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  2019-08-08
 

Une touche féminine pour le football chinois

par Xia Yuanyuan  ·   2019-08-08
Mots-clés: football; Chine
De jeunes filles s’entraînent à manier le ballon à l’école primaire de Xili, dans la province du Shandong. (XINHUA)

Dans la région montagneuse de la province chinoise du Gansu, dans le nord-ouest du pays, une révolution est en marche : celle du football féminin. Sur le terrain de l'école primaire de Zhonglianchuan, on peut voir courir à toute vitesse plusieurs filles passionnées par le sport le plus populaire du monde. Bien que l'école ne soit pas la mieux équipée pour la pratique des sports, les filles sont encouragées à faire de leur mieux au sein de l'équipe. L'entraînement se déroule dans une ambiance de professionnalisme et de discipline.

Les filles consacrent leur temps libre à l'entraînement. Ce n'est pas une tâche facile pour une jeune footballeuse de bien performer sur le terrain et en classe en même temps. Malgré les difficultés, beaucoup réussissent et se démarquent dans les deux sphères.

Actuellement, six joueuses de l'équipe scolaire ont obtenu des bourses complètes pour étudier à l'école de football Evergrande de Qingyuan, dans la province du Guangdong (sud de la Chine). Créé en 2012, ce campus de 68 hectares est la plus grande école de football du monde et offre aux élèves une formation à temps plein assurée par des entraîneurs de classe mondiale.

« Le football est mon rêve, et je pourrai réaliser mon rêve ici. Cela pourra m'aider à sortir de mon village pauvre dans les montagnes », s'est exclamé Du Qian, une élève boursière de l'école.

Jours de gloire

En Chine, le football ne peut pas être considéré comme un sport populaire parmi la gent féminine. Malgré le fait que l'équipe féminine de football chinois performe traditionnellement mieux que l'équipe masculine à l'international, les femmes font beaucoup plus avec beaucoup moins de soutien. Le football féminin professionnel en Chine reçoit peu d'attention du public et joue devant des foules beaucoup moins nombreuses.

Cette année, lors de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, qui s'est déroulée du 7 juin au 7 juillet en France, l'équipe chinoise a atteint les huitièmes de finale, avant de s'incliner 2:0 contre l'Italie. Ce dénouement – bien que ce ne soit pas le résultat espéré par les joueuses – peut faire pâlir d'envie l'équipe masculine chinoise. Cette dernière n'a réussi à se qualifier pour la Coupe du Monde de la FIFA qu'une seule fois dans son histoire, en 2002.

« Nous avons réalisé une bonne performance et démontré notre esprit d'équipe, mais nous avons manqué de puissance pour aller de l'avant », a déclaré avec regrets la joueuse Wang Shuang après la défaite.

En Chine, les footballeuses ont été surnommées par le peuple chinois les « roses d'acier », en hommage à leur ténacité.

« Le football féminin chinois a connu ses heures de gloire dans les années 80 et 90, parce que nous avons développé ce sport très tôt », explique Chen Guoqiang, professeur associé à l'Université du sport de Shanghai.

« Aujourd'hui, beaucoup d'autres pays ont commencé à se concentrer sur le football féminin, en particulier certains pays européens avec une forte tradition de football masculin et de ligues professionnelles », a expliqué M. Chen, ajoutant que les « roses d'acier » avaient fait d'importants progrès, mais pas assez rapidement par rapport aux autres équipes. « Nous devons accepter et reconnaître la position de notre équipe en Asie et dans le monde. Elles auront besoin d'un peu plus de temps [pour se développer]. »

Wang Shuang, une star du football en Chine, lors d’un événement de parrainage du football féminin chinois organisé par Alipay. (XINHUA)

Les défis à venir

Le football féminin doit encore surmonter de nombreux défis en Chine, notamment en ce qui concerne la formation des jeunes. Peu de parents sont prêts à envoyer leurs filles dans des écoles primaires ou des collèges disposant d'un programme de football. De plus, les filles ont moins d'occasions de se familiariser avec ce sport à l'école. Les cours d'éducation physique sont souvent substitués à d'autres cours.

« Les filles dans les écoles jouent rarement au football parce qu'elles ont trop de choix d'activités extrascolaires, comme apprendre la musique et le chant, et elles préfèrent généralement le tennis de table et la natation », a expliqué Wang Jianxiang, professeur d'éducation physique dans un lycée à Beijing, à CHINAFRIQUE. « Même si certaines filles aiment le football et veulent se joindre à une équipe, elles doivent demander l'autorisation de leurs parents. Dans la plupart des cas, la réponse est non. »

Même dans les écoles avec des équipes de football, les entraîneurs ne sont pas suffisamment professionnels. De plus, il n'y a pas assez d'occasions de jouer des parties de qualité à tous les niveaux du football féminin. « Certaines équipes universitaires s'entraînent pendant toute une année, mais elles ne jouent que dans un seul tournoi », a déclaré Wang Jianding, entraîneur de football de la province du Shaanxi.

Un autre facteur à prendre en compte est que la croissance économique rapide de la Chine stimule le développement de ce sport d'une manière axée sur le marché. Le football masculin le plus suivi, celui des superstars de la Chinese Super League (CSL), a permis de créer de nombreux millionnaires. Cependant, les footballeuses en Chine mènent toujours une vie relativement modeste. Beaucoup de joueuses juniors souffrent d'un manque de revenus et doivent même payer leurs propres frais de déplacement pour participer à des matchs à l'extérieur.

« Dans une équipe de football junior, même après plusieurs années d'entraînement, seulement trois ou quatre joueuses pourront se joindre à une équipe provinciale, et probablement aucune ne pourra faire partie de l'équipe nationale », a déclaré Xi Dingying, ancienne joueuse de l'équipe nationale chinoise de football.

Selon elle, les joueuses qui sont forcées de renoncer à leur rêve de football professionnel doivent trouver un moyen de se réorienter par elles-mêmes. « Mais elles n'ont aucune autre compétence pour gagner leur vie en raison de leur formation à long terme. C'est pourquoi leurs parents ne veulent pas qu'elles jouent au football dans les écoles », a-t-elle expliqué.

Améliorer le parrainage

Pour encourager davantage de filles à chausser des chaussures de football et susciter davantage le soutien du public, le gouvernement chinois et les grandes entreprises ont décidé d'unir leurs forces. Le géant chinois du paiement et de services Alipay a prévu d'injecter 1 milliard de yuans (145 millions de dollars) au cours de la prochaine décennie afin de développer le football féminin en Chine. Ce montant représente le plus grand programme de parrainage pour le sport féminin de l'histoire de la Chine.

Octroyés principalement par la Fondation Alipay, les fonds seront alloués à quatre domaines principaux : l'amélioration de la formation de l'équipe féminine de football chinoise ; la prévention et le traitement des blessures et la réorientation professionnelle pour les footballeuses à la retraite ; le développement technique et la formation des entraîneurs, ainsi que le développement des jeunes.

De plus, la Fédération chinoise de football a dévoilé cette année une nouvelle politique visant à développer le football féminin dans un avenir prévisible. Selon cette nouvelle politique, tous les clubs de la CSL devront désormais établir leur propre équipe féminine d'ici à 2020. Ces nouvelles équipes s'affronteront dans la Super League féminine et dans d'autres divisions à l'avenir. 

Pour vos commentaires : xyy@chinafrica.cn

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