2022-01-25 |
Un salon de l'emploi efficace |
par Derrick Silimina VOL. 14 JANVIER 2022 · 2022-01-25 |
Mots-clés: Zambie; salon de l'emploi |
Les jeunes diplômés zambiens accèdent à des opportunités professionnelles intéressantes
grâce à un événement annuel dédié.
L'une des entreprises chinoises basées en Zambie sur son stand lors du salon de l'emploi. (DERRICK SILIMINA)
Armés de leur CV, plus de 200 demandeurs d’emploi, pour la plupart de jeunes diplômés de l’Institut Confucius de l’Université de Zambie (UNZA) et d’autres établissements d’enseignement supérieur du pays, ont écumé le campus Great East Road de l’UNZA à la recherche d’offres d’emploi. L’Institut Confucius de l’UNZA, situé à la périphérie de la ville de Lusaka, ne semble pas avoir cette vocation mais son célèbre salon de l’emploi attire de nombreuses peronnes chaque année. « Je veux exprimer ma reconnaissance aux autorités qui ont rendu possible l’organisation de cette plateforme permettant à de nombreux diplômés sans emploi comme moi, d’accéder facilement aux offres proposées par de nombreuses entreprises chinoises qui ont investi dans notre pays », a déclaré Thandiwe Zulu, jeune diplômée de l’Institut Confucius.
Le moral remonte
À mesure que la population africaine augmente, le chômage sur le continent touche davantage les jeunes. D’après la Fondation Mo Ibrahim, plus de 15 millions d’Africains âgés de 15 à 24 ans sont au chômage, ce qui représente 13,5 % de cette tranche d’âge. Les salons annuels de l’emploi, comme celui de l’Institut Confucius de l’UNZA, ravivent l’espoir chez les jeunes Zambiens.
L’Institut a récemment organisé son 4e salon de l’emploi dans le but de rassembler les entreprises, en particulier les sociétés chinoises installées sur place, afin qu’elles présentent leurs atouts et rencontrent leurs potentiels employés. Grâce à cette initiative, l’Institut vise à maintenir la synergie entre les établissements d’enseignement et le monde de l’entreprise. Son salon de l’emploi permet aux établissements d’enseignement supérieur de s’associer à des entreprises chinoises locales pour fournir une main-d’œuvre hautement qualifiée dont les entreprises ont besoin. « Notre objectif est d’aider les entreprises chinoises opérant en Zambie, tant publiques que privées, et de les mettre en contact avec de jeunes demandeurs d’emploi », explique Sande Ngalande à CHINAFRIQUE, directeur par intérim de l’Institut Confucius de l’UNZA. Également directeur exécutif du Belt and Road Joint Research Center, il note que le salon de l’emploi 2021 a rencontré un vif succès car un plus grand nombre d’entreprises chinoises ont participé à l’événement.
Avantages de parler mandarin
Les relations florissantes entre la Zambie et la Chine, qui ont débuté il y a plus de 50 ans, ont considérablement stimulé l’économie du pays. Aujourd’hui, un millier d’entreprises chinoises opèrent en Zambie dans des secteurs tels que l’industrie manufacturière, le commerce de détail, l’agriculture, les infrastructures, la santé et l’éducation. Toutefois, la barrière linguistique entre Zambiens et Chinois peut rendre la communication difficile. Bien que la Chine s’efforce de former son personnel à l’anglais, langue officielle locale, les barrières linguistiques subsistent, en particulier dans les régions zambiennes qui utilisent l’une des sept langues vernaculaires du pays. Une demande croissante de personnel zambien parlant mandarin est à noter dans les entreprises, car cela facilite la communication avec les fournisseurs et les collègues chinois travaillant au siège en Chine.
