Dans le cadre du mécanisme des BRICS, la coopération économique Chine-Afrique du Sud s’est étendue à tous les secteurs. 

Des étudiants sud-africains en compagnie de représentants d’entreprises chinoises lors d’un salon de l’emploi, à Johannesburg, en Afrique du Sud, le 8 avril 2019. (XINHUA) 

La coopération économique entre la Chine et l’Afrique du Sud, dans le cadre du mécanisme des BRICS, s’est étendue à de nombreux secteurs, donnant naissance à des alliances robustes et dynamiques. Cette dynamique a permis aux marques chinoises de gagner du terrain sur le marché sud-africain, comme en témoigne l’histoire du groupe chinois FAW. 

La filiale sud-africaine de FAW, FAW South Africa, a récemment franchi un jalon significatif. Selon des sources internes, 794 camions de cette marque ont été vendus en Afrique du Sud rien qu’au premier trimestre de l’année en cours, positionnant ainsi FAW en tête de liste dans le segment des camions sur le marché local. 

China FAW Group, une des sociétés Fortune 500 basée à Changchun (Jilin), a commencé à s’implanter sur le marché sud-africain en 1994, bien avant l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l’Afrique du Sud en 1998. FAW South Africa, initialement spécialisée dans l’importation et la vente de camions et de pièces de camions, a su se diversifier et se développer. 

L’adhésion de l’Afrique du Sud au groupe BRICS en 2010 a créé davantage d’opportunités pour FAW de renforcer ses activités sur le marché local. Avec le soutien du Fonds de développement Chine-Afrique, FAW South Africa a lancé sa production locale de camions en 2012 en établissant une usine à Coega, Gqeberha, dans la baie de Nelson Mandela. 

Couvrant une superficie de 87 000 m², cette usine comprend des ateliers d’assemblage, des ateliers de rénovation et un centre de formation destiné à former le personnel local. La capacité de production annuelle atteint les 5 000 camions. 

À ce jour, en plus des ventes locales, les camions fabriqués sur place sont également exportés vers des pays voisins tels que le Zimbabwe, la Zambie, le Malawi et le Mozambique, mais aussi vers des pays plus lointains comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Depuis l’ouverture de l’usine en 2014, plus de 10 000 camions ont été produits et FAW South Africa a versé plus de 5,2 millions de dollars en taxes. 

« L’environnement concurrentiel du marché [sud-
africain] ressemble à celui de l’Europe et les normes d’émission des véhicules sont strictes. Les produits chinois se sont révélés parfaitement adaptés aux besoins du marché sud-africain », a déclaré Li Yongjun, PDG de FAW South Africa. 

FAW South Africa a développé un vaste réseau de vente et de service après-vente couvrant les grandes villes et les principaux axes de transport. L’entreprise emploie localement plus de 240 personnes et ne compte que trois cadres et quatre techniciens en provenance de Chine. 

En 2014, la société a créé un département financier pour soutenir les entreprises locales de transport, en accordant des prêts à plus de 400 PME pour les aider à se lancer et à se développer. 

En plus de ses activités commerciales, FAW South Africa se montre engagée en matière de responsabilité sociale. Une partie de ses bénéfices annuels est reversée à un fonds de responsabilité sociale pour aider à améliorer l’éducation des enfants au niveau local. Jusqu’à présent, FAW South Africa a soutenu financièrement six écoles primaires dans la baie de Nelson Mandela et participe également activement à des actions de protection sociale telles que l’aide en cas de catastrophe naturelle. 

La construction de l’usine FAW South Africa est officiellement achevée à Coega, le 10 juillet 2014. L’ancien Président sud-africain, Jacob Zuma, est convié à assister à la cérémonie d’inauguration et à couper le ruban en signe d’ouverture. (CNSPHOTO) 

Une coopération prolifique 

La coopération entre la Chine et l’Afrique du Sud dépasse de loin le seul cadre de l’industrie manufacturière, avec un développement rapide dans tous les secteurs d’activité. Selon les données fournies par l’ambassade de Chine en Afrique du Sud, la coopération économique et commerciale a agi comme un stabilisateur et un catalyseur pour les relations bilatérales. Pendant 14 ans consécutifs, la Chine a été le premier partenaire commercial de l’Afrique du Sud, qui a elle-même occupé cette position pour la Chine en Afrique durant 13 ans consécutifs. 

