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  2017-01-24
 

Moins, c'est plus

par Ni Yanshuo | VOL.9 Février 2017
Mots-clés: agriculture

 Un fermier du village de Guolongzhuang dans la province du Hubei examine ses pousses de blé

 

Xie Xifan est un homme heureux. Non seulement son fils revient d'Algérie pour la fête du Prin-temps au terme d'un contrat de travail de deux ans, mais ses revenus agricoles se sont aussi accrus au-delà de ses espérances en 2016.

Ce fermier de 68 ans du village de Dongliang, relevant du district de Dongping dans la province du Shandong, possède 0,73 hectare de terre sur laquelle il cultive du blé une partie de l'année et des arachides et du maïs ensuite. Il a calculé qu'il avait gagné ainsi plus de 25 000 yuans (3 600 dollars) en 2016. Il a aussi planté des peupliers, ce qui accroît ses revenus. « Je suis satisfait de mon existence maintenant. Cela va de mieux en mieux. Il y a plus de 10 ans, nous devions payer la taxe agricole en céréales à l'État. Maintenant, nous n'avons plus à le faire et nous pouvons même obtenir des subventions du gouvernement pour cultiver des céréales », explique-t-il à CHINAFRIQUE. En 2016, il a ainsi reçu 1 320 yuans (191 dollars) de subventions pour cultiver du blé. « Des engins comme des machines de plantation et des moissonneuses-batteuses sont largement utilisés ici, et nous n'avons pas besoin de beaucoup d'ouvriers pour les travaux de la ferme », souligne-t-il. Son épouse et lui, ils sont seuls à travailler les champs. « Parfois, quand nous n'avons à travailler, nous faisons un peu de tourisme. Il y a deux ans, son fils est parti travailler en Algérie car il n'était pas nécessaire qu'il reste pour aider. « Nous avons de bonnes récoltes presque tous les ans, dit-il. Et mon fils peut gagner un peu plus à l'étranger. » 

Réformer l'offre

La récolte de 2016 aura été bonne pour la famille de Xie comme pour le reste du pays. Les chiffres du Bureau national des Statistiques de Chine (BNS) publiés en décembre dernier montrent que la production céréalière a atteint 616,24 millions de tonnes en 2016, soit 13 années consécutives de bonnes récoltes depuis 2003. À l'époque, 430,65 millions de tonnes avaient été récoltées. Même si on constate une baisse de 5,2 millions de tonnes par rapport à 2015, Ning Jizhe, membre du BNS, estime qu'il s'agit encore d'une bonne récolte en termes de volume de production.

La réduction de la production céréalière en 2016 a aussi mis un terme à 13 années consécutives de croissance de la production depuis 2003. « Il n'est pas nécessaire de prêter trop d'attention à une légère réduction de la production de céréales cette année. La Chine peut absolument garantir la sécurité agricole et alimentaire », souligne Ning. Il estime que la réduction de la production de céréales est le résultat de l'ajustement structurel croissant en Chine pour les céréales au cours des dernières années. « Même si la production de céréales en Chine répond à la demande, la qualité et la structure de la production doivent encore être améliorées », estime-t-il.

La Conférence nationale sur le travail rural qui a eu lieu les 19 et 20 décembre 2016 à Beijing a souligné l'importance de la réforme structurelle du côté de l'offre dans le développement de l'agriculture. D'après Ning, pour promouvoir cette réforme, il est important d'accroitre la production de produits agricoles organiques et de haute qualité et de réduire les produits de faible qualité dont les stocks sont élevés, comme le maïs.

« Le fait d'obtenir de bonnes récoltes pendant 13 années successives est un résultat merveilleux. Cependant, la structure irrationnelle de la production céréalière devient de plus en plus importante », constate Xu Ming, directeur-adjoint de l'Administration d'État des céréales, ajoutant que pour le moment, il y a une surproduction de maïs et de riz, mais le blé de haute qualité est en quantité insuffisante, et que la demande pour le soja est forte.

