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  2024-07-02
 

De la terre à la fibre

par EHIZUELEN MICHAEL MITCHELL OMORUYI  ·   2024-07-02
Mots-clés: FCSA ; ICR ; Huawei ; Wanbao

Comment la Chine propulse l’industrialisation africaine. 

Un employé travaille dans une usine technologique du parc industriel sino-ougandais de Mbale, en Ouganda, le 5 avril. (XINHUA) 

  

Face à l’augmentation rapide de la population jeune dans de nombreux pays africains, le continent est en passe de devenir un marché de consommation prépondérant pour les prochaines décennies. Plus de 70 % de la population de l’Afrique est âgée de moins de 35 ans et, d’ici 2030, on estime que 42 % de la jeunesse mondiale résidera en Afrique. Ces statistiques mettent en lumière le potentiel immense du continent pour une industrialisation accélérée, un développement économique élargi et une contribution significative aux secteurs innovants, positionnant ainsi l’Afrique comme un acteur compétitif sur la scène mondiale. 

 

Pour réaliser ce potentiel, il est crucial que le continent se positionne avantageusement dans l’économie globale et crée des emplois de qualité pour les plus de 20 millions d’Africains qui intègrent annuellement le marché du travail. Les technologies numériques, notamment l’intelligence artificielle (IA), joueront un rôle clé pour permettre aux pays africains de surmonter les défis de l’industrialisation traditionnelle lente et coûteuse, tout en facilitant l’accès à des emplois plus attractifs et mieux rémunérés. 

 

Cependant, les pays africains manquent souvent d’un cadre politique cohérent pour combler les lacunes de développement dans l’économie numérique, comme l’IA et les technologies vertes, qui est cruciale pour une reprise économique mondiale équilibrée. Dans l’Agenda 2063, un projet visionnaire et un plan directeur axé sur l’humain pour transformer le continent, l’Union africaine s’est engagée à promouvoir l’économie numérique, considérée comme vitale pour offrir de nouvelles opportunités aux Africains, incluant l’emploi et le développement entrepreneurial. Ainsi, l’économie numérique est envisagée comme un levier pour réaliser les aspirations des Africains. 

  

Combler les lacunes 


La Chine se positionne en tant que partenaire engagé et fiable pour soutenir les pays africains dans leurs défis socio-économiques. Elle œuvre à la construction d’une communauté de destin pour l’humanité à travers son initiative « la Ceinture et la Route » (ICR), qui favorise l’interconnexion des infrastructures. Selon l’Union africaine, collaborer avec la Chine pour dynamiser l’économie numérique permettrait de combler les écarts de développement et de stimuler la reprise économique en Afrique. 

 

La coopération technologique sino-africaine s’est intensifiée, avec la Chine mettant en œuvre des initiatives innovantes dans le cadre de l’ICR et partageant son expertise avec l’Afrique. Dix projets majeurs d’économie numérique couvrent les réseaux de communication, centres de données et villes intelligentes. La Chine a aussi créé des centres de coopération pour les applications de télédétection par satellite et soutient des laboratoires et instituts conjoints pour l’innovation scientifique et technologique. 

 

La Vision 2035 de la coopération Chine-Afrique, adoptée lors de la huitième Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA), renforce cette orientation en étendant la coopération numérique à des domaines variés tels que la technologie 5G, l’Internet par satellite, le big data, le commerce électronique, les villes intelligentes et le financement. La Chine s’affirme ainsi comme un acteur clé dans le secteur technologique africain, à la fois en tant que bailleur de fonds et fournisseur d’infrastructures. 

 

En effet, la Chine a amélioré l’accès à Internet en Afrique en tant que principal investisseur dans les infrastructures des technologies de l’information et de la communication (TIC). Les entreprises chinoises investissent dans les infrastructures numériques, offrent des formations professionnelles et fournissent des services Internet. Elles encouragent des géants technologiques comme Huawei et ZTE à établir une présence locale en partenariat avec des opérateurs nationaux. 