Au cours des cinq premiers mois de cette année, le commerce bilatéral a atteint la valeur impressionnante de 24,04 milliards de dollars, soit une augmentation de 18,5 % par rapport à l’année précédente. Les exportations sud-africaines vers la Chine ont quant à elles totalisé 13,43 milliards de dollars. L’Afrique du Sud est le principal bénéficiaire des investissements chinois en Afrique, avec des investissements cumulés dépassant 25 milliards de dollars jusqu’à la fin de 2022, créant ainsi plus de 400 000 emplois pour la population locale. 

La cinquième Conférence sur l’investissement en Afrique du Sud, qui a eu lieu en avril à Johannesburg, a rassemblé plus de 60 entreprises chinoises. Elles ont annoncé de nouveaux investissements prévus à hauteur de près de 15 milliards de dollars. 

« Les relations entre la Chine et l’Afrique du Sud se sont intensifiées au fil des ans, avec une coopération fructueuse à divers niveaux », a fait part Chen Xiaodong, ambassadeur de Chine en Afrique du Sud, lors de la Conférence Chine-Afrique du Sud sur l’investissement et la coopération dans les énergies renouvelables en juin. « Ensemble, nous avons créé un modèle exemplaire pour les relations sino-africaines et la coopération Sud-Sud. » 

Des étudiants sud-africains lors du 8e Festival culturel international de l’Université agricole de Nanjing, dans la province du Jiangsu, en Chine, le 25 novembre 2015. (CNSPHOTO) 

Les nouvelles énergies, un secteur prometteur 

D’après M. Chen, les relations entre la Chine et l’Afrique du Sud offrent une multitude de nouvelles opportunités. La coopération dans le domaine des énergies renouvelables se profile comme un nouvel élan dynamisant et un point d’orgue de la coopération économique et commerciale bilatérale. 

L’Afrique du Sud est aux prises depuis longtemps avec une crise énergétique. Pour y remédier, le pays a mis en place un plan d’investissement ambitieux visant une transition énergétique équitable, qui identifie les énergies renouvelables comme une solution à la crise électrique et un moyen de stimuler une économie verte florissante. 

« La Chine se positionne incontestablement en tête de file mondiale dans la construction et la gestion des infrastructures électriques, en particulier dans l’exploitation des énergies renouvelables. Il existe un vaste champ de possibilités pour une coopération entre les deux pays dans ce domaine », a expliqué Darryn Allan, responsable des politiques à la section commerciale et économique de la délégation de l’Union européenne en Afrique du Sud, à CHINAFRIQUE. 

Actuellement, la Chine est le premier pays au monde en termes de capacité installée d’énergie hydroélectrique, éolienne et solaire. Elle produit plus de la moitié de toutes les éoliennes et plus de 80 % de tous les panneaux photovoltaïques mondiaux. « La Chine et l’Afrique du Sud partagent des aspirations de développement communes et ont de solides complémentarités dans le secteur des énergies renouvelables », a affirmé M. Chen.

Longyuan South Africa Renewables, filiale de la société chinoise Longyuan Power, a investi 268 millions de dollars dans le secteur des énergies renouvelables en Afrique du Sud et exploite des parcs éoliens avec une capacité installée de 244,5 MW. Ces installations fournissent une alimentation électrique stable à plus de 300 000 foyers et ont créé plus de 1 000 emplois sur place. De plus, l’entreprise a soutenu financièrement 112 étudiants universitaires issus de milieux défavorisés. Elle a également mis en place un fonds spécial pour faire don de bus aux communautés locales et offre des services médicaux gratuits à plus de 9 000 habitants chaque année. 

Encourager les échanges culturels 

La coopération entre la Chine et l’Afrique du Sud s’est étendue pour englober également les échanges culturels. En 2013, StarTimes, principal intégrateur de systèmes de diffusion, opérateur de réseau et fournisseur de contenu en Chine, a établi une filiale, StarSat, en Afrique du Sud afin de fournir un service de télévision par satellite aux résidents locaux. En couvrant plus de 500 000 foyers, StarSat s’est affirmée comme le deuxième plus grand fournisseur de services de télévision payante en Afrique du Sud, proposant près de 150 chaînes à son public sud-africain. 

« La Chine et l’Afrique du Sud sont toutes deux membres du groupe BRICS, ce qui nous offre une plateforme plus étendue pour la communication et la coopération mutuelle », a souligné Yan Qiong, directeur général de StarSat. « Je suis convaincu qu’après le Sommet des BRICS de cette année en Afrique du Sud, davantage d’opportunités de coopération verront le jour. Nous avons l’espoir de développer davantage notre entreprise. »