Avec le développement rapide de la Chine, les gens ne sont plus satisfaits seulement s'ils ont « assez à manger ». Leurs besoins se sont diversifiés. « Ils ont besoin de plus de nourriture sûre, nutritive, saine et verte, mais l'offre dans ce domaine n'est vraiment pas suffisante, estime Xu. Nous devons répondre à la diversité des besoins des gens, au lieu de fournir à tout le monde le même blé et le même riz. »

Xu précise que l'une des tâches les plus importantes dans la réforme du côté de l'offre pour la production céréalière est le déstockage du maïs en réduisant les surfaces cultivées en 2017. « Le Conseil des Affaires d'État a décidé de lancer d'abord la réforme du côté de l'offre dans la production de maïs, et au cours de la prochaine étape, nous allons réexaminer le système de prix actuel pour le blé et le riz, explique Xu. Mais la réforme aura lieu à condition de ne pas réduire la capacité de production céréalière de la Chine, afin de stabiliser la production. »

Moisson du blé à Liangshan dans la province du Shandong

 

Coupe claire dans le maïs

En raison des stocks élevés et de l'offre excessive de maïs ces dernières années, la surface cultivée en Chine n'a cessé de diminuer, de plus de 1,33 million d'hectares en 2016. Les agriculteurs dans certaines régions se sont reconvertis dans le maïs à l'ensilage ou d'autres cultures.

« Pour nous qui faisons du maïs, l'année n'a pas été bonne même si la production a augmenté par rapport à 2015, car le prix du maïs au kilo a chuté de 2,4 yuans (0,35 dollar) en 2015 à 1,6 yuan (0,23 dollar) en 2016 », constate Huang Jintai, un producteur du village de Wujiazi, à Jiaohe, dans la province du Jilin (nord-est de la Chine). Cette province abrite l'« Arche de la faucille », qui comprend le nord et le nord-est du pays. D'après le ministère de l'Agriculture, la surface attribuée à la culture du maïs a été réduite de 666 600 hectares en 2016, et le sera dans les mêmes proportions en 2017.

Cette province est aussi la « Ceinture dorée du maïs » du monde (située entre 40 et 42 degrés de latitude) et les agriculteurs sont réticents à réduire les surfaces cultivées en maïs. La baisse constante des prix les force cependant à changer.

Huang cultive le maïs sur 150 hectares de terrain dont les droits lui ont été cédés par ses voisins. Il s'inquiète beaucoup de la faiblesse des prix du maïs et a décidé de faire du maïs à l'ensilage sur la moitié de ses terres. « Je vends le maïs à l'ensilage aux éleveurs de vaches et de chèvres pour nourrir les bêtes. Eux-mêmes faisaient de la culture du maïs auparavant, et ils ont maintenant trouvé un moyen d'en sortir », explique Huang. 

Transformation des surfaces cultivées

Avec la réduction des surfaces allouées à la culture du maïs, la réforme du côté de l'offre préconise aussi la mise en jachère et la rotation des cultures. D'après les experts, à l'heure où l'offre de céréales sur les marchés chinois et internationaux est appropriée, il est extrêmement opportun d'encourager la mise en jachère et la rotation des cultures pour améliorer la qualité des terres et maintenir le développement durable de l'agriculture.

Le ministère de l'Agriculture a lancé un projet expérimental en juillet dernier pour promouvoir la rotation des cultures sur 333 300 hectares et la mise en jachère sur 77 300 hectares, avec des zones de rotation principalement dans le nord et le nord-est de la Chine et la mise en jachère dans les zones fortement polluées par les métaux lourds et les endroits qui ont subi de fortes dégradations de l'écosystème. D'après le ministère, ce projet s'étendra au cours des trois à cinq prochaines années.

La province du Hebei, dans le nord de la Chine, a lancé un projet expérimental de mise en jachère saisonnière en 2014. Shi Fulin, un fermier de Yuke, relevant de la ville de Shenzhou, estime que le projet est bénéfique aux fermiers et aux terres. Au cours des dernières années, il a cultivé du blé avec une mise en jachère annuelle. « Quand mes terres sont en jachère, je reçois 500 yuans de subvention par mu (660 mètres carrés), remarque Shi. Après tout, je n'ai pas à travailler sur les terres cette année-là. »

Dans la plupart des régions céréalières en Chine, les fermiers sèment et moissonnent deux récoltes par an. Dans le sud de la Chine, où les températures sont plus élevées, avec un ensoleillement suffisant et de l'eau en quantité, les fermiers peuvent faire trois récoltes par an. « Il est temps de laisser nos terres se reposer », conclut Shi.

 

Exclusif CHINAFRIQUE

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