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  2024-09-02
 

Partenariat & prospérité

VOL.16 / SEPTEMBRE 2024  ·   2024-09-02
Mots-clés: FCSA ; la gouvernance de la Chine

Pretoria accueille le séminaire sino-africain : une étape vers le FCSA. 

Les participants au séminaire posent pour une photo à Pretoria, en Afrique du Sud, le 15 août. (WANGXI) 

  

Le Sommet du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) est programmé pour se tenir à Beijing du 4 au 6 septembre. Cette rencontre majeure détermine le cadre des relations sino-africaines pour les trois prochaines années et au-delà. En préparation à ce sommet, le Centre Europe-Afrique du Groupe de communication internationale de Chine (CICG) a organisé un séminaire le 15 août à Pretoria, en Afrique du Sud, sur le thème « La gouvernance de la Chine : forger une communauté de destin sino-africaine plus étroite ». Cet événement a réuni plus de 70 participants, parmi lesquels des universitaires, des responsables politiques et des journalistes, tant sud-africains que chinois. Voici quelques points saillants exprimés par les intervenants lors de ce séminaire : 

  

Une compréhension mutuelle est essentielle pour la communauté de destin Chine-Afrique 


BOTSHABELO MAJA, directeur général adjoint de la National School of Government, en Afrique du Sud 

 

La Chine a accompli d’impressionnants progrès dans son développement économique. Cependant, ce qui m’intéresse davantage, c’est la culture et l’identité chinoises. Je nourris un profond respect pour la Chine et les réalisations qu’elle a accumulées au cours des dernières décennies. J’ai en ma possession les quatre volumes du livre Xi Jinping : La gouvernance de la Chine, qui me semble être une ressource précieuse pour approfondir ma compréhension de ce pays.  

 

En lisant cet ouvrage et en assimilant la pensée de Xi Jinping sur la gouvernance, on ne peut qu’admirer la manière dont la Chine a su façonner son destin et atteindre sa situation actuelle. Le succès de la Chine réside en grande partie dans sa culture et son identité. Plus nous comprendrons et apprécierons cette culture et cette identité, plus nous serons capables de reconnaître la portée de leurs réalisations. 

 

Je souhaite soumettre trois propositions qui me semblent cruciales pour contribuer à la construction d’une communauté de destin sino-africaine. 

 

Tout d’abord, en tant qu’Africains, nous devons entreprendre une réflexion introspective pour définir notre identité avant de nous engager dans toute démarche commune. Une meilleure compréhension mutuelle entre les peuples chinois et africains est indispensable. Il est impossible de bâtir une telle communauté avec quelqu’un que l’on ne comprend pas, surtout si l’on n’a pas soi-même une vision claire de ses propres aspirations. 

 

Il est ensuite essentiel que nous définissions nos propres projets de développement. À cet égard, la Chine s’est dotée d’objectifs et de cibles de développement clairs. Les pays africains devraient suivre cet exemple. L’Afrique est riche en ressources naturelles telles que les rivières, les montagnes et les minéraux, qui pourraient être judicieusement exploitées pour notre développement.  

 

Enfin, il est crucial de reconnaître que ce n’est qu’en définissant clairement notre identité et en trouvant notre propre trajectoire de développement que nous pourrons réaliser l’Afrique que nous désirons, en particulier dans le cadre du FCSA. 

  

La modernisation à la chinoise peut apporter de l’expérience aux pays du Sud global 


GERT GROBLER, diplomate principal et ancien ambassadeur d’Afrique du Sud en Espagne, au Japon et à Madagascar  

 

Sous la direction du Parti communiste chinois et grâce à une approche centrée sur le peuple, au travail acharné, à l’innovation et à l’ouverture, la Chine a suivi la voie du socialisme à la chinoise. Cela a conduit à des succès notables, tels que l’établissement d’une « société de moyenne aisance » et l’élimination de la pauvreté absolue, un exploit sans précédent dans le monde.  

 

De plus en plus de pays du Sud global se tournent vers le modèle de modernisation de la Chine, y voyant un moyen d’améliorer leur gouvernance, de créer des opportunités de développement et de stimuler l’innovation. Cette tendance s’aligne sur la politique étrangère chinoise, qui cherche à renforcer la coopération avec le Sud global, à promouvoir le dialogue Nord-Sud et à prioriser le développement. Ces efforts visent notamment à renforcer le FCSA et à construire une communauté de destin pour l’humanité. 

 

La Banque mondiale a récemment qualifié la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) de « changement de donne ». Ce projet vise à établir un marché unique réunissant 54 pays, avec une population totale de 1,3 milliard d’habitants et un PIB de 3 400 millions de dollars. La mise en œuvre de la ZLECAf, requérant une collaboration intense, bénéficie de l’engagement de la Chine qui apporte son expertise et soutient activement le secrétariat de la ZLECAf. 

 

Enfin, en ce qui concerne la coopération entre l’Afrique et les États-Unis, les efforts de l’administration Biden pour renforcer les relations avec l’Afrique semblent limités, surtout après la période jugée désastreuse sous Trump. Malgré la tournée de la vice-Présidente Kamala Harris en 2023, qui l’a menée au Ghana, en Tanzanie et en Zambie, l’absence d’une visite présidentielle de Biden reste une source de frustration pour l’Afrique, en contraste avec les fréquentes interactions de haut niveau entre la Chine et l’Afrique.  

