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  2024-04-10
 

Un veilleur silencieux

VOL.16 / AVRIL 2024 par PROBLEM MASAU  ·   2024-04-10
Mots-clés: sécurité ; Zimbabwe

Kazembe Kazembe, ministre zimbabwéen de l’Intérieur et du Patrimoine culturel, échange une poignée de main avec l’ambassadeur de Chine au Zimbabwe, Zhou Ding, suite à la signature des certificats pour la donation d’équipements de laboratoire antidrogue à Harare, au Zimbabwe, le 18 janvier. (AMBASSADE DE CHINE AU ZIMBABWE)

Imaginez-vous Harare, capitale bouillonnante du Zimbabwe, sans aucune présence policière visible, tout en bénéficiant d’un niveau de sécurité publique exceptionnellement élevé. Voici un aperçu du futur, où, au lieu de voir patrouiller les traditionnels officiers en uniforme, des protecteurs invisibles opèrent en coulisse. Grâce à l’intelligence artificielle, à la reconnaissance faciale et à un vaste réseau de caméras, ils tissent une toile de sécurité ultramoderne. La lutte contre la criminalité s’élargit même jusqu’à contrecarrer les cartels de la drogue, désormais dépassés par des technologies avancées de détection des stupéfiants. Ce scénario dépasse largement le cadre de l’imaginaire ; il devient progressivement une réalité tangible. De l’emploi de la reconnaissance faciale aux postes de contrôle frontaliers jusqu’à l’exploitation de laboratoires de stupéfiants à la fine pointe de la technologie, la Chine émerge en tant que partenaire technologique clé du Zimbabwe dans cette métamorphose audacieuse.

L’intelligence artificielle dans la rue

Selon Kazembe Kazembe, ministre zimbabwéen de l’Intérieur et du Patrimoine culturel, le Zimbabwe fait des progrès significatifs dans l’adoption des stratégies de sécurité et des technologies avancées inspirées par la Chine, et ces efforts commencent à donner des résultats tangibles. « Lors d’une conversation avec l’ambassadeur, l’absence de policiers dans les rues de Chine a été évoquée. Cette situation peut laisser penser qu’il n’existe pas de force policière en Chine, alors qu’en réalité, c’est la technologie qui assure cette discrétion. Nous avons donc envisagé d’adopter une démarche similaire », a expliqué M. Kazembe. Le Zimbabwe prévoit d’appliquer le modèle chinois, qui mise sur l’intelligence artificielle et d’autres technologies innovantes pour réduire la nécessité d’une présence policière visible.

Christopher Mutsvangwa, ancien ambassadeur du Zimbabwe en Chine, a révélé à CHINAFRIQUE que le Zimbabwe avait bénéficié, il y a cinq ans, de la donation de terminaux de reconnaissance faciale par CloudWalk Technology, une entreprise du Guangdong en Chine. Le pays se positionne ainsi parmi les pionniers africains en matière d’adoption de l’intelligence artificielle chinoise. Ces terminaux de reconnaissance faciale ont été déployés à tous les points d’entrée nationaux pour optimiser le traitement des voyageurs.

En Chine, la reconnaissance faciale est déjà largement utilisée, servant à la fois de moyen de paiement et d’outil de sécurité. En 2019, le Zimbabwe a signé un partenariat avec CloudWalk Technology pour l’utilisation de cette technologie dans le développement de réseaux de services financiers intelligents et l’application de mesures de sécurité avancées dans les aéroports, les gares ferroviaires et routières, marquant ainsi une étape supplémentaire dans cette collaboration fructueuse.

Une lutte technologique

En janvier, la Chine a équipé la police du Zimbabwe d’un laboratoire anti-drogue de pointe, muni de spectromètres Raman, des outils essentiels pour l’analyse médico-légale et la détection des substances illicites. Lors de la cérémonie de donation, l’ambassadeur de Chine au Zimbabwe, Zhou Ding, a souligné l’importance de ce projet pour combler les lacunes dans les capacités de laboratoire médico-légal du Zimbabwe.

Cette initiative arrive à un moment critique où le Zimbabwe fait face à une hausse alarmante de la consommation de drogues, particulièrement parmi les jeunes. Les autorités locales ont accueilli cette contribution comme un jalon crucial dans l’effort national contre la drogue. M. Kazembe a qualifié cet équipement de « véritable tournant », mettant en lumière à la fois le fardeau économique et social de la toxicomanie et l’urgence d’une application plus rigoureuse des lois.

