Cette année célèbre le 70e anniversaire de la fondation de l’Assemblée populaire nationale (APN) de Chine, l’organe législatif suprême du pays. En conséquence, les sessions nationales de l’APN et du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) de cette année, communément désignées en chinois par le terme lianghui (Deux sessions), suscitent un intérêt international accru. Ces sessions importantes se tiendront à Beijing, débutant respectivement les 4 et 5 mars.

Le 24 février, le Forum des médias Chine-Afrique s’est déroulé à Pretoria, en Afrique du Sud, mettant en lumière l’APN chinoise et sa démocratie populaire dans sa globalité. Lors de cet événement, des experts et universitaires chinois et sud-africains ont approfondi le fonctionnement du système de l’APN chinois et expliqué en détail son processus démocratique.

Qin Xiaoshun, professeur à l’Université d’Afrique du Sud, prend la parole lors du forum. (TAN MINGXIA)

Lors de son intervention, Qin Xiaoshun, professeur à l’Université d’Afrique du Sud, a souligné l’adéquation du processus de démocratie populaire chinoise avec les spécificités nationales, illustrée notamment par les lianghui. Durant les Deux sessions, les députés à l’APN et les membres du Comité national de la CCPPC ont soumis leurs motions et propositions pour débat. Ces dernières sont ensuite acheminées vers les départements compétents pour examen et action. Cette procédure reflète de manière éloquente la mise en œuvre de la démocratie populaire en Chine, englobant l’ensemble du processus démocratique.

Il a mis en exergue le fait que la démocratie populaire, dans sa globalité, n’est pas une notion récente. En effet, elle est appliquée par la Chine depuis plusieurs années dans la gestion des affaires de l’État. Cette approche implique une participation plus étendue de la population, une amélioration de l’efficacité des processus et une capacité accrue du gouvernement à répondre de manière efficace aux besoins et préoccupations des citoyens.

Kirtan Bhana, directeur de l’Association diplomatique d’Afrique du Sud, intervient lors du forum. (TAN MINGXIA)

Selon Kirtan Bhana, directeur de l’Association diplomatique d’Afrique du Sud, les lianghui représentent un moment clé dans le paysage politique de la Chine. À travers cet événement, les citoyens chinois manifestent leur pouvoir décisionnel en proposant des plans pour le développement national et en ratifiant les budgets, lesquels sont par la suite examinés et mis en œuvre par les ministères concernés. Sous l’égide du Parti communiste chinois, la nation a adopté une forme de démocratie adaptée à ses propres conditions, à savoir démocratie populaire à processus intégral. Cette approche a permis à la Chine de réaliser des avancées significatives dans de nombreux domaines au cours des dernières décennies.

M. Bhana souligne également que, tout comme la Chine, l’Afrique du Sud a, il y a 30 ans, opté pour un modèle démocratique conforme à ses spécificités. En mai de cette année, l’Afrique du Sud tiendra des élections générales, offrant à ses citoyens l’opportunité de contribuer au progrès national. Dans ce contexte, il suggère un renforcement des échanges entre le Parlement sud-africain et l’APN de Chine, favorisant ainsi une meilleure compréhension et coopération entre les deux nations.

Ni Yanshuo, journaliste de haut niveau au Bureau africain du Centre CICG pour l’Europe et l’Afrique, prend la parole lors du forum. (NI BOWEN)

Dans son discours, Ni Yanshuo, journaliste de haut niveau au Bureau africain du Centre CICG pour l’Europe et l’Afrique, a souligné que les pays optent pour diverses formes de démocratie adaptées à leurs conditions spécifiques. Il a observé que la Chine et l’Afrique du Sud ont chacune embrassé des modèles démocratiques distincts, mais avec une intention commune : promouvoir le bien-être de leur population.

Le Président chinois Xi Jinping a affirmé que la démocratie ne devrait pas être perçue comme un simple ornement décoratif, mais plutôt comme un outil essentiel pour répondre aux exigences et résoudre les problèmes exprimés par la population. Grâce à l’application de la démocratie populaire à processus intégral, la Chine a réussi à se transformer d’un pays pauvre et faible en la deuxième économie du monde en l’espace de quelques décennies, en éradiquant par la même occasion la pauvreté absolue. Aujourd’hui, les citoyens chinois jouissent d’un accès garanti à l’alimentation, au vêtement, à l’éducation obligatoire, aux soins médicaux de base et au logement, assurant ainsi une amélioration significative de leur qualité de vie.

Mondi Hlatshwayo, professeur à l’Université de Johannesburg, s’exprime lors du forum. (NI BOWEN)

Selon Mondi Hlatshwayo, professeur à l’Université de Johannesburg, la démocratie populaire chinoise à processus intégral représente la forme de démocratie socialiste la plus étendue, authentique et efficace qui soit. Les lianghui en sont une illustration parfaite. Elles ne se limitent pas à la participation des responsables gouvernementaux, incluent également des représentants du monde universitaire, des secteurs technologiques, de l’éducation, ainsi que d’autres domaines. De manière cruciale, les Deux sessions accueillent un grand nombre de représentants issus des communautés de base et des groupes ethniques minoritaires, garantissant ainsi une participation réelle et une supervision complète du processus.

Le forum des médias, organisé juste avant le début des Deux sessions, a captivé l’attention de la population sud-africaine. Vuma Tiego, responsable de projet en relations internationales à l’École nationale de gouvernance d’Afrique du Sud, a exprimé ses félicitations pour la tenue de cet événement. Elle a souligné l’importance du forum comme moyen pour les services gouvernementaux sud-africains de s’inspirer de l’expérience chinoise en matière de gouvernance. Cela, a-t-elle expliqué, pourrait améliorer la qualité des services publics et de l’administration en Afrique du Sud. « J’espère que nous bénéficierons de plus d’opportunités pour approfondir notre compréhension du développement chinois », a-t-elle ajouté.

(De gauche à droite) Les conférenciers Liao Ping, Ni Yanshuo, Mondi Hlatshwayo, Kirtan Bhana et Qin Xiaoshun posent pour une photo après le forum. (WANG XI)