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  2022-05-06
 

Un terreau fertile

par Hu Fan VOL. 14 MAI 2022  ·   2022-05-06
Mots-clés: région de la Grande Baie Guangdong-Hong Kong-Macao

Les jeunes Africains vivant dans la région de la Grande Baie Guangdong-Hong Kong-Macao sont optimistes quant aux perspectives de la région. 

Lineo Kobeli prend la parole lors d’un événement de partage d’expériences à Guangzhou, au Guangdong, le 19 juin 2021. (COURTOISIE) 

 

La première impression de Lineo Kobeli sur la Chine a été les produits chinois à bas prix ramenés au Lesotho par son père lors de son premier voyage en Chine en 2005 alors qu’elle avait 16 ans. À l’époque, elle ne savait rien d’autre au sujet du pays où elle allait étudier et vivre pendant des années. 

 

Mme Kobeli est actuellement spécialiste des relations publiques internationales à l’Africa Guangdong Business Association (AGBA) située à Guangzhou, chef-lieu de la province du Guangdong. Elle est également secrétaire générale adjointe de l’association.  

 

Elle était présente quand la Chine a lancé le Plan de développement de la GBA en 2019, et a vu la région se développer de plus en plus dynamiquement. Mme Kobeli a pris goût à l’endroit pour sa vitalité économique, son inclusion et son lien particulier avec l’Afrique. Toutefois, son arrivée dans la région était accidentelle. 

  

Un rêve devenu réalité 

 

Mme Kobeli a confié qu’elle ne serait pas venue en Chine sans son père. Tous les ans depuis 2005, elle a vu son père voyager en Chine, ce qui a éveillé sa curiosité. Elle a été intriguée car, non seulement l’entreprise de son père s’est développée, mais il a aussi ouvert un bureau en Chine qui travaillait avec celui du Lesotho.  

 

Elle a fait ses études secondaires et universitaires en Afrique du Sud et a travaillé là-bas après avoir obtenu son diplôme. Cependant, elle souhaitait accompagner son père lorsqu’il se rendait en Chine. Ce rêve s’est réalisé en 2016 lorsque le gouvernement chinois lui a accordé une bourse pour étudier à l’Université normale du Zhejiang.  

 

Elle chérissait l’opportunité tant attendue et s’est promis d’en tirer le meilleur parti. Elle a participé aux activités d’autres étudiants étrangers, a pris part à des compétitions, des forums et des conférences. C’est lors de l’une de ces activités qu’elle a rencontré une personne importante qui l’a amenée à déménager au Guangdong.  

 

Il s’agissait d’un boot camp organisé par une entreprise de commerce électronique à Shenzhen, au Guangdong. Mme Kobeli y a participé en tant que cheffe d’un groupe d’étudiants de l’université. L’une des juges, Tracy Huo, seule femme du jury, en savait plus sur l’Afrique que quiconque.  

 

« J’ai vu cette femme chinoise parler de l’Afrique non pas comme un pays, non pas comme un endroit sans avenir ; mais comme une terre d’opportunités, une Afrique qu’elle aimait et dans laquelle elle vivait, où elle rompait le pain avec ses habitants », a rapporté Mme Kobeli à CHINAFRIQUE. 

 

Tracy Huo s’est engagée à accompagner la prochaine génération pour qu’elle utilise ses nouvelles compétences acquises en Chine sur son continent afin de l’enrichir, de le protéger et d’exploiter sa richesse. 

 

Mme Kobeli s’est portée volontaire et lui a demandé s’il était envisageable de travailler sous son mentorat. « Je voulais apprendre d’elle ; elle était féroce. En elle, j’ai vu la femme que je voulais devenir », a-t-elle livré. Une fois ses études terminées, Mme Kobeli a rejoint Tracy Huo à Guangzhou. 

  

Croire en la GBA 

 

Au sein de l’AGBA, Mme Kobeli s’attache à établir et à maintenir des partenaires clés en Afrique pour accélérer la présence commerciale du Guangdong sur le continent. Elle est également coordinatrice de projet pour les grandes activités Chine-Afrique organisées par l’association en Chine et à l’étranger. En outre, elle gère les relations et rédige des rapports à l’intention des intervenants de l’association à l’étranger et en Chine. Cette expérience lui a permis d’acquérir une connaissance de la Chine et de l’Afrique, ainsi que de leurs liens commerciaux. 

 

Pour Mme Kobeli, la création de la GBA est l’une des avancées les plus impressionnantes du Guangdong.  

 

Selon elle, l’Afrique peut s’inspirer de cette stratégie. Mme Kobeli affirme que la clé de l’efficience des chaînes de valeur régionales est l’utilisation des technologies numériques qui améliorent les flux d’informations, renforcent la productivité et la compétitivité et rationalisent les procédures commerciales transfrontalières. 

 

« L’objectif général de la Zone de libre-échange continentale africaine est de réindustrialiser l’Afrique après plus d’une décennie de désindustrialisation. Actuellement, entre 16 et 18 % des échanges commerciaux du continent sont intra-africains. C’est très faible par rapport au commerce intra-régional en Asie, qui est de 59 %, et en Europe, qui est de 69 % », a-t-elle expliqué. 

 

D’après la secrétaire générale adjointe, le Guangdong, en tant qu’acteur majeur de la GBA, regorge d’opportunités d’affaires. « Dans le cadre de mon travail à l’AGBA, nous avons invité plusieurs délégations africaines à visiter de nombreuses usines à Guangzhou. Beaucoup d’hommes d’affaires pensent savoir ce qu’ils veulent ; mais quand ils arrivent ici, ils me disent qu’ils ne rêvaient pas assez grand », s’est-elle enthousiasmée. 

 

L’une des grandes opportunités qu’elle préconise notamment est la cosmétologie. « Guangzhou abrite le plus grand salon de beauté de Chine, et j’invite tous ceux qui ont le sens des affaires à venir apprendre », a-t-elle lancé. 

  

Avantages particuliers 

 

Mme Kobeli estime que le Guangdong bénéficie d’avantages uniques et a un rôle particulier à jouer dans la coopération sino-africaine. Selon elle, de toutes les régions de Chine, le Guangdong comprend le mieux les affaires africaines. 

 

Bien que petite, la classe moyenne africaine est composée de jeunes entrepreneurs, instruits et qualifiés dans divers domaines. La province du Guangdong a la possibilité de s’associer à ce marché en pleine croissance et de fournir un accès à l’information sur les domaines de partenariat. 

 

« Le Guangdong peut apporter de nouvelles coopérations dans ce marché (de la classe moyenne) qui deviendra le plus puissant d’Afrique », a-t-elle ajouté. Se concentrer sur les micro, petites et moyennes entreprises, qui représentent entre 70 et 80 % des entreprises en Afrique et emploient 70 % de la population, pourrait changer la donne pour la province. 

 

Un autre aspect qu’elle apprécie du Guangdong est son ouverture aux étrangers, y compris les Africains. Guangzhou possède la plus grande communauté d’affaires africaine en Chine. Même si elles sont devenues moins importantes en raison de la pandémie, les relations commerciales ne sont pas rompues.

 

Pour ceux qui envisagent d’entamer une carrière en Chine, elle conseille de s’intéresser à la culture chinoise, et d’être courageux pour relever les défis et continuer à grandir. Selon elle, le but des Africains qui viennent en Chine devrait être de donner en retour à l’Afrique. 

 

« La terre du lait et du miel est en Afrique. C’est en Chine que nous apprenons et que nous nous outillons ; mais nous devrions retourner cultiver la terre en Afrique », a-t-elle conclu. 

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