Le paysage géopolitique mondial ne devrait pas se résumer à un monologue ni être dominé par une poignée de pays. À une époque où les alliances occidentales menées par les États-Unis, comme l’OTAN, Five Eyes et le G7, remettent en question l’ordre mondial et imposent des sanctions opportunistes contre divers pays pour des intérêts unilatéraux, il est essentiel que les pays en développement aient également la possibilité et les ressources nécessaires pour se faire entendre. Le groupe BRICS, qui regroupe cinq économies émergentes et pays en développement – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud –, constitue un de ces mécanismes.

L’influence du groupe a gagné en importance grâce à une coopération touchant divers domaines tels que le commerce, la science, la technologie, l’agriculture, l’éducation et la santé, entre autres. Au fil des ans, l’engagement des BRICS a dépassé le cadre des cinq pays pour devenir une force dynamique, influente et constructive qui façonne le développement économique mondial, améliore la gouvernance globale et promeut des relations internationales plus équitables. 

Le développement est la solution à tous les problèmes. À cet égard, le groupe BRICS a connu des succès significatifs. Des projets tels que la construction d’infrastructures en Afrique du Sud, l’irrigation de l’État aride du Rajasthan en Inde, l’établissement du corridor de transport reliant le centre-ville d’Ufa à l’autoroute fédérale M5 en Russie, la modernisation du réseau routier rural dans la province du Guizhou en Chine, et le projet de développement durable à Para au Brésil, pour n’en nommer que quelques-uns, ont été entrepris grâce à l’appui de la Nouvelle banque de développement créée par les pays BRICS.  

La coopération au sein des BRICS est inclusive, rompant avec le modèle centenaire d’un monde dominé par les puissances occidentales avec d’autres pays en marge. Débarrassé de l’influence occidentale, le mécanisme de cette coopération gagne en popularité auprès des pays du Sud, notamment en Afrique. 

Le 29 juin dernier, l’Éthiopie, l’une des économies à la croissance la plus rapide d’Afrique, a annoncé avoir officiellement sollicité son adhésion au groupe BRICS, arguant que cette décision revêt une importance cruciale pour la sauvegarde de ses intérêts nationaux. Avant cette nation d’Afrique de l’Est, plus de 10 pays, dont l’Égypte, l’Algérie, 
l’Arabie saoudite, l’Iran et l’Indonésie, avaient formulé des demandes similaires. 

En effet, lors du 14e Sommet des BRICS, qui s’est tenu en Chine l’année dernière, les procédures et processus pour accueillir de nouveaux membres ont été clarifiés. Le sommet à venir en Afrique du Sud devrait marquer une avancée majeure dans l’élargissement du groupe. L’arrivée de nouveaux membres fera sans aucun doute augmenter le poids économique combiné du groupe, renforçant ainsi son influence sur la scène mondiale. On s’attend à ce que les BRICS deviennent un moteur clé de l’économie mondiale et un acteur essentiel d’un nouvel ordre de gouvernance, jouant un rôle de plus en plus important dans la préservation de la paix et la promotion de la construction d’une communauté de destin pour l’humanité.