L’édition annuelle de la CIFTIS plaide en faveur d’une ouverture renforcée et d’une coopération accrue.

Le personnel de l’ambassade du Ghana en Chine offre une prestation sur leur stand lors de la CIFTIS, le 2 septembre. (XINHUA) 

Le 4 septembre, une table ronde captivante a rassemblé des figures éminentes, dont Liu Meiying, haute responsable du Bureau municipal du commerce de Beijing. Elle a évoqué la Zone pilote de libre-échange de Chine (Beijing) et la Zone de développement national intégré pour l’ouverture du secteur des services. Ces deux projets représentent des initiatives politiques pionnières. Elle a également répondu aux interrogations de représentants de douze chambres de commerce établies en Chine. 

Les dirigeants d’entreprise présents ont plaidé pour des actions concrètes, à Beijing et dans toute la Chine, en réponse aux 24 directives publiées le 13 août. Ces directives, segmentées en six domaines, ambitionnent de perfectionner l’environnement pour les investisseurs étrangers. L’une d’elles envisage notamment de simplifier les formalités pour les cadres et techniciens étrangers ainsi que leurs familles. 

Rex Chen, PDG de la Chambre de commerce australienne en Chine, a souligné que le commerce et les investissements pouvaient être influencés par des expériences individuelles, exprimant son espoir de voir des mesures d’ouverture prochainement. 

Cette table ronde s’inscrivait dans le cadre du 10e Forum China Inbound-Outbound, orchestré par le Centre pour la Chine et la mondialisation (CCG). Cet événement coïncidait avec la Foire internationale du commerce des services de Chine (CIFTIS) 2023, se déroulant du 2 au 6 septembre. 

La CIFTIS, événement majeur sur la scène internationale, s’est articulée autour du thème « L’ouverture mène au développement, la coopération façonne l’avenir ». Elle a proposé plus de 200 événements et annoncé plus de 1 100 réalisations. Au total, 83 pays et organisations internationales y ont pris part, avec la participation de plus de 2 400 entreprises en expositions physiques et 6 700 en virtuel. Il convient de rappeler que le commerce des services couvre les produits immatériels, comme la finance, le tourisme ou l’informatique. 

De l’ouverture 

Le 2 septembre, dans son discours prononcé lors de la CIFTIS, le Président chinois Xi Jinping a mis l’accent sur les défis inédits que le monde traverse, caractérisés par un siècle de bouleversements et une reprise économique atone. Il a souligné le rôle central du commerce des services dans les échanges internationaux, insistant sur son importance pour la collaboration économique interétatique. 

M. Xi a encouragé une coopération mondiale renforcée pour une croissance numérique et écologique, soutenant les nouvelles technologies comme moteur de l’économie mondiale. Soulignant le 45e anniversaire de la politique chinoise de réforme et d’ouverture, il a réitéré l’engagement de la Chine à se moderniser, offrant des opportunités de coopération à tous les pays. 

Le secteur des services est désormais au cœur de la stratégie d’ouverture de la Chine. Une multitude de politiques, de la bonification de l’environnement entrepreneurial à l’encouragement d’une concurrence loyale, ont été déployées. C’est ce qui ressort d’un rapport présenté lors d’un forum de la CIFTIS sur l’évolution du commerce des services le 3 septembre. 

Prenons l’exemple de Beijing. Depuis la création de la Zone pilote de libre-échange de Chine (Beijing) et la Zone de développement national intégré pour l’ouverture du secteur des services en août 2020, 49 initiatives avant-gardistes et novatrices y ont été instaurées. L’essor vigoureux de ces deux zones, dont la seconde englobe l’intégralité de la capitale, a stimulé l’ouverture de la ville. Ainsi, au cours des trois dernières années, les investissements étrangers à Beijing ont atteint un total de 55,14 milliards de dollars et 5 367 nouvelles entreprises à capitaux étrangers y ont vu le jour. 

À titre d’exemple, une politique mise en place offre un soutien financier pouvant aller jusqu’à 50 millions de yuans (6,85 millions de dollars) pour des projets de centres de recherche et développement de niveau mondial financés par des capitaux étrangers à Beijing. De plus, un montant maximum de 20 millions de yuans (2,74 millions de dollars) est alloué pour soutenir l’expansion et la modernisation desdits centres, selon Mme Liu. « Nous procurons aux investisseurs étrangers des bénéfices concrets », a-t-elle souligné. 

Cependant, malgré les efforts de Beijing pour stimuler le secteur des services et le commerce des services, les chefs d’entreprise étrangers espèrent des politiques encore plus favorables. Jens Hildebrandt, directeur exécutif de la Chambre de commerce allemande en Chine, attend des précisions sur les 24 directives, dont l’accès aux marchés publics. Noah Fraser, directeur général du Conseil commercial Canada-Chine, a souligné la nécessité de faciliter davantage les procédures de demande de visa chinois pour les entreprises étrangères. D’autres participants, tels que Tom Hoogendijk, président de la Chambre de commerce Benelux en Chine, et Denis Simon, président de l’Alliance of Global Talent Organizations, espèrent une application intégrale des 24 directives, gage d’une meilleure prévisibilité des investissements. 

Les participants affluent à la CIFTIS, à Beijing, le 2 septembre. (TAO XING) 

De la confiance 

Durant les sept premiers mois de l’année, le commerce des services en Chine a connu une croissance constante, progressant de plus de 8 % par rapport à l’année précédente. Le volume total d’importations et d’exportations a atteint 3 670 milliards de yuans (505,4 milliards de dollars) d’après les chiffres du ministère du Commerce. 

La Chine a vu sa part dans les exportations mondiales de services commerciaux croître, passant de 3 % en 2005 à 5,4 % en 2022, d’après un rapport co-édité en juillet par la Banque mondiale et l’Organisation mondiale du commerce. 

« La Chine mise sur un développement de qualité via une politique d’ouverture ambitieuse », a souligné le vice-ministre du Commerce, Wang Shouwen, lors du forum du 3 septembre. « En fortifiant le secteur des services et son commerce, la Chine collaborera avec tous les pays pour encourager un développement ouvert et partagé. Cela inclut une facilitation de l’accès au marché et une accélération des discussions concernant la liste négative relative au commerce des services et à l’investissement. » Cette liste spécifie les domaines où l’investissement étranger est soit limité, soit interdit. 

Le marché chinois en expansion ouvre de nouvelles perspectives aux nations étrangères. L’an dernier, le Royaume-Uni a accueilli plus de 140 000 étudiants chinois. De plus, nombre d’établissements britanniques envisagent d’intensifier leur coopération avec les institutions chinoises, a souligné Geraldine McCafferty, cheffe de mission adjointe à l’ambassade britannique à Beijing, lors du forum du CCG. « Le Royaume-Uni et la Chine ont l’opportunité de collaborer dans divers secteurs commerciaux », a-t-elle précisé. 

L’auteur est journaliste à Beijing Review.