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  2025-01-06
 

Le souffle des échanges

par EHIZUELEN MICHAEL MITCHELL OMORUYI  ·   2025-01-06
Mots-clés: FCSA ;ICR

La Chine et l’Afrique doivent harmoniser davantage leurs stratégies de développement afin de libérer pleinement le potentiel exceptionnel de leur coopération économique.  

 

Des élèves en pause dans une école primaire construite avec l’aide de la Chine à Mmopane, au Botswana, le 4 novembre 2024. (XINHUA)  

Les bourdonnements incessants des usines, l’animation des ports et le va-et-vient des navettes commerciales mettent en lumière le dynamisme de la coopération économique et commerciale sino-africaine. Au fil des ans, cette collaboration sest considérablement renforcée, affinant les structures commerciales et propulsant un développement mutuel. La Chine maintient sa position de premier partenaire commercial bilatéral de l’Afrique pendant 15 années consécutives, une preuve palpable de cette relation florissante. 

Au cours des sept premiers mois de 2024, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et les nations africaines a grimpé à 167 milliards de dollars, marquant une hausse de 5,5 % par rapport à l’année précédente. Selon le Fonds monétaire international, près de 20 % des exportations africaines prennent désormais la route de la Chine, contre 16 % des importations africaines qui proviennent de cette dernière. Les exportations africaines, dominées par les métaux, les produits minéraux et les carburants, forment environ les trois cinquièmes du total, alors que l’électronique et les produits manufacturés chinois prédominent les importations africaines. Par ailleurs, le stock d’investissements directs de la Chine en Afrique dépasse désormais les 40 milliards de dollars, positionnant la Chine comme l’une des principales sources d’investissement étranger sur le continent. 

Au-delà des chiffres bruts, la structure des échanges témoigne d’une amélioration significative. La demande chinoise pour les produits agricoles africains tels que noix, fruits, légumes et fleurs a explosé, avec des taux de croissance respectifs de 130 %, 32 %, 14 % et 7 % entre 2022 et 2023. Des initiatives comme le « corridor vert », lancées lors de la huitième Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) en novembre 2021, ont été déterminantes. Ce dispositif simplifie les procédures d’inspection et de quarantaine et accorde des exonérations douanières, boostant les exportations de produits agricoles africains comme les ananas, les avocats et les agrumes. 

Les consommateurs chinois montrent un intérêt croissant pour les produits africains divers, allant des huiles essentielles de Madagascar au vin sud-africain en passant par les cosmétiques sénégalais. En parallèle, les exportations chinoises vers l’Afrique, notamment les produits technologiques verts tels que les véhicules à énergies nouvelles, les batteries au lithium-ion et les dispositifs photovoltaïques, contribuent à accélérer la transition énergétique du continent. 

 

Une famille, vivant le long de la route nationale n°1 de la République du Congo qui est construite par la Chine, partage du pain, le 1er août 2024. (XINHUA)  

Une collaboration étendue  

La coopération sino-africaine explore de nouveaux horizons avec l’économie numérique, où les entreprises chinoises jouent un rôle crucial en comblant le fossé numérique par le développement d’infrastructures et la facilitation de la transformation digitale de l’Afrique. Des initiatives telles que le Festival d’achat en ligne de produits africains illustrent cette dynamique, avec des livestreamers des deux parties qui promeuvent les produits africains auprès des consommateurs chinois. En outre, les plateformes de commerce électronique transfrontalières, issues de la collaboration de la Route de la soie numérique, renforcent les échanges commerciaux et consolident les liens économiques. 

La coopération économique sino-africaine prospère grâce à la complémentarité de leurs économies : la Chine apporte technologie, capitaux et équipement, tandis que l’Afrique offre ressources naturelles et main-d’œuvre croissante. Cette synergie favorise des collaborations dans l’agriculture, les infrastructures, la manufacture et les services. En combinant leurs atouts et stratégies, les deux partenaires stimulent leur croissance, avec des exportations africaines enrichies et des innovations chinoises dans la technologie, l’énergie propre, la logistique et la finance. 

