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  2020-03-02
 

Faire taire les armes à feu

par Benard Ayieko  ·   2020-03-02
Mots-clés: UA; COVID-19; Chine
Le 33e session ordinaire de l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’UA se tient du 21 janvier au 10 février à Addis-Abeba, en Éthiopie (XINHUA)

Le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, fraîchement élu à la tête de l'Union africaine (UA), a décrit les domaines prioritaires qui stimuleront la croissance de l'Afrique dans le cadre de l'Agenda 2063, tout en s'adressant à la 33e session ordinaire de l'Assemblée des chefs d'État et de gouvernement de l'UA.

S'exprimant au siège de l'institution à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 9 février, M. Ramaphosa s'est concentré, entre autres, sur l'approfondissement de l'unité en Afrique, l'inclusion économique et financière des femmes et l'intégration de leurs intérêts, la résolution des conflits et la défense de la position du continent en tant qu'acteur influent de la scène mondiale.

Une attention sans précédent a été accordée à la « résolution des conflits », avec le thème de cette année, « faire taire les armes à feu : créer des conditions propices au développement de l'Afrique ». M. Ramaphosa a noté que l'Afrique devait prendre en charge son programme de paix et de sécurité en trouvant des solutions aux problèmes du continent. Il a souligné la nécessité de faire face en urgence aux agissements des pays de l'extérieur qui mènent des guerres par procuration et alimentent les conflits existants en Afrique. S'adressant à la session sur la mise en œuvre de ce projet phare, l'ambassadeur Ramtane Lamamra, haut représentant de l'UA pour la réduction au silence des armes à feu, a déclaré : « Si l'on s'attache aux accomplissements réalisés dans la promotion de la paix et de la sécurité sur le continent au cours des dernières décennies, en particulier depuis 2004, avec la mise en œuvre du Conseil de paix et de sécurité de l'UA, le noble objectif de faire taire les armes à feu et de mettre fin aux guerres sur le continent est réalisable. »

Efforts de paix

La paix et la stabilité ont été des vœux pieux en Afrique, pourtant il s'agit des ingrédients clés du développement socio-économique. Lorsqu'il existe une coexistence pacifique entre les citoyens et les nations, les possibilités d'interaction et d'intégration sociales, culturelles et économiques augmentent drastiquement. Malheureusement, nulle part ailleurs les conflits n'ont été aussi fréquents ou aussi violents au cours du dernier demi-siècle qu'en Afrique.

Depuis l'adoption de la 50e Déclaration solennelle par la 21e session ordinaire de l'UA, le 26 mai 2013, à Addis-Abeba, des progrès remarquables ont été accomplis dans la lutte contre le fléau des conflits violents. Depuis 2014, les efforts pour instaurer la paix et la sécurité en Afrique ont permis de renforcer les mécanismes de résolution des conflits. Le cadre permettant des réponses rapides et les institutions, par le biais d'engagements bilatéraux et multilatéraux dans les zones de conflit, se sont intensifiés. Au cours des deux dernières décennies, les armes à feu ont été réduites au silence dans des zones qui étaient initialement considérées comme des points chauds comme l'Angola, la Côte d'Ivoire, le Libéria et la Sierra Leone.

La Somalie, le Soudan et le Soudan du Sud, auparavant considérés comme les bases de conflits violents, ont également fait des progrès importants dans leurs efforts visant à trouver une solution durable. Avant l'ouverture de la session, M. Ramaphosa a rencontré séparément le Président sud-

soudanais Salva Kiir et l'ancien vice-président Riek Machar, dans le but de relancer une médiation visant à former un gouvernement de coalition dans le pays. À la fin du conflit en Libye, l'UA a appelé à de multiples reprises à la nécessité d'une participation plus large des nations africaines dans la recherche d'une solution durable, sous la direction des Nations unies.

S'exprimant au même endroit, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a réitéré l'importance d'un processus qui inclut les femmes et les jeunes dans les initiatives de paix en Afrique. M. Guterres a salué l'initiative « Un million d'ici 2021 », dirigée par l'UA dont l'objectif est d'offrir des opportunités à un million de jeunes sur le continent, et a souligné le soutien indéfectible des Nations unies pour y faire taire les armes à feu, soit autant d'initiatives de consolidation de la paix.

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, prononce un discours lors de l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 9 février (XINHUA)

Faire taire les armes et prévention des virus

Même si des progrès remarquables ont été accomplis dans la tâche de réduire au silence les armes à feu, cela ne s'est pas fait sans mal, car certaines difficultés ont neutralisé, ralenti ou empêché d'aboutir à un succès complet. On peut notamment citer l'absence de réformes institutionnelles de l'UA et de feuille de route claire sur la réduction au silence des armes à feu.

Il existe également des menaces terroristes et criminelles transnationales, des conflits communautaires autour des ressources, des crimes violents, un trafic illégal d'armes à feu et certaines des pratiques culturelles.

Par ailleurs, le coût des armes « bruyantes » en Afrique est stupéfiant. Une étude de la Banque mondiale sur le bilan économique des conflits indique que les conflits violents peuvent affecter négativement un pays par des pertes de croissance annuelle du PIB brut de 2 % à 8,4 %. Le rapport indique en outre que les pays frontaliers des zones de conflit subissent également une baisse de 1,4 % de ce PIB et une augmentation de l'inflation de 1,7 %. Ainsi, la prévention des conflits sur le continent est une mesure rentable qui, en plus de sauver des millions de vies, est économiquement avantageuse. Car en évitant les conflits, une économie de 5 à 70 milliards de dollars par an est réalisée, qui peuvent être réinjectés pour construire des infrastructures, créer des emplois et lutter contre la pauvreté.

En plus de discuter de la question des armes à feu silencieuses, les membres de l'UA ont pris le temps de se pencher sur les moyens de lutter contre la propagation du COVID-19 — une maladie qui a fait surface à Wuhan, en Chine, et continue de causer de nombreux décès.

Il y a quelques semaines, l'OMS a déclaré que l'épidémie de COVID-19 était une urgence de santé publique de portée internationale, principalement en raison des craintes que les pays en développement soient les plus durement touchés. En Afrique, des pays comme le Kenya, l'Éthiopie, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Botswana ont mis les cas suspects en quarantaine pendant les tests. À la rédaction de l'article, tous les tests effectués en Afrique étaient revenus négatifs. Le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies a activé son centre d'opérations d'urgence et engagé son système de gestion des incidents pour l'épidémie, recommandant à tous les États membres de renforcer leur surveillance du virus.

Les États membres sont également encouragés à recevoir des vols directs ou en correspondance depuis la Chine, mais devraient intensifier le dépistage des passagers entrants pour les maladies respiratoires graves. Mais on estime que ce virus n'aura aucun impact sur les relations sino-africaines.

L'auteur est économiste, consultant et commentateur régional basé à Nairobi, Kenya.

Pour vos commentaires : liuwei@chinafrica.cn

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