Selon Mme Zulu, l’apprentissage du mandarin est bénéfique car cela peut contribuer à améliorer les relations commerciales avec la Chine. De nombreux diplômés zambiens maîtrisant le chinois ont ainsi trouvé des emplois d’interprètes, de comptables, de superviseurs et de responsables RH dans des entreprises chinoises. D’autres ont été embauchés en tant que cadres supérieurs administratifs, secrétaires et cadres de liaison avec les sièges des entreprises à Beijing.
« Nous devrions tous nous efforcer d’apprendre plus d’une langue étrangère. En effet, le mandarin est l’une des langues les plus parlées au monde, avec près de deux milliards de locuteurs. Par conséquent, grâce à l’apprentissage de cette langue, un monde élargi s’ouvre à nous », se réjouit Grace Nkombo, 23 ans, ancienne élève du Lycée pour filles Kabulonga, ajoutant que l’enseignement du mandarin dans les écoles zambiennes est un projet scolaire pris au sérieux et favorisant la création d’emplois, étant donné la présence accrue des entreprises chinoises dans le pays.
Les grossistes et les détaillants zambiens, tout comme les employés locaux des entreprises à capitaux chinois, trouvent également utile de pouvoir parler mandarin. C’est le cas de Lillian Chileshe, 30 ans, gérante d’un petit commerce à Lusaka. Elle envisage de s’inscrire à l’Institut Confucius dans l’espoir de pouvoir traiter plus efficacement avec ses fournisseurs chinois. « Les transactions avec mes partenaires chinois seraient plus faciles sans la barrière de la langue », renchérit-elle.
De jeunes diplômés se rendent sur le campus pour trouver des opportunités d'emploi durant le salon. (DERRICK SILIMINA)
Des opportunités plus nombreuses
Au premier semestre 2021, le volume des échanges entre la Chine et la Zambie a atteint 2,61 milliards de dollars, soit une augmentation de 63 % par rapport à 2020. Les exportations zambiennes vers la Chine ont augmenté de 83,1 % pour atteindre 2,266 milliards de dollars. Sur la même période, les investissements directs de la Chine en Zambie, tous secteurs confondus, se sont élevés à 166 millions de dollars, a précisé Li Jie, ambassadeur de Chine en Zambie, lors d’un événement intitulé « Créer des synergies entre employeurs et employés potentiels pendant la crise sanitaire ».
En Zambie, les opportunités sont actuellement plus nombreuses grâce à l’essor des entreprises chinoises qui ont créé davantage d’emplois, mais le véritable défi reste la communication. Parmi les entreprises chinoises notables qui ont récemment pris part au salon de l’emploi figurent Camco Group, Wo Long Investments, Huamei Tobacco, Jiangxi Guoji, Longjian Road and Bridge, China Railway Seventh Group Zambia et China State Construction Engineering. Parmi les autres entreprises chinoises figurent TopStar Communications, Sinohydro, Chenguang Biotech Zambia Agri-Dev et China International Water and Electric. S’exprimant lors de l’inauguration du salon de l’emploi, Grace Tembo, doyenne par intérim des étudiants de l’UNZA, a confirmé que l’événement offrait une plateforme efficace au public et aux jeunes diplômés, leur permettant de rencontrer des employeurs potentiels dans une atmosphère informelle.
Mme Tembo a ajouté que l’Institut Confucius était prêt à offrir des cours de chinois aux personnes ayant obtenu un emploi grâce à l’événement afin de dépasser la barrière de la langue, et d’améliorer les échanges d’idées et de compétences. Cela conduira à une meilleure productivité et à une carrière facilitée au sein des entreprises chinoises.
« Grâce à la création de synergies, nous espérons que les étudiants auront davantage d’opportunités sur le marché du travail malgré les difficultés liées à la crise sanitaire. Nous espérons également qu’en tant qu’employeurs potentiels, les entreprises continueront à créer des emplois pour la jeune génération, qui est malheureusement la plus touchée par la pénurie d’emploi », a-t-elle conclu avec espoir.
Reportage de Zambie
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