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  2019-04-15
 

Le foot sénégalais en vedette

par Aly Diouf  ·   2019-04-15
Mots-clés: StarTimes; football; Sénégal; Chine


Sheng Yi, vice-président de StarTimes et Saer Seck (à droite), président de la Ligue sénégalaise de fooyball professionnel, lors d'in match de la LSFP. (SOHU)

Désormais, il faudra s'habituer à dire « LSFP StarTimes ». La Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP) et StarTimes ont signé un partenariat en octobre 2018 pour les dix prochaines années. Le groupe chinois de télédiffusion détient maintenant les droits exclusifs de l'élite du football de ce pays d'Afrique de l'Ouest. Cela représente une étape de plus dans la mutation du football au Sénégal, après sa professionnalisation en 2009. La LSFP regroupe les 28 clubs de l'élite du football sénégalais, c'est-à-dire la Ligue 1 et la Ligue 2.

Depuis le début de l'actuelle saison 2018-2019, le contrat de partenariat est mis en œuvre. Selon le président de la LSFP, M. Saer Seck, StarTimes n'était pas le seul acteur intéressé. « Nous avions pris sur nous-mêmes l'initiative de consulter plusieurs télévisions au Sénégal, mais aussi les grandes télévisions sportives étrangères comme beIN SPORTS, Canal+ ou Super Sports, qui n'ont pas donné moins d'intérêt que Startimes », dit-il.

Selon le contrat, durant chaque journée de championnat, deux matchs seront retransmis en direct. Un magazine hebdomadaire de 52 minutes sera aussi produit. Les deux structures ont d'ailleurs mis sur pied la chaîne sportive Life TV qui est disponible dans le bouquet StarTimes. Ils travaillent avec la télévision publique du Sénégal, la RTS. En contrepartie, StarTimes accorde une contribution financière d'une valeur de 11 millions de dollars à la LSFP qui recevra d'autres formes de soutien comme des écrans plasma pour l'affichage des scores, des pelouses synthétiques, etc.

Ce partenariat, estime M. Saer Seck, donnera une grande visibilité à la LSFP. Selon lui, les clubs ont tout à gagner dans ce partenariat puisqu'il y aura une redistribution des droits télé, d'autant plus que « la LSFP n'a pas vocation à être riche ». « Au-delà du financement de l'administration, tout le reste de l'argent ira aux clubs pour leur permettre d'augmenter leur niveau d'organisation, d'avoir des buts, des sièges et du personnel, et de pouvoir préparer leurs équipes pour le championnat et payer des salaires décents et réguliers aux joueurs de manière à les garder dans leurs clubs », souligne M. Seck. De son point de vue, cela permettra de renforcer le football sénégalais dans son ensemble.

Une fenêtre sur l'Asie

Tout en rappelant les essais non fructueux avec des télévisions sénégalaises, le journaliste sportif Salif Diallo pense que la collaboration entre la LSFP et StarTimes est « quelque chose de formidable ». De son point de vue, ce partenariat ouvre aux joueurs sénégalais une fenêtre sur l'Asie en général et sur la Chine en particulier. Certes, reconnait-il, le football local sénégalais n'est pas aussi attractif que l'occidental, mais des investisseurs chinois pourraient être tentés de prendre des actions dans des clubs sénégalais ou tout simplement d'en acheter en regardant des matchs de la LSFP. Dans tous les cas, estime-t-il, le football sénégalais en sort gagnant.

Ce point de vue est partagé par ses collègues Samba Oumar Fall du quotidien Le Soleil et Abdoulaye Thiam de Sud Quotidien. M. Thiam, qui est par ailleurs le président de l'Association nationale de la presse sportive, précise que depuis sa création, la LSFP n'a eu aucun partenaire pour l'accompagner. Or, rappelle-t-il, les droits télé constituent la première source de devises en football. Les autres activités comme la commercialisation des maillots ou le sponsoring n'arrivent que loin derrière.

Dans tous les cas, souligne Saer Seck, ce partenariat est salutaire puisqu'« on est parti d'une situation où les télévisions nous demandaient de l'argent pour retransmettre nos matchs. À partir du moment où on a une chaîne qui investit de l'argent dans notre football, je pense que c'est une démarche qui est salutaire. » Il précise que cette collaboration permettra au football sénégalais de se stabiliser d'abord et ensuite de se développer pour devenir un produit de qualité. Il précise : « Notre objectif est qu'au terme des dix ans de collaboration avec StarTimes, le produit soit suffisamment de qualité, visible et attractif de manière à ce que toutes les télévisions se battent pour l'avoir, y compris StarTimes, nous permettant d'avoir un système économique totalement différent de celui qui existe actuellement. »


Le public sénégalais pourra désormais voir les matchs de la LSFP à la télévision. (SOHU)

Querelle autour des décodeurs

Depuis quelques mois, StarTimes a arrêté la commercialisation de ses décodeurs. Le tribunal a autorisé l'arrêt de leurs ventes, suite à une plainte d'Excaf, la société sénégalaise chargée de la Télévision numérique terrestre (TNT). Pour M. Seck, c'est toute l'importance d'avoir un contrat portant sur le long terme. Pourtant, StarTimes avait bien entamé la vente de ses décodeurs. La société a déjà équipé 300 villages sénégalais et prévoit d'en équiper 300 autres incessamment.

Pour M. Seck, ce n'est ni plus ni moins qu'une « paranoïa de la concurrence ». Il rappelle que le bouquet StarTimes n'est pas un bouquet TNT, même s'il reconnait la présence d'« une sortie TNT sur le décodeur que StarTimes commercialise ». Il tient toutefois à souligner que StarTimes fait plutôt du DTH (la réception par satellite), comme le fait Canal, DStv, etc. D'après lui, StarTimes n'est pas le concurrent direct d'Excaf dont le contrat prend fin en 2019.

Pour sa part, Abdoulaye Thiam pense que StarTimes veut profiter du football pour s'insérer dans le marché sénégalais des décodeurs. Salif Diallo est d'avis qu'« il faut certes respecter la loi du pays, mais il faut également une concurrence saine » et « invite l'État à prendre ses responsabilités ». Toutefois, la longueur du contrat, dix ans, rend optimiste M. Seck. D'après lui, « partir de zéro pour mettre en place un programme télévisuel de qualité nécessite du temps ». D'où le besoin de conclure un contrat de longue durée pour stabiliser le partenariat et présenter aux téléspectateurs un produit de meilleure qualité possible.

Fondé en 1988, le Groupe StarTimes est une multinationale chinoise des médias basée à Beijing. Sa directrice marketing pour le Sénégal, Anaïs Feng, se réjouit du partenariat avec la LSFP. « Je suis persuadée qu'il suscitera l'engouement dans tout le pays et que les fans vont être plus qu'heureux de pouvoir suivre les matchs de leur équipe favorite à la télévision », fait-elle remarquer. 

Reportage du Sénégal

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