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Chinafrique
  2022-04-15
 

Un rapport de proximité

par Li Xiaoyu VOL. 14 AVRIL 2022  ·   2022-04-15
Mots-clés: Maurice

 

Avril 1972. Avril 2022. 50 ans viennent de s’écouler ; la Chine et Maurice ont établi des relations diplomatiques fructueuses, s’est enthousiasmé Alain Wong, ambassadeur de la République de l’île Maurice en Chine, dans une interview exclusive accordée à CHINAFRIQUE. 

 

Ambassadeur de la République de l'île Maurice en Chine. (YU JIE) 

  

Au cours du demi-siècle dernier, les relations bilatérales ont été marquées par de nombreux échanges de haut niveau. Parmi eux, on compte notamment la visite du Président Hu Jintao en 2009 et du Président Xi Jinping en 2018 à l’île Maurice. De leur côté, tous les chefs d’État mauriciens ont effectué une visite officielle en Chine. « Cela prouve notre profonde amitié avec la Chine », insiste l’ambassadeur. 

  

Cette amitié se traduit aussi dans la multiplication des échanges commerciaux. Le 1er janvier 2021 a marqué l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange entre les deux pays. Il s’agit du premier accord de ce type signé par la Chine avec un pays africain. Depuis, l’île Maurice a enregistré une hausse de 25 % de ses exportations vers la Chine, et vice-versa. Cet accord inclut d’ailleurs un quota tarifé concernant le sucre de canne. L’année dernière, 15 000 tonnes ont gagné le marché chinois. On prévoit d’élever le volume à 20 000 tonnes cette année avant de réaliser graduellement l’objectif annuel de 50 000 tonnes, selon le diplomate. 

  

En matière d’investissement, l’ambassadeur observe qu’un nombre croissant de Chinois s’intéressent aux démarches à effectuer pour s’installer sur l’île, considérée comme pivot pour leur placement sur le continent africain. Il tient à souligner qu’un très grand nombre de compagnies pharmaceutiques chinoises ont signé une lettre d’intention pour y investir. « L’île Maurice est reconnue depuis très longtemps comme un paradis pour les botanistes. Il existe des milliers de spécimens uniques », précise l’ambassadeur. Et d’ajouter que le gouvernement mauricien a investi plus d’un milliard de roupies (22,9 millions de dollars), pour inciter les compagnies pharmaceutiques à s’y implanter, dans le but de concevoir des médicaments. « J’espère que cette coopération pourra contribuer à sortir le monde de la pandémie le plus tôt possible », confie-t-il. 

  

Une proximité culturelle 

  

Aux yeux de l’ambassadeur, la Chine n’a jamais représenté une terre lointaine et mystérieuse. En effet, étant descendant de migrants chinois arrivés à l’île Maurice dans les années 1850, il souligne que la société mauricienne a une culture chinoise bien ancrée. Maurice est le seul pays en Afrique où la Fête du Printemps soit un jour férié, alors que les habitants d’origine chinoise constituent moins de 2 % de la population. Elle est d’ailleurs le premier pays où la Chine ait implanté son centre culturel d’outre-mer. « Pour nous, un pays doté d’une superficie de 2 040 km2 au beau milieu de l’océan Indien, cet honneur est immense », soulève le diplomate. 

  

La pharmacopée chinoise, rappelle-t-il, existe depuis de longue date dans sa communauté. « C’est une médecine qui est fort appréciée des Mauriciens. Aujourd’hui, nous avons des praticiens chinois dans nos cliniques où ils pratiquent différentes médecines traditionnelles chinoises, telles que l’acupuncture ou la médecine douce. » Il ne s’est donc pas étonné de la rupture de stock des capsules chinoises Lianhua Qingwen qui a eu lieu dès leur lancement à Maurice, en septembre 2021. « Il y a une forte demande. Nous avons même un gros souci d’approvisionnement à cause de la pandémie », témoigne-t-il. 

