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  2023-10-13
 

Architectes de l'amitié

VOL. 15 OCTOBRE 2023 par Xia Yuanyuan  ·   2023-10-13
Mots-clés: ICR

Suivant les pas de leur père, deux frères appuient activement les initiatives d’assistance chinoises en Afrique.

Zhao Tian’an (cinquième en partant de la gauche) partage un moment de football avec des travailleurs locaux à Maseru, au Lesotho. (COURTOISIE) 


Zhao Tian’an dirige un ambitieux projet de construction au Lesotho. Sa société, Zhongnan Engineering, érige un hôpital flambant neuf sur les fondations de l’ancien Hôpital Queen Elizabeth II, inactif depuis 2011. 

 

Tian’an explique que son attachement à l’Afrique découle d’une riche histoire familiale. Son père, Zhao Yonglin, a joué un rôle prépondérant dans la construction du Palais du peuple en Guinée et du Théâtre national de Somalie durant les années 1960 et 1970. 

 

« Mon père évoquait régulièrement ses aventures en Afrique, toujours avec une lueur de bonheur dans les yeux », raconte-t-il. L’expérience africaine de son père a profondément marqué Tian’an et son frère aîné, Tianhu. En tant qu’architectes, ils ont élaboré plus d’une dizaine de projets d’envergure sur le continent. Depuis les années 1960, deux générations de la famille Zhao ont apporté une contribution mémorable à l’ingénierie africaine. 

 

Héritage générationnel 


Même à ce jour, Tian’an ouvre parfois le journal de son père pour le parcourir. Il y trouve les récits minutieux des journées de travail de son père en Afrique. Ce journal, véritable trésor pour lui, alimente et inspire son engagement actuel en faveur de l’aide étrangère sur le continent africain. 

 

En 1965, lorsque Tian’an n’avait que deux ans, son père, parmi les pionniers chinois en ingénierie de construction venus soutenir l’Afrique, partit en Guinée pour superviser la construction du Palais du peuple. « Il me décrivait la vie là-bas, et j’ai également découvert dans son journal les conditions de vie des années 1960. Ils étaient confrontés à des défis tels que la recherche de sources d’électricité et d’eau, que ce soit en trouvant un générateur ou en creusant un puits », confie-t-il à CHINAFRIQUE. 

 

Responsable de la conception structurelle du palais, Zhao Yonglin a relevé un défi majeur que les experts européens n’avaient pu surmonter. Le climat y était extrêmement chaud. Mettre un pied sur le site de construction, c’était comme entrer dans une chaudière. Malgré les nombreuses embûches, il a résolu les problèmes liés au tassement inégal des fondations, garantissant ainsi la stabilité de l’édifice. Inauguré en 1969, le bâtiment fut rapidement surnommé la « Perle de l’océan Atlantique ». 

 

Entre 1973 et 1976, Zhao Yonglin partit en Somalie et contribua à la conception du Théâtre national du pays. « Chaque fois que je repense à mon père franchissant les mers pour se rendre en Afrique il y a plus d’un demi-siècle, une profonde émotion m’envahit. Face à tous les obstacles, ils ont œuvré pour aider l’Afrique, gagnant ainsi l’estime des Africains et édifiant un symbole de l’amitié sino-africaine », partage Tian’an. L’épopée paternelle a galvanisé ses deux fils, les poussant à s’engager dans la coopération avec l’Afrique. 

 

Sur la photo de famille, Zhao Tian’an se tient au centre au second plan, flanqué de son frère aîné Zhao Tianhu à sa gauche et de sa sœur à sa droite. Devant eux, se trouvent leurs parents. (COURTOISIE) 


Tian’an rappelle qu’à l’époque de son père, la Chine contribuait à l’édification d’infrastructures nationales comme les mairies et les grands théâtres. Ces réalisations avaient pour objectif de renforcer la souveraineté et l’indépendance nationales. Cependant, il était considéré que construire des écoles et des hôpitaux était une manière plus directe et efficace d’accompagner les Africains dans leur émancipation. C’est pourquoi lui et son frère se sont majoritairement investis dans la création d’hôpitaux et d’écoles sur le continent. 

