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  2020-08-31
 

Un retour progressif à la normale

Tshawe lama Tshawe  ·   2020-08-31
Mots-clés: Afrique du Sud; COVID-19; société

Des habitants de Johannesburg se promenant dans un centre commercial le 22 août. (Photo : Xinhua)

Après plusieurs mois de confinement strict en Afrique du Sud en réponse à la pandémie de COVID-19, les habitants de Johannesburg, comme Archa Ketsekile et Brian Ngoepe, peuvent enfin s’autoriser une sortie au restaurant.

Les restrictions initiales de niveau 5 puis de niveau 4 ne sont plus qu’un lointain souvenir. Lorsque les restaurants ont rouvert sous le niveau 3, les repas ne pouvaient être servis qu’en respectant des mesures strictes : distanciation sociale, prise de température, enregistrement des noms et prénoms, désinfection des mains et boissons alcoolisées non autorisées.

Cependant, le Président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé à la mi-août un assouplissement des restrictions afin de relancer l’économie. Le 18 août, le pays est officiellement passé au niveau 2.

Mme Ketsekile et M. Ngoepe ont été parmi les premiers clients du restaurant House of Ribs à Kempton Park, dans les environs de Johannesburg. Pour faire durer ce moment agréable le plus longtemps possible, le couple a commandé du cidre pour accompagner le repas.

Selon eux, le niveau 2 est la meilleure chose qui leur soit arrivée depuis longtemps et ils sont très heureux de pouvoir enfin se changer les idées et déjeuner à l’extérieur tout en respectant les mesures sanitaires.

« Pendant des mois, nous avons dû rester chez nous, à regarder la télévision et à cuisiner. Impossible d’aller manger au restaurant ou de boire de l’alcool, à cause des mesures sanitaires », raconte M. Ketsekile, en mentionnant que l’Afrique du Sud avait interdit l’alcool et les cigarettes pendant des mois jusqu’à la mise en place du niveau 2.

Le directeur du restaurant, Tobias Zuma, et son serveur, Seliyana Musakanda, sont ravis de pouvoir servir à nouveau leurs clients.

« Depuis la déclaration du Président concernant le niveau 2, le nombre de clients a augmenté. Un repas peut à nouveau être accompagné de vin, de whisky, de bière ou de cidre, ce qui leur permet de prolonger leur repas et de dépenser un peu plus », confie M. Zuma.

Le relâchement du confinement et l’annonce du niveau 2 permettent enfin de sortir déjeuner et trinquer avec un bon verre de cidre. (Photo : Tshawe lama Tshawe)

Les femmes, plus impactées que les hommes

Comme dans d’autres pays touchés par le coronavirus, la décision de l’Afrique du Sud concernant le confinement était inévitable, mais a évidemment eu un impact négatif sur l’économie nationale, selon M. Ramaphosa.

Le confinement a permis d’obtenir de bons résultats au niveau du contrôle de l’épidémie. Le nombre de nouveaux cas de COVID-19 confirmés est passé d’un pic de plus de 12 000 par jour en juillet à une moyenne d’environ 5 000 par jour à la mi-août. Le taux de guérison est passé de 48 % à 80 % au cours de la même période.

Au 15 août, le nombre cumulé de cas confirmés a atteint 583 653 au niveau national, le nombre de cas actifs diminuant chaque jour depuis lors. La tendance montre que les cas ont atteint un pic dans plusieurs provinces (Cap-Occidental, Cap-Oriental, Gauteng, KwaZulu-Natal). « Moins de personnes se présentent avec des symptômes dans nos établissements de santé », souligne le Président.

Par ailleurs, l’épidémie de COVID-19 a entraîné la perte de 3 millions d’emplois en Afrique du Sud. Une récente enquête a révélé que les disparités entre les sexes dans le pays sont très marquées : deux fois plus de femmes ont perdu leur emploi par rapport aux hommes pendant la période de confinement entre février et avril.

Selon Fiona Leppan, directrice du département Pratiques d’emploi chez Cliffe Dekker Hofmeyer, cabinet d’avocats d’affaires sud-africain, si de nombreux facteurs ont permis aux femmes de bénéficier des pratiques du marché du travail du pays, les responsabilités domestiques, dont la majeure partie revient aux femmes, ont joué en leur défaveur.

Posant la question de savoir si les employeurs sud-africains ont été « suffisamment réceptifs au fardeau supplémentaire des responsabilités familiales », elle affirme que les femmes ont forcément été désavantagées.

« Ce que je remarque, en parlant à mes clientes, c’est que beaucoup d’employeurs attendaient de leurs employées qu’elles continuent à travailler normalement, ce qui n’a malheureusement pas toujours été possible », dévoile-t-elle.

Elle a ajouté qu’avec la fermeture prolongée des écoles, les familles ont soudainement dû trouver un équilibre entre leur vie personnelle (garde d’enfants, enseignement à domicile, etc.) et leur vie professionnelle, ce qui a mis à rude épreuve de nombreux parents.

« Bien que la présence des femmes sur le marché du travail ait connu une forte augmentation au fil des années, des études ont montré que, globalement, les femmes sont encore chargées d’environ trois fois plus de tâches et travaux domestiques non rémunérés que les hommes », déclare-t-elle.

Le ratio du travail domestique est susceptible de devenir « encore plus déséquilibré avec la prévalence accrue du télétravail ».

Nécessité de la relance de tous les secteurs

Selon l’économiste Mike Schussler, le gouvernement sud-africain aurait dû relancer l’économie beaucoup plus tôt.

« Les cas d’hospitalisation ont diminué et je pense que beaucoup d’éléments prouvent que les pays qui n’ont pas mis en place de confinement (je ne veux pas seulement parler de la Suède, mais aussi de l’Uruguay, du Vietnam et des pays qui ont instauré un confinement plus flexible ou plus court, comme l’Île Maurice) s’en sont très bien sortis », explique-t-il.

Il ajoute que les pays qui ont mis en place un confinement strict, comme l’Afrique du Sud, ont énormément souffert. « L’Afrique du Sud devrait donc relancer son économie pour faire travailler la population active en respectant la distanciation sociale ».

Selon M. Schussler, tous les secteurs devraient être concernés par la relance économique, y compris le tourisme. Les salles de sport devraient être réouvertes ; l’alcool et les cigarettes à nouveau autorisés. Les vols aériens devraient être remis en service car le fret aérien opérationnel ne fonctionne pas sans les vols de passagers. « Si vous regardez les chiffres de l’industrie manufacturière qui viennent d’être publiés, on parle d’un secteur qui est en baisse de 30 % sur un trimestre, ce qui est assez énorme. Nous avons besoin de chaque once d’énergie et tout ce qui nous empêche de croître devrait être éliminé ».

L’Afrique du Sud se prépare à son retour à la normale, mais son avenir dépend complètement de l’adhésion de sa population aux mesures sanitaires.

 

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