  

En dehors de la médecine, l’engouement de la population mauricienne pour la culture chinoise s’apprécie aussi dans les assiettes. À cet égard, le diplomate indique avec fierté que « la culture chinoise s’est profondément ancrée dans les foyers des Mauriciens ». La cuisine chinoise est servie sur toutes les tables des ménages, et les Mauriciens possèdent presque tous un wok, ajoute-t-il. « Nous avons une cuisine variée mais la cuisine chinoise est l’une des plus appréciées par les Mauriciens. » 

  

Témoin de changements 

  

L’ambassadeur se souvient encore de son premier séjour en Chine en 1987. Bien qu’il n’ait duré qu’une demi-journée, l’image du pays à cette époque-là l’a profondément marqué. « Il y avait des fumées partout. Les habitants mangeaient dans la rue. Il n’y avait que des vélos. C’était à peu près un chaos », se remémore-t-il. En 2009, lorsqu’il y revient en vacances, il ne peut que constater l’incroyable évolution. « Ce n’était plus la Chine que l’on se représentait. Il s’agissait d’une Chine nouvelle et ouverte », affirme-t-il. Les transformations gigantesques l’ont donc beaucoup étonné lors de sa visite en tant que ministre en 2014 et dans les années suivantes. À Shanghai, au bord du fleuve Huangpu, il s’est émerveillé de voir des insectes dans les marécages que l’on a aménagés à côté des bâtiments pour filtrer les eaux. « C’est un signe de vie. Il s’agit là d’une preuve que la nature a retrouvé ses droits dans ce quartier vert », s’exclame-t-il. 

  

Depuis sa prise de fonction en tant qu’ambassadeur à Beijing en 2020, il a fait beaucoup d’études sur le développement socio-économique local. Il apprécie mieux les efforts déployés par les autorités chinoises dans la gouvernance d’État. « En venant ici, on voit que le peuple est épanoui, et il y a une sécurité pour tous. Il n’y a pas beaucoup de pays au monde où une jeune fille seule puisse sortir à n’importe quelle heure dans la nuit. Et les armes n’existent pas », énonce-t-il. « Je peux comprendre que nous ne sommes pas habitués à cette discipline. Mais on constate que la majorité profite de cette façon de vivre. Je félicite donc la Chine de ce qu’elle a accompli. » 

  

Des domaines clés de coopération 

  

Parmi les nombreux domaines propices à la collaboration, l’ambassadeur cite notamment le développement de l’économie océanique. « L’île Maurice possède une zone économique exclusive qui s’étend sur plus de 2 millions de km2. La Chine sera un partenaire idéal pour exploiter ces ressources et contribuer au développement durable », explique le diplomate. « La mer serait un débouché important pour la sécurité alimentaire. Il faut donc que nous sachions la développer pour que le monde puisse se nourrir. » 

  

Le septième art constitue également un secteur prometteur selon lui. L’ambassadeur fait savoir que son pays offre beaucoup de facilités aux producteurs. Le taux de remboursement des dépenses encourues par les cinéastes à l’île Maurice se situe à plus de 40 %. Entre 2018 et 2020, 72 films internationaux y ont été tournés, dont des productions hollywoodiennes. Le diplomate espère voir davantage de cinéastes chinois s’y rendre aussitôt que la pandémie prendra fin. 

  

Pour l’avenir, Monsieur l’ambassadeur souhaite que l’on puisse poursuivre l’approfondissement des relations d’amitié bilatérale qui s’épanouissent depuis cinquante ans. « L’île Maurice est une économie très diversifiée et dynamique. Nous souhaitons que les Mauriciens puissent faire bénéficier de leur savoir-faire à la Chine, par le biais de l’Afrique. La Chine a également beaucoup à partager avec nous. Nous poursuivrons donc la voie de la coopération gagnant-gagnant », conclut-il. 

 

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