L’agence de presse Xinhua rapporte que de nouveaux équipements représentent un progrès majeur dans la lutte contre la toxicomanie, aidant à réparer le tissu social dégradé par l’abus de drogues. M. Kazembe souligne l’effet néfaste de la toxicomanie chez les jeunes sur le développement, citant des substances telles que la méthamphétamine, les sirops contre la toux et le cannabis. Il note l’impact économique négatif de la toxicomanie, qui détourne des fonds des projets de développement vers le traitement et la réhabilitation.

En plus des kits de détection de drogues, l’équipement comprend des outils capables d’identifier des explosifs et d’autres substances dangereuses.

Le commissaire général de la police du Zimbabwe, Godwin Matanga, s’est engagé à utiliser ce nouvel équipement pour s’attaquer aux cartels de drogue et démanteler les réseaux locaux de distribution. Reconnaissant les défis aux frontières du pays, il a mis l’accent sur la nécessité d’améliorer les capacités de détection. M. Matanga a également rappelé que sans une lutte efficace contre la menace des drogues, les efforts gouvernementaux pour développer l’économie et améliorer les conditions de vie des jeunes resteraient vains. « Il est de notre responsabilité de renforcer notre capacité à intercepter les cargaisons de drogues à nos points d’entrée et de sortie et de redoubler d’efforts pour démanteler les syndicats locaux de drogue », a-t-il conclu.

Le Président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa (deuxième à gauche) visite le Centre national de données avec d’autres hauts responsables du gouvernement à Harare, au Zimbabwe, le 24 février 2021. (XINHUA)

Assistance intelligente supplémentaire

Pardon Taodzera, maître de conférences à l’Université du Zimbabwe et analyste politique, a souligné le potentiel transformateur de la technologie chinoise dans le domaine judiciaire. « En adoptant des technologies de pointe, comme les séquenceurs d’ADN et les logiciels d’analyse criminelle numérique chinois, nous pourrions significativement renforcer nos enquêtes, particulièrement contre les crimes transfrontaliers », a-t-il affirmé. Il a également souligné l’importance des programmes de formation et de soutien offerts par les entreprises chinoises, qui sont particulièrement bénéfiques pour les forces de police à ressources limitées.

Par ailleurs, Nqobile Ndlovu, un conseiller indépendant zimbabwéen, a partagé avec CHINAFRIQUE son avis selon lequel « la technologie chinoise, souvent plus accessible financièrement que ses équivalents occidentaux, permet au Zimbabwe d’équiper ses laboratoires médico-légaux avec des outils indispensables, malgré un budget serré ».

Outre leur rôle dans la lutte contre la criminalité, les projets soutenus par la Chine ont également permis au Zimbabwe d’intégrer des technologies avancées dans divers secteurs. En 2021, le Président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa a inauguré le Centre national de données du pays à Harare, déclarant ce centre, construit par la Chine, comme essentiel au progrès économique national. Ce centre centralise et numérise les données issues des archives gouvernementales et du secteur privé, y compris les banques.

La Chine a aussi investi près de 240 millions de dollars dans le développement de NetOne, le réseau national de télécommunications mobiles du Zimbabwe, qui bénéficie de ses propres centres de données. En 2020, Huawei, géant chinois de la technologie, a lancé son initiative Smart Cities au Zimbabwe. Ce projet quinquennal de 100 millions de dollars vise à développer l’infrastructure des villes intelligentes au-delà de Harare.

En parallèle, le gouvernement zimbabwéen collabore avec Hikvision, une entreprise chinoise spécialisée dans la surveillance, pour un projet pilote de ville intelligente à Mutare, la quatrième plus grande ville du pays. Depuis l’adoption de la politique « Look East » en 2003, suite aux sanctions économiques imposées par les États-Unis et l’Union européenne, la Chine a soutenu le Zimbabwe dans les secteurs de la technologie, de l’agriculture, et même dans un projet spatial ambitieux.

Grâce à ce partenariat avec la Chine, le Zimbabwe a inauguré sa première agence spatiale en 2019, se concentrant sur l’utilisation de la technologie satellitaire pour avancer dans les domaines de la science géospatiale, de l’observation de la Terre, et des systèmes de communication par satellite.

Reportage du Zimbabwe

 
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