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  2021-02-02
 

Agriculture 2.0

Lu Yan  ·   2021-02-02
Mots-clés: agriculture; technologie; Chine

Vérification de la croissance des plantes à l’aide d’images et de données satellitaires sur grand écran dans une ferme familiale du district de Yongji, au Jilin (nord-est), le 12 août 2020. (XINHUA)

Lors de la dernière conférence centrale annuelle sur le travail rural fin décembre 2020, le Président Xi Jinping a indiqué que la Chine se trouvait à un moment historique dans la marche vers l’objectif du « deuxième centenaire » du Parti communiste chinois (PCC) et que certaines tâches étaient essentielles et méritaient toute l’attention du PCC. Il s’agit de consolider et d’étendre les réalisations de la Chine en matière de lutte contre la pauvreté, de faire progresser la revitalisation rurale et d’accélérer la modernisation du secteur agricole et des zones rurales.

M. Xi a ajouté que des efforts devaient être fournis pour améliorer l’efficacité et la qualité du secteur agricole, transformer les zones rurales en lieux de vie et de travail agréables et assurer le bien-être des agriculteurs. Il a également souligné l’importance d’accélérer les percées en matière de technologies agricoles.

Song Hongyuan, ancien directeur du Centre de recherche pour l’économie rurale au ministère de l’Agriculture et des Affaires rurales (MAAR), a affirmé que l’agriculture chinoise est entrée dans une phase de développement de haute qualité, du fait du nombre croissant de consommateurs de plus en plus exigeants quant au contenu de leur assiette. Cependant, cette demande ne peut actuellement pas être satisfaite.

« Par conséquent, l’agriculture doit se tourner vers la technologie », a conclu M. Song lors d’un forum sur la revitalisation rurale organisé par l’Université de Beijing en décembre 2020.

Progrès technologiques

Sur la marge sud du désert de Taklimakan de la préfecture de Kashgar, au Xinjiang (nord-ouest), se trouve une parcelle de riziculture de 20 hectares de terre saline et alcaline, située près du point le plus éloigné de l’océan du monde, autrefois peu fertile en raison de sa forte salinité.

Il y a trois ans, le célèbre agronome Yuan Longping, 90 ans, connu comme le « père du riz hybride », a mené un programme d’essai en riziculture dans un environnement salin et alcalin, caractéristique de certaines régions comme le Xinjiang et le Heilongjiang (nord-est). Grâce à la technologie de séquençage du génome, l’équipe de M. Yuan a développé avec succès une variété de riz s’adaptant aux sols salins et alcalins, comme ceux de Kashgar. Cette expérience a pris de l’ampleur au cours des trois dernières années et les variétés de riz sont en constante amélioration.

M. Yuan a déclaré qu’il espérait que la Chine pourrait bientôt utiliser 6,67 millions d’hectares de sols salins et alcalins pour y produire du riz, ce qui augmenterait le rendement total du riz d’environ 30 millions de tonnes au niveau national.

« Ce chiffre équivaut à la production céréalière annuelle du Hunan (centre) », a-t-il ajouté. « Cela permettrait de nourrir plus de 80 millions de personnes, soit une énorme contribution à la sécurité alimentaire du pays. »

Ce riz de qualité provenant de sols salins et alcalins regorge de micronutriments, et sa teneur en calcium, fer, protéines et potassium est nettement supérieure à celle du riz ordinaire.

Le processus de mécanisation est très apprécié par les agriculteurs de Jianyang, ville située au Sichuan (sud-ouest). Zheng Huaming, directeur d’une base de production locale pour la mécanisation de la production en maraîchage, prend l’exemple des radis : l’ensemble du processus de production de 30 hectares de terre, du semis à la récolte, nécessite désormais moins de 10 personnes. De plus, les techniques de production standard obtiennent généralement deux récoltes par an, alors que la mécanisation permet d’en réaliser trois.

« Sans recours aux machines, le nettoyage et le chargement des camions de 10 tonnes de radis nécessitent 50 agriculteurs travaillant un jour ouvré, alors que maintenant, nous n’avons besoin que de huit personnes pour effectuer le même travail en moins d’une demi-journée », explique M. Zheng. L’agriculture intelligente est donc favorisée dans les campagnes chinoises. Autre exemple : les milliers de systèmes de fertilisation intelligents développés par Join Hope, entreprise chinoise de technologie agricole au Xinjiang. Les agriculteurs utilisent une application sur smartphone pour définir à distance l’heure d’épandage, les quantités d’engrais et autres paramètres des dispositifs installés sur leurs parcelles. Selon les statistiques de l’entreprise, le système intelligent permet de gagner du temps, de réduire la pénibilité des tâches, d’économiser l’eau et les engrais et d’augmenter le rendement.

De même, on voit rarement des agriculteurs travailler dans un verger à Lushui au Yunnan (sud-ouest). Toutes les tâches régulières (irrigation, épandage d’engrais, surveillance de l’environnement, observation météorologique et lutte contre les nuisibles) sont maintenant effectuées automatiquement. Les données collectées par le système sont analysées pour améliorer la production suivante.

Épandage de pesticides effectué par un drone dans une ferme du village de Wangmei, au Guangxi (sud), le 20 septembre 2020. (XINHUA)

Politiques et expertise

Un plan visant à faire avancer la numérisation du développement agricole et de la gouvernance rurale a été dévoilé conjointement par le MAAR et le Bureau de la Commission centrale pour la cybersécurité et l’informatisation en janvier 2020. Selon ce plan, la technologie numérique s’intégrera plus rapidement au secteur agricole et la proportion du secteur agricole impliquée dans l’économie numérique augmentera. D’ici 2025, l’économie numérique agricole devrait représenter 15 % de la valeur ajoutée du secteur agricole chinois.

Des centaines de centres de démonstration de technologies agricoles modernes ont été construits dans tout le pays. Selon le MAAR, des essais y seront menés, mettant en avant les technologies de pointe, les experts en technologie de haut niveau et les dispositifs éco-responsables. Les expériences réussies serviront de modèles dont les autres villages pourront s’inspirer.

Depuis 2010, le gouvernement chinois a mis en place des politiques visant à identifier et à soutenir les experts en technologie agricole. Des subventions exceptionnelles pourront être distribuées de manière individuelle ou collective pendant plusieurs années consécutives en cas de projets scientifiques majeurs. Des titres honorifiques et des récompenses ont été créés pour encourager les expérimentations. Des échanges en matière de technologie, des formations, des recherches sur le terrain, etc. seront organisés afin de définir les situations spécifiques de chaque zone rurale.

Par ailleurs, l’application des technologies dans le domaine agricole engendre l’émergence de nouveaux métiers, tels qu’opérateur de drone, pour l’épandage de pesticides, et gestionnaire en agriculture, chargé de services de soutien organisationnel, opérationnel et technique aux agriculteurs.

Yuan Ning est opérateur de drone agricole. Selon lui, l’épandage aérien de pesticides peut améliorer leur efficacité et prévenir les surdosages accidentels. « Mon métier exige une maîtrise de la technologie des drones et des connaissances agricoles. Toute erreur en termes d’altitude et de vitesse de vol du drone ou dans le choix des pesticides et leur ratio affectera le résultat final de la lutte contre les nuisibles », a déclaré M. Yuan au Quotidien du peuple.

 

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