Les infrastructures constituent un pilier central de la coopération sino-africaine. Améliorer la connectivité à travers le continent est essentiel pour stimuler le commerce et l’intégration économique. Les entreprises chinoises ont érigé ou modernisé plus de 100 000 km d’autoroutes, 10 000 km de chemins de fer, environ 1 000 ponts et une centaine de ports en Afrique au cours de la dernière décennie. Elles ont aussi construit de nombreux hôpitaux et écoles, renforçant le capital humain et les infrastructures de santé et d’éducation. 

L’initiative « la Ceinture et la Route » (ICR) et le FCSA sont des plateformes clés pour renforcer les liens économiques entre la Chine et l’Afrique. L’ICR, qui est un programme de développement mondial axé sur les infrastructures, se conforme à l’Agenda 2063 de l’Afrique, un cadre stratégique visant la transformation socio-économique du continent sur les prochaines quarante années. Toutefois, face au ralentissement de la croissance économique, les deux parties sont appelées à adopter une approche prudente afin de préserver et d’optimiser leurs relations commerciales et d’investissement. 

Regarder vers l’avenir  

Dans les années à venir, il est probable que le secteur privé chinois jouera un rôle plus prépondérant que les entreprises publiques dans le commerce et les investissements en Afrique. Actuellement, plus de 70 % des 3 000 entreprises chinoises intéressées par l’Afrique appartiennent au secteur privé. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), lancée en 2021, devrait catalyser cette tendance. Elle vise à créer un marché unique de 1,7 milliard de personnes avec un pouvoir d’achat de 6 700 milliards de dollars d’ici 2030. Elle stimule les chaînes de valeur régionales, le commerce intra-africain et les exportations, notamment dans l’agriculture et la technologie verte, attirant les entreprises locales et internationales. Le premier plan d’action du secteur privé pour la ZLECAf a été dévoilé au Forum économique mondial en janvier 2024. 

Pour exploiter pleinement le potentiel de coopération, il est crucial que les deux parties alignent leurs stratégies relatives sur la ZLECAf, le FCSA et l’ICR. Les investissements devraient favoriser les plans d’industrialisation et de fabrication de la région tout en améliorant la connectivité commerciale. Le gouvernement chinois, lors du troisième Forum de « la Ceinture et la Route » pour la coopération internationale en octobre 2023, a indiqué que la prochaine phase de l’ICR se concentrerait sur des projets « petits et beaux », avec un accent sur le développement durable et l’économie numérique. 

Les dix Actions de partenariat sur la modernisation, annoncées lors du Sommet 2024 du FCSA à Beijing, couvrent des domaines essentiels tels que l’inspiration mutuelle entre les civilisations, la prospérité commerciale, la coopération sur les chaînes industrielles, l’interconnexion, le développement partagé, la santé, l’agriculture au service des populations, les échanges humains et culturels, le développement vert ainsi que la sécurité commune. Ces initiatives devraient permettre aux pays africains de diversifier et renforcer leurs chaînes d’approvisionnement, stimulant ainsi leur développement industriel. 

À l’avenir, les collaborations entre entrepreneurs chinois et africains, ainsi qu’avec des agences gouvernementales, soutiendront la production de biens pour une classe moyenne africaine croissante. Grâce à leurs chaînes industrielles complémentaires, ces coopérations marquent une avancée majeure. Les investissements, le commerce et l’aide chinois jouent un rôle clé dans le développement économique et infrastructurel de l’Afrique. À long terme, un partenariat sino-africain plus intégré sera crucial pour équilibrer le commerce et accroître la valeur ajoutée locale. 

L’auteur est directeur exécutif du Centre d’études nigérianes de l’Institut d’études africaines, à l’Université normale du Zhejiang.  

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