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  2023-07-13
 

Les étoiles montantes

VOL. 15 JUILLET 2023 par Aly Diouf  ·   2023-07-13
Mots-clés: Sénégal ; CAN ; football

Au cours de l’année écoulée, le Sénégal a éclipsé ses rivaux sur la scène du football africain.

Le meilleur joueur, le meilleur gardien et le meilleur buteur de la Coupe d’Afrique des moins de 20 ans sont tous des Sénégalais. (PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL) 


Le 11 mars, l’équipe nationale sénégalaise des moins de 20 ans a remporté la Coupe d’Afrique en battant la Gambie 2-0. Dirigée par Malick Daf, l’équipe a été impressionnante tout au long du tournoi, remportant tous ses matchs avec 14 buts marqués et aucun encaissé. Les joueurs sénégalais ont également remporté les prix du meilleur joueur, du meilleur buteur et du meilleur gardien du tournoi. 

 

Ce triomphe continental ne peut être ignoré car il s’agit d’un nouveau succès majeur du Sénégal en football en seulement un an. En 2022, le Sénégal a clairement dominé le football africain. En janvier, l’équipe nationale a remporté pour la première fois la prestigieuse Coupe d’Afrique des nations (CAN) au Cameroun, mettant fin à 16 tentatives infructueuses et à deux défaites en demi-finales aux tirs au but (en 2002 et 2019). Sous la conduite de Kalidou Koulibaly et Sadio Mané, les joueurs ont triomphé en battant l’Égypte, sept fois championne de la compétition. 

 

Mais ce n’est pas tout : huit mois plus tard, les Lions du Beach Soccer ont remporté leur septième titre en remportant la Coupe d’Afrique, tandis que l’équipe nationale a décroché une victoire historique au Championnat d’Afrique des nations en février. De plus, l’équipe des sourds a remporté la Coupe d’Afrique en 2022. C’est la première fois qu’un pays remporte tous les trophées officiels du continent en une seule année. Les équipes sénégalaises sont dirigées par des entraîneurs locaux, dont Alioune Cissé et Pape Bouna Thiaw qui ont mené les équipes nationales à la victoire. Cette nouvelle génération d’entraîneurs est bien préparée pour relever les défis du football moderne. 

 

Plusieurs années d’investissements 


L’essor du football sénégalais est le résultat d’un effort continu et d’une persévérance indéfectible. Selon Augustin Senghor, président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), cela est dû à un investissement à long terme et à une solide vision fédérale mise en œuvre par une direction nationale qui valorise l’expertise locale. Grâce à une autonomie totale de gestion accordée par le ministère des Sports, la FSF a pu réaliser des projets importants tels que la construction et la rénovation de stades.  

 

Selon M. Senghor, un travail colossal est réalisé à tous les niveaux, des amateurs aux professionnels, avec une presse qui émet des critiques constructives. Cette collaboration incarne l’esprit du « Manko Wutti Ndamli » (Unis pour conquérir la coupe) de la fédération. Cette synergie entre la fédération et le ministère a facilité le travail des Lions. 

 

Le « Manko Wutti Ndamli » apporte une valeur ajoutée incontestable au football sénégalais, agissant comme un catalyseur de victoires. La victoire de l’équipe nationale lors de la CAN a transformé l’état d’esprit des joueurs, qui visent désormais à « conquérir la Coupe ». Les autorités étatiques, notamment le chef de l’État Macky Sall, récompensent les Lions après chaque campagne victorieuse en offrant des terrains et une somme d’argent significative. Le retour de compétition est accueilli avec enthousiasme par la population, démontrant comment le football est devenu un véritable ascenseur social au Sénégal. 

 

Habitués des podiums, les Lions du Beach Soccer sont reçus ici par le chef de l’État, Macky Sall. (PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL) 


Un ascenseur social 


Le Sénégal a fait d’énormes avancées dans le monde du football, rehaussant son prestige à l’échelle continentale grâce à des efforts soutenus dans le développement de la jeunesse, déployés au cours des deux dernières décennies. M. Senghor souligne que les clubs, professionnels comme amateurs, ont joué un rôle crucial dans la formation des jeunes joueurs, contribuant ainsi à la montée en puissance du Sénégal sur la scène footballistique. 