 

En 2010, en tant qu’ingénieur en chef de l’Institut provincial de conception architecturale du Hunan et à la tête de l’équipe d’experts en aide étrangère, son frère aîné s’est rendu au Ghana en qualité de membre de la délégation d’inspection chinoise. Tianhu était en charge de la conception préliminaire d’un hôpital ghanéen. Puis, en décembre 2013, il s’est déplacé à plusieurs occasions au Kenya, en Tanzanie et dans d’autres nations pour élaborer des projets d’écoles destinées aux enfants des régions défavorisées. 

 

Les frères considèrent que soutenir les institutions éducatives africaines est plus primordial que de fournir d’autres types de matériels et équipements. Cela permettra aux pays africains de pallier la pénurie de compétences, constituant un frein à leur développement, et favorisera l’épanouissement global de l’économie et de la société africaines. 

 

Zhao Tian’an avec un ouvrier local sur le chantier de l’Hôpital Queen Elizabeth II à Maseru, au Lesotho. (COURTOISIE) 

 

Un don pour la santé 


En décembre 2021, Tian’an s’est déplacé à Maseru, capitale du Lesotho, pour une mission d’aide de deux ans. L’objectif était de construire un hôpital général flambant neuf ainsi qu’une clinique ophtalmologique pour la ville, fruits du Sommet de Johannesburg du Forum sur la Coopération sino-africaine tenu en 2015. C’est le projet chinois le plus ambitieux visant à améliorer les conditions de vie de la population au Lesotho. 

 

Les conditions sur le site du projet étaient loin d’être optimales. Tian’an et son équipe ont collaboré étroitement pour se prémunir contre la pandémie de COVID-19 et anticiper les enjeux de sécurité, tout en veillant méticuleusement à la qualité de la construction. « Nous avons établi un centre de production d’oxygène pour produire notre propre oxygène sur place. La majorité des hôpitaux locaux n’ont pas de réserves d’oxygène. Les réservoirs sont acheminés depuis l’Afrique du Sud ou d’autres pays encore plus lointains, ce qui s’avère onéreux et entraîne des délais significatifs », souligne-t-il. 

 

L’hôpital, doté de 200 lits, a été érigé grâce à une contribution de 400 millions de yuans (54 millions de dollars) offerte par le gouvernement chinois. À son achèvement, il devrait bénéficier à au moins 400 000 résidents à Maseru et dans les districts avoisinants. L’hôpital est prévu pour être finalisé d’ici la fin de l’année. 

 

Zhao Yonglin à l’ambassade de Chine en Guinée, en juin 1965. (COURTOISIE)


Un lien étroit 


« Mokhotsi, oaka » est la première phrase que Tian’an a apprise en sesotho, signifiant « nous sommes amis ». Lors de ses missions en Afrique, il a noué de solides amitiés avec de nombreux locaux. 

 

L’aventure africaine de l’architecte chinois a débuté en 2008, lorsqu’il a collaboré à un projet résidentiel soutenu par le régime Kadhafi à Zuwara, en Libye. Baignée par la Méditerranée, la Libye affiche une architecture aux éclatantes touches romanes. C’était alors que l’administration Kadhafi avait lancé un ambitieux projet visant à construire 5 000 logements à Zuwara, promettant de les offrir gratuitement aux familles modestes. Tian’an y a posé ses valises en 2008. « Nous avons conçu le plan, mené des études et échangé avec les autorités locales en matière d’urbanisme. Collaborant étroitement avec un ingénieur local, après trois mois d’échanges fructueux, tout était prêt. Mais tout a basculé avec le déclenchement de la guerre civile libyenne en 2011 », se remémore Tian’an. 

 

Le projet de construction de logements à Zuwara n’a jamais abouti en raison du conflit armé. L’édifice laissé à l’abandon se détériore petit à petit, sans espoir d’accueillir un jour des habitants. Cependant, les moments passés à la campagne en compagnie des locaux demeurent indélébiles dans sa mémoire. « Je me rappelle avec affection leur passion pour le football. Nous avions l’habitude de jouer sur un terrain à proximité », dit-il. 

 

Cette année, nous célébrons le 10e anniversaire de l’initiative « la Ceinture et la Route ». Tian’an exprime son désir, dans le cadre de cette initiative, de retourner travailler en Afrique, de participer activement aux projets de construction et de renforcer les liens entre la Chine et l’Afrique, servant ainsi de passerelle entre les deux cultures. 

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