’Afrique et la Chine dans le milieu du cinéma et de la télévision » (également appelé « Projet 1052 »). Dans ce cadre, 10 séries télévisées, 52 films, 5 dessins animés et 4 documentaires seront sélectionnés avant d’être doublés en 7 langues, comme l’anglais, le français,l’arabe, le portugais ou le swahili, pourfaciliter leur diffusion dans les médias africains aux heures de grande écoute. Le public africain a ainsi accès à un bon nombre d’émissions cinématographiques et télévisuelles chinoises. On compte désormais d’innombrables admirateurs du cinéma chinois en Afrique. 

  

Bien qu’il existe encore divers problèmes dans la coopération sino-africaine dans le cinéma et la télévision, comme par exemple une communication à sens unique, Zhang Yong les considère toujours comme une passerelle dans les relations sino-africaines. Il estime qu’à l’heure actuelle, les échanges culturels et humains ont atteint un niveau d’importance sans précédent, et que la collaboration cinématographique et télévisuelle permettra de rapprocher davantage les peuples. 

  

Pour vos commentaires : lixiaoyu@chinafrica.cn

 

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