2023-06-19 |
Stimuler le potentiel africain |
VOL. 15 JUIN 2023 par Éric Vincent Fomo · 2023-06-19 |
Mots-clés: Burkina Faso ; Cameroun ; badminton ; wushu |
De nouvelles générations de sportifs africains s’illustrant dans les catégories inférieures tirent fréquemment parti du soutien multiforme offert par la Chine pour progresser.
Le conseiller politique de l’ambassade de Chine au Burkina Faso, Xu Fei, remet le prix du vainqueur en finale de la catégorie simple homme lors de la deuxième édition de la Coupe de l’ambassadeur de Chine de badminton, à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 17 octobre 2021. (AMBASSADE DE CHINE AU BURKINA FASO)
Les jeunes athlètes de la délégation burkinabè ont suscité l’admiration lors du Championnat d’Afrique d’athlétisme 2023 des moins de 18 ans (U18) et des moins de 20 ans (U20) qui s’est tenu du 29 avril au 3 mai à Lusaka, en Zambie. Au triple saut, Soumaïla Sabo est devenu le nouveau champion d’Afrique des U20 grâce à un saut de 15,74 m. En saut en longueur dames, Awa Zongo des U18 a décroché la médaille de bronze avec un saut de 5,68 m, établissant un nouveau record national burkinabè en surpassant l’ancienne marque de 5,5 m. Sita Sibiri et Odile Kiendrébéogo au 400 m haies, Latifatou Millogo au 100 m haies et Anna Barro au saut en hauteur se sont également démarquées par leurs excellentes performances.
Cela témoigne d’une continuité pour la Fédération burkinabè d’athlétisme (FBA), confirmant les excellentes performances réalisées les 14 et 15 avril à Tamalé, au Ghana, lors de la première édition du tournoi de l’Espoir des cinq nations en athlétisme. Les 24 jeunes athlètes du Burkina Faso s’étaient distingués face à ceux de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Bénin et du Togo, en remportant un total de 69 médailles (25 d’or, 22 d’argent et 22 de bronze). Il en fut de même aux Championnats du monde d’athlétisme d’Oregon, où le Burkinabè Hugues Fabrice Zango avait décroché la médaille d’argent en triple saut.
Un apport indéniable
Missiri Théophile Sawadogo, directeur technique national de la FBA, explique cette réussite par un double apport : d’une part, le planning mis en place depuis quelques années, s’appuyant sur une stratégie de prospection, de suivi et d’accompagnement de ces jeunes talents ; d’autre part, le soutien de la Chine. En effet, grâce à la construction du stade multifonctionnel du Quatre-Août, doté d’infrastructures de pointe pour les athlètes, et son accompagnement constant, tant sur le plan technique qu’en termes de dotation, la Chine a aidé ce pays autrefois négligé en athlétisme à mettre ces jeunes athlètes dans de bonnes conditions. Au Burkina Faso, cet exemple de l’athlétisme inspire d’autres disciplines qui sollicitent volontiers ou font appel à l’appui de la Chine pour améliorer leurs performances.
C’est le cas de la Fédération burkinabè de kung-fu wushu, qui place ses activités sous le parrainage de l’ambassade de Chine au Burkina Faso. La saison dernière, les athlètes masculins et féminins des catégories minimes, juniors et seniors pratiquant cette discipline ont clôturé leurs compétitions lors de la troisième édition de la Coupe de l’ambassadeur de Chine au Burkina Faso. Cet événement s’est déroulé dans la salle des arts martiaux de Ouagadougou, construite par la Chine dans le cadre de sa coopération avec le Burkina Faso, en présence d’athlètes et de coopérants chinois. L’ambassadeur de Chine au Burkina Faso, Lu Shan, a présidé cette manifestation et l’a décrite comme un excellent exemple de l’amitié sino-burkinabè.
