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  2023-10-13
 

Transformer des vies

VOL. 15 OCTOBRE 2023  ·   2023-10-13
Mots-clés: ICR ; Tanzanie

Les projets pilotés par l’ICR ont apporté des améliorations tangibles dans la vie des Tanzaniens.

Des responsables et des techniciens du secteur de la pêche et de l’aquaculture de pays asiatiques et africains, parmi lesquels la Tanzanie, ont effectué une visite dans un centre d’élevage de tilapias à Maoming, dans la province du Guangdong, au sud de la Chine, le 16 août 2019. (CNSPHOTO) 

 

La Tanzanie, en tant que pôle majeur de l’initiative « la Ceinture et la Route » (ICR) en Afrique, a officialisé son engagement en signant un mémorandum de coopération avec la Chine en 2018. Depuis lors, les relations bilatérales n’ont cessé de croître. 

 

À l’occasion du 10e anniversaire de cette initiative, le magazine CHINAFRIQUE a rencontré Mbelwa Kairuki, ambassadeur de Tanzanie en Chine. Il a partagé sa perspective sur l’ICR et son impact sur la vie quotidienne des Tanzaniens. Voici quelques extraits choisis de cet entretien : 

 

CHINAFRIQUE : Comment avez-vous perçu l’importance réelle de l’ICR pour la Tanzanie ? Comment envisagez-vous aujourd’hui son rôle ? 

 

Mbelwa Kairuki : Lorsque j’étais ambassadeur en Chine en 2018, la Tanzanie a conclu un mémorandum de coopération avec la Chine dans le cadre de l’ICR. Depuis lors, j’ai observé une montée en puissance de la coopération dans divers domaines entre nos deux pays. 

 

L’ICR se révèle être une initiative de coopération internationale fructueuse. Elle nous ouvre des portes de collaboration non seulement avec la Chine, mais également avec d’autres pays associés à cette vaste initiative. Les réussites enregistrées sont nombreuses. 

 

Dans ces nombreux domaines, les avancées dans le secteur commercial sont remarquables. Pour vous donner une idée, en 2018, année où nous avons signé l’accord, le volume des échanges commerciaux entre la Tanzanie et la Chine oscillait entre 3,8 et 4 milliards de dollars. En seulement quatre ans, en 2022, ce volume a presque doublé, atteignant 8,3 milliards de dollars. 

 

Grâce à l’ICR et à l’ouverture du marché chinois, les agriculteurs de Mtwara, Lindi et Ruvuma en Tanzanie ont des débouchés stables pour leurs produits, les entreprises minières exportent vers la Chine, améliorant ainsi le bien-être des citoyens grâce à des revenus plus élevés et une meilleure qualité de vie. 

 

Quels impacts concrets les projets collaboratifs entre la Chine et la Tanzanie, tels que la centrale hydroélectrique Julius Nyerere et le port de Dar es Salaam, ont-ils engendrés ? 


Au cours de la dernière décennie, nous avons observé d’importants progrès dans la coopération infrastructurelle. Les entreprises chinoises ont été cruciales dans la modernisation de nos infrastructures. Elles ont notamment rénové le port de Dar es Salaam, ainsi que ceux de Mtwara et de Tanga. De plus, elles ont remis à neuf l’ancienne ligne ferroviaire centrale à voie métrique et participent actuellement à la construction progressive d’une nouvelle ligne ferroviaire à écartement standard. 

 

Ces entreprises offrent une technologie de qualité à des coûts avantageux, accélérant la réalisation de projets d’infrastructure comme la construction de routes et de ponts. Cette collaboration a considérablement amélioré la mobilité des individus, permettant, par exemple, à ma grand-mère à Bukoba de cultiver et de vendre ses produits plus facilement à Mwanza grâce à des infrastructures solides. 

 

Il est essentiel de souligner que, au cours de ces dix années de collaboration dans le cadre de l’ICR, aucun des projets mentionnés n’a été financé par des banques chinoises. Tous ont été pris en charge par le gouvernement tanzanien, soit avec ses propres ressources, soit grâce à des emprunts auprès d’autres institutions financières. Cela devrait clarifier que l’ICR n’est pas un piège. De nombreux pays, y compris la Tanzanie, ont réalisé des projets avec leurs propres moyens tout en faisant appel à des entreprises et à la technologie chinoises, qui offrent un excellent rapport qualité-prix et sont pleinement satisfaisantes. La notion de « piège de la dette » ne s’applique pas à la Tanzanie, et nous considérons que notre collaboration avec la Chine en matière d’infrastructures a été fructueuse. 

 

Peut-on affirmer que le discours sur le « piège de la dette » cache des motivations sous-jacentes ? 


Il y a des motivations sous-jacentes à considérer. Ma préoccupation ne réside pas tant dans la défense de ce programme, mais plutôt dans la crainte que nous, bénéficiant de notre relation avec la Chine, commencions à remettre en question cette coopération en raison des rumeurs. Si l’on examine la dette des pays africains, la Chine n’est pas le principal prêteur, loin de là. La majorité de ces pays ont des dettes envers d’autres institutions et pays, mais cela est souvent omis dans le débat public. La Chine se distingue par la visibilité de ses investissements : routes, ponts et projets concrets qui améliorent réellement la vie quotidienne. 

 

Certains projets sont coûteux, mais comment les évaluer ? En Tanzanie, les entreprises chinoises sont en forte compétition pour obtenir des projets. Par exemple, les États-Unis ont investi plus de 500 millions de dollars dans les infrastructures tanzaniennes via la Millennium Challenge Corporation. Ce qui surprend, c’est que près de la moitié des projets ont été attribués à des entreprises chinoises, supervisées par les États-Unis. 