 

Dr Mamadou Koumé, journaliste et enseignant-
chercheur, est une référence en matière de sport, et plus particulièrement de football sénégalais. Il note que la FSF a activement pris les choses en main en établissant deux centres d’entraînement pour les équipes nationales. Ces installations ont permis d’optimiser les préparations en amont des compétitions, favorisant ainsi le développement de talents comme Sadio Mané, Gana Gueye et Bamba Dieng. 

 

Au Sénégal, les centres de formation connaissent une croissance exceptionnelle. L’Institut Diambars, pionnier en la matière, a été fondé en 2000 par Saer Seck, Patrick Viera, Bernard Lama et Jimmy Adjovi-Bocco, marquant ainsi la naissance de la première école de football sénégalaise. Depuis 2003, cette institution, en collaboration avec des clubs prestigieux tels que l’Olympique de Marseille, a formé de nombreux talents africains. En parallèle, Génération Foot, soutenue par Mady Touré et le chanteur Youssou Ndour en partenariat avec le FC Metz, joue également un rôle clé dans la formation des joueurs. Dakar Sacré Cœur, partenaire de l’Olympique lyonnais, et l’académie de football de Paris Saint-Germain à Ngaparou, ainsi que le centre de formation de l’ancien international sénégalais, Demba Ba à Malicounda, font aussi partie de cette dynamique. 

 

En plus de la formation des talents, les écoles de football sont également un canal lucratif pour le Sénégal. Comme l’explique Chérif Sow, responsable de la communication de l’Institut Diambars : « La vente de joueurs constitue la principale source de revenus de Diambars qui compte également sur les indemnités de formation sur les transferts de ses ex-pensionnaires tout au long de leur carrière. Cette prime est fixée entre 5 et 10 % des transferts. » 

 

Professionnalisation du championnat  


Après une crise ayant entraîné une interruption de deux ans du championnat, le Sénégal a évolué vers une ligue de football professionnelle depuis près d’une décennie. Cette avancée significative a permis aux clubs de se moderniser et de se conformer aux normes internationales. Selon le Dr Koumé, la formation de joueurs à vendre est désormais une obligation pour les clubs, mettant l’accent sur la nécessité de réinvestir dans la formation. 

 

Le Sénégal, qui a occupé la première place du classement FIFA pour la région Afrique pendant cinq années consécutives, est aujourd’hui deuxième derrière le Maroc depuis la dernière Coupe du monde au Qatar. Il reste néanmoins en tête du classement des équipes nationales les plus valorisées du continent, avec une valeur marchande estimée à plus de 340,9 millions d’euros (372,8 millions de dollars), selon le site spécialisé Transfermarkt.com. 

 

De plus, les footballeurs sénégalais dominent les cinq championnats européens les plus prestigieux (allemand, anglais, espagnol, français et italien), d’après une étude de France Football.  

 

Il faut également noter l’ambition des autorités de doter le pays d’infrastructures sportives de premier ordre. Un programme ambitieux de construction de stades à travers le pays est en cours, incluant le célèbre stade Abdoulaye Wade de Diamniadio, qui est désormais achevé. 

 

Le succès du football sénégalais n’est pas le fruit du hasard. Dès 1965, lors de sa première participation à la CAN, le Sénégal a marqué les esprits en terminant quatrième. En 1986, après 18 ans d’absence, l’équipe bat l’Égypte, pays hôte et futur champion d’Afrique, lors du match d’ouverture de la CAN au Caire. En 2002, le Sénégal a atteint les quarts de finale de la Coupe du monde et a perdu la première finale de son histoire contre le Cameroun lors de la CAN au Mali. 

 

Reportage du Sénégal  

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