 

Par exemple, au Nigeria, Huawei s’est associée à MTN pour lancer le premier service 5G du pays, permettant aux utilisateurs de téléphones Huawei et Xiaomi de bénéficier de ce service avant ceux d’autres marques comme Apple ou Samsung. Au Kenya, Huawei collabore avec Safaricom, le principal opérateur de télécommunications, pour déployer des services 5G, développer des talents en TIC et former les fonctionnaires aux compétences numériques. 

 

Un expert agricole chinois montre l’utilisation d’un drone aux habitants au parc agricole Wanbao, dans la province de Gaza, au Mozambique, le 28 novembre 2019. (XINHUA) 

  

Engagement croissant 


Malgré les restrictions occidentales, la Chine continue d’étendre l’influence de ses entreprises technologiques en Afrique. En 2020, aucun pays africain n’a adhéré à la Clean Network Initiative des États-Unis visant à limiter Huawei. Cette résilience montre la profondeur des liens sino-africains et l’influence croissante des entreprises technologiques chinoises via de nombreux accords bilatéraux. 

 

Ces accords ont notamment permis à Huawei de fonder une académie en Ouganda dédiée aux TIC. Cette institution vise à former annuellement plus de 2 000 techniciens et à introduire des technologies avancées telles que la 5G, l’IA et le big data. Huawei a également lancé la première station RuralStar Lite en Zambie, offrant un accès au réseau sans fil dans des zones rurales isolées. Les programmes de cette académie aspirent à cultiver les talents locaux, à faciliter le partage des connaissances, à susciter un intérêt accru pour le secteur des TIC et à encourager l’intégration dans la communauté numérique mondiale. 

 

En revanche, les États-Unis n’ont pas établi en Afrique un partenariat numérique aussi cohérent que la Chine, du moins jusqu’en décembre 2022. À cette date, l’administration Biden a lancé une nouvelle initiative pour la transformation numérique en Afrique, prévoyant un investissement de près de 300 millions de dollars et facilitant un financement supplémentaire de 450 millions de dollars pour le développement numérique du continent.  

 

Par ailleurs, la Chine a aussi avancé la technologie des drones en Afrique, favorisant l’agriculture intelligente. Au Mozambique, le parc agricole Wanbao a vu son rendement augmenter de 13,6 % sur trois ans grâce aux drones et autres innovations. Ces outils ont amélioré la productivité et la diversité alimentaire, contribuant à la sécurité alimentaire régionale. 

 

L’Afrique a fait des progrès significatifs en infrastructures numériques, technologies innovantes, agriculture intelligente, commerce électronique et formation de talents numériques. Ces avancées reflètent l’engagement continu de la Chine. Un livre blanc du Bureau de l’information du Conseil des affaires d’État chinois de novembre 2021 indique que des entreprises chinoises ont collaboré avec des opérateurs africains pour assurer une couverture quasi universelle des services de télécommunications en Afrique. 

 

La Chine a construit plus de la moitié des infrastructures sans fil et des réseaux mobiles à haut débit en Afrique, avec plus de 200 000 km de câbles à fibre optique, permettant à des millions de personnes d’accéder à Internet à haut débit. Entre 2000 et 2020, la Chine a investi plus de 13,5 milliards de dollars dans les TIC en Afrique, avec la conviction que la numérisation peut générer des emplois et développer le capital humain, aidant ainsi l’Afrique à profiter de son dividende démographique tout en évitant les pièges d’une malédiction démographique. 

 

Le gouvernement chinois estime qu’une coopération sincère avec les pays africains pourrait favoriser un consensus international pour établir des règles plus efficaces et largement acceptées dans les technologies numériques. Ce consensus viserait à créer un environnement stable pour la croissance et la coopération mondiale en économie numérique, notamment dans des domaines clés comme l’IA, marquant une avancée majeure dans la compétition mondiale. 

  

L’auteur est directeur exécutif du Centre d’études nigérianes de l’Institut d’études africaines de lUniversité normale du Zhejiang. 

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