 

L’ambassadeur de Tanzanie en Chine, Mbelwa Kairuki. (HU FAN) 


Dans des régions d’Afrique, notamment en Tanzanie, certaines femmes sont contraintes de parcourir 50 km pour atteindre le centre de santé le plus proche. Si un pays décide d’emprunter afin d’établir un centre de santé plus accessible pour cette femme, cela devrait-il vraiment être sujet à controverse ? 

 

Comment ces initiatives d’infrastructure ont-elles optimisé le quotidien des Tanzaniens et favorisé l’évolution du pays vers le statut de nation à revenu intermédiaire ? 


La Chine a investi dans diverses infrastructures, notamment des routes, des voies ferrées et des ports, comme le port de Dar es Salaam. Avant sa modernisation, les délais d’attente pour les navires affectaient la Tanzanie et la région. La modernisation a considérablement amélioré l’efficacité du port, réduisant les coûts de transport. Par exemple, les agriculteurs vendant du manioc sec bénéficient maintenant de coûts de transport plus bas, ce qui se traduit par de meilleurs prix à la vente et un bénéfice direct pour eux. De plus, les nouvelles routes facilitent le transport des produits agricoles vers les marchés, créant ainsi de nouvelles opportunités. C’est un exemple parmi tant d’autres des avantages de ces infrastructures. 

 

Notre collaboration avec la Chine encourage nos citoyens à investir aux côtés de partenaires chinois dans des secteurs tels que l’agroalimentaire, la transformation halieutique et l’exploitation minière. Nous encourageons activement les entreprises chinoises à s’associer à nos compatriotes dans le but de faciliter le transfert de technologie et de compétences. Cela permet à nos citoyens d’optimiser l’utilisation et la valorisation de leurs ressources locales. 

 

La Chine propose des technologies abordables qui peuvent ajouter de la valeur. Par exemple, un agriculteur à Singida cultivant des graines de tournesol peut utiliser des machines peu coûteuses, moins de 20 dollars, pour transformer ces graines en huile brute, augmentant leur valeur sur le marché. Cette valorisation des cultures, telles que les graines de tournesol et de sésame, favorise la création d’emplois et stimule l’économie au profit de la population locale. 

 

Comment l’ICR a-t-elle stimulé les échanges éducatifs et culturels entre la Chine et la Tanzanie, et quels sont les impacts marquants de cette collaboration ? 


Comme je l’ai souligné précédemment, les résultats ont été notables pour nous. En quatre ans, malgré la COVID-19, plus de 5 000 Tanzaniens ont été formés en Chine. 725 ont obtenu des bourses pour des études avancées, en maîtrise ou doctorat. Ces personnes, enrichies par cette formation, participent maintenant à notre développement. L’impact est clairement positif.  

 

Avec la réouverture des frontières chinoises, plus d’étudiants retournent y étudier. Ainsi, l’ICR a joué un rôle prépondérant dans la facilitation des échanges humains, notamment en matière éducative. 

 

Quels obstacles ont émergé lors de la réalisation de ces projets en collaboration, et quelles stratégies ont été adoptées pour assurer leur succès ?  

 

Les projets collaboratifs comportent des défis, certains venant de la Chine et d’autres de notre côté. Cependant, nous avons établi un mécanisme de résolution des problèmes basé sur des consultations et des dialogues, en suivant les quatre principes énoncés par le Président Xi Jinping en 2013 : sincérité, pragmatisme, fraternité et honnêteté. Jusqu’à présent, nous avons pu résoudre tous les malentendus, et si un désaccord persiste, nous convenons de nos différences. Notre relation ne se limite pas à un seul projet, et aucun enjeu ne met en péril notre coopération. 

 

La photo, datée du 28 février 2020, illustre la modernisation en cours du port de Dar es Salaam en Tanzanie par une entreprise chinoise. (CNSPHOTO) 


Comment la collaboration Tanzanie-Chine a-t-elle progressé avec le temps, et quelles orientations 
anticipons-nous pour les futures synergies et avancées conjointes ? 

 

Tout d’abord, permettez-moi de souligner que l’avenir s’annonce prometteur, offrant de nombreuses opportunités de collaboration. Il est essentiel que nous examinions nos réalisations, les défis auxquels nous avons fait face, et les actions à entreprendre. 

 

La situation nous permet d’orienter notre coopération via des plateformes comme le Forum sur la Coopération sino-africaine, qui s’adapte aux circonstances actuelles. En 2018, le défi était le commerce, l’Afrique exportant surtout des ressources minérales et pétrolières. En réponse, la Chine a lancé l’Exposition économique et commerciale sino-africaine pour les produits africains. 

 

Nous avons pris conscience de l’importance de renforcer notre coopération scientifique et technologique pour surmonter les obstacles dans nos échanges avec la Chine. Notre faible volume d’exportation est lié à notre capacité de production limitée. La solution réside non seulement dans l’exploitation de nos ressources actuelles, mais aussi dans la coopération pour augmenter notre capacité de production. 

 

J’espère sincèrement que dans les 20 prochaines années, les Tanzaniens auront acquis les compétences nécessaires en Chine pour construire une ligne ferroviaire à écartement standard. Cette démarche représente l’un des moyens les plus efficaces d’atteindre le développement durable que nous aspirons à réaliser. 

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