Appréciant le niveau de la compétition, le diplomate chinois estime que les compétitions ont révélé l’esprit du kung-fu à travers des pratiquants de haut niveau. « Cela démontre le succès dans la vulgarisation de cette discipline et l’incarnation de l’esprit du kung-fu. Le public et les athlètes se sont approprié ce sport qui gagne en importance dans le pays. À travers cette compétition, nous transmettons également l’amitié et renforçons les liens entre la Chine et le Burkina Faso. J’espère qu’il y aura encore plus d’athlètes pour les prochaines compétitions », a exprimé M. Lu comme souhait.
L’ambassadeur de Chine au Burkina Faso, Lu Shan (1er plan, au centre), assiste à la cérémonie de clôture de la troisième édition de la Coupe de l’ambassadeur de Chine de kung-fu, à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 29 décembre 2022. (AMBASSADE DE CHINE AU BURKINA FASO)
Du tatami…
L’engagement chaleureux du géant asiatique ne se limite pas au Burkina Faso pour dynamiser le sport dès le berceau. En mars, la Ligue atlantique de la Fédération béninoise de kung-fu a accueilli des entraîneurs chinois pour un stage de préparation. La République démocratique du Congo, la République du Congo, le Gabon, le Burundi, le Sénégal, le Mali, la Côte d’Ivoire et d’autres pays africains multiplient les échanges sportifs avec la Chine. Le soutien chinois est constant dans la pratique des arts martiaux, dès les catégories minimes et juniors, permettant aux athlètes de se préparer pour les Championnats africains de wushu prévus en juillet à Abidjan, en Côte d’Ivoire, les 9e Championnats du monde de kung-fu programmés du 23 au 28 août à Emeishan, en Chine, et les Championnats du monde de wushu que la Fédération internationale de wushu organisera en novembre au Texas, aux États-Unis.
La Chine étend son soutien à la construction d’infrastructures accueillant non seulement le kung-fu, mais aussi d’autres disciplines des arts martiaux. Par exemple, l’Arène nationale de lutte du Sénégal a été inaugurée par les Présidents sénégalais et chinois en juillet 2018. Parmi d’autres infrastructures, on peut citer l’Académie zhonghua wushu en Côte d’Ivoire, et le gymnase du Palais polyvalent des sports de Yaoundé au Cameroun. Ces installations permettent aux jeunes générations de ces pays de s’entraîner dès leur plus jeune âge dans des disciplines telles que la lutte traditionnelle, le judo, le karaté, la boxe et de nombreux autres sports. Les ambassades, entreprises et autres délégations chinoises offrent des équipements sportifs pour faciliter la pratique de diverses disciplines sportives par les jeunes athlètes africains. L’apport participatif de la Chine contribue ainsi à l’émergence de nouvelles générations de sportifs africains dans d’autres disciplines.
À la raquette
C’est également le cas au Cameroun, où le badminton, un sport peu connu localement, gagne en reconnaissance grâce au soutien de la Chine. Sous la direction d’Odette Assembe Engoulou, présidente de la Fédération camerounaise de badminton, des séances de formation gratuites à la pratique du badminton sont organisées depuis mars. Les apprenants bénéficient d’un encadrement, d’entraînement et participent à des matchs d’exhibition. Des coopérants chinois sponsorisent cette formation sportive qui se déroule au gymnase du Palais des sports de Yaoundé. L’entreprise China Railway Construction Corporation, qui réalise de nombreux ouvrages au Cameroun, s’est d’ailleurs illustrée par sa participation active lors du tournoi dédié aux jeunes athlètes âgés de 9 à 20 ans le 19 avril à l’Institut national de la jeunesse et des sports de Yaoundé, lors du lancement de la saison de badminton.
La Chine a également contribué à donner une envergure au badminton dans des pays tels que Djibouti et l’Angola. Dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route », les stagiaires des pays d’Afrique francophone profitent de matchs amicaux avec différentes écoles chinoises de badminton. Les nouvelles générations d’Africains sont encouragées à se rendre dans des villes chinoises pour participer à des compétitions de badminton. Les ambassadeurs chinois soutiennent eux aussi les athlètes africains qui se distinguent progressivement dans ces nouvelles disciplines sportives.
Reportage du Cameroun
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