  

Les forces productives de qualité nouvelle ouvrent de nouveaux canaux pour la coopération sino-africaine 

 

DAVID MONYAE, directeur du Centre d’études Afrique-Chine à l’Université de Johannesburg, en Afrique du Sud 

 

En septembre 2023, lors de sa visite dans la province du Heilongjiang, le Président chinois Xi Jinping a introduit le concept de « forces productives de qualité nouvelle ». Ce terme marque un tournant stratégique pour la Chine, qui s’éloigne d’un modèle de croissance fondé sur l’industrie lourde et l’abondance de main-d’œuvre à faible coût. Le nouveau modèle privilégie l’innovation, la recherche et développement, ainsi que la production de technologies de pointe. 

 

Ainsi, la politique chinoise désormais orientée vers l’amélioration de la capacité à produire des biens de haute qualité a positionné le pays en tant que leader mondial dans des secteurs comme ceux des technologies d’énergie propre, incluant les éoliennes, les véhicules électriques, les batteries lithium-ion et les panneaux solaires. En effet, la Chine est responsable de la production d’environ 80 % des panneaux solaires mondiaux et de deux tiers des éoliennes et véhicules électriques. En 2023, le secteur de l’énergie propre a contribué à hauteur d’environ 1 600 milliards de dollars à l’économie chinoise, représentant 40 % de la croissance du PIB cette année-là. 

  

La confiance mutuelle est un fondement important des relations sino-africaines 


BONGANI MAYIMELE, directeur des relations internationales et des partenariats de la National School of Government, en Afrique du Sud 

 

L’Afrique et la Chine partagent une amitié profonde, ancrée dans une histoire commune et un désir mutuel de prospérité. Nos aspirations convergent autour du développement, de la coexistence pacifique et d’une prospérité fondée sur l’Ubuntu africain et le confucianisme chinois, qui influencent nos politiques étrangères respectives. 

 

Notre avenir commun repose sur la paix et la prospérité partagées. Pourquoi les relations sino-africaines sont-elles si cruciales ? Parce que nous nous engageons sur un pied d’égalité, malgré la position de la Chine en tant que deuxième économie mondiale, et tant la Chine que les pays africains sont des nations en développement.  

 

Notre relation avec la Chine se fonde sur les « cinq C » : les points communs, la cohérence, la complémentarité, la convergence et le consensus. Ces principes confèrent à la coopération sino-africaine un caractère unique. La confiance mutuelle en est également un pilier central, excluant toute forme de colonialisme ou d’hégémonie. 

 

Il est impératif que la Chine et l’Afrique renforcent leurs liens pour un développement durable, afin de façonner le discours global sur le développement. Celui-ci doit être abordé sous les angles économiques, de la répartition des ressources et de la dynamique démographique. Nous devons intensifier nos partenariats pour le développement. 

 

Enfin, il est crucial de donner un nouvel élan à l’Initiative pour le développement mondial et à l’Initiative pour la civilisation mondiale, car elles nous permettent d’employer nos propres langages et savoirs pour faire avancer notre développement selon nos propres termes. 

  

La communauté de destin sino-africaine renforce la compréhension mutuelle 


EDITH PHASWANA, directrice des programmes universitaires supérieurs de la Thabo Mbeki School à l’Université d’Afrique du Sud 

 

Le concept d’une communauté de destin pour l’humanité est intrinsèquement lié à l’initiative « la Ceinture et la Route », qui prône une vision d’un monde harmonieux et interconnecté. Cette vision soutient que toutes les nations et tous les peuples doivent coexister et prospérer ensemble. En tant qu’Africains, forts de notre histoire complexe et conscients de notre identité propre, nous sommes bien au fait des défis de développement auxquels nous sommes confrontés et aspirons à une autodétermination. 

 

La proposition chinoise d’une communauté de destin met en avant un avenir fondé sur l’interconnexion, les avantages réciproques, l’inclusion, la durabilité et une gouvernance mondiale partagée. En tant qu’Africains, nous accueillons favorablement ces idées, reconnaissant leur potentiel transformateur. Par ailleurs, l’enseignement supérieur joue un rôle clé dans le renforcement de la compréhension mutuelle. Les échanges éducatifs sont cruciaux pour promouvoir la compréhension culturelle, dissiper les malentendus et renforcer la confiance entre Africains et Chinois. 

 

Le développement du capital humain est une autre dimension essentielle. Actuellement, de nombreux étudiants africains poursuivent leurs études en Chine, tandis que des étudiants chinois viennent se former en Afrique, y compris ici, en Afrique du Sud. J’ai observé des étudiants chinois dans nos universités, certains apprennent même le zoulou. Cette interaction enrichit notre capital humain et constitue un pilier pour édifier ensemble cette communauté de destin envisagée. 

  

Les plans de développement chinois et africains se soutiennent mutuellement 


AYANDA HOLLOW, président de TV BRICS Africa Channel, en Afrique du Sud 

 

L’Agenda 2063 de l’Union africaine prévoit une Afrique unie, prospère et en paix, pilotée par ses propres citoyens et qui se positionne comme une force influente sur la scène internationale. Cet agenda cible des objectifs variés, tels que la croissance inclusive, le développement durable, ainsi que la préservation d’une identité culturelle robuste accompagnée de valeurs communes. 

 

Par ailleurs, la Vision 2035 de la coopération Chine-Afrique, dévoilée lors du FCSA, propose des ambitions sincères dans divers domaines afin de solidifier le partenariat entre les deux parties. Son premier programme triennal sattaque à des enjeux majeurs tels que la santé, la lutte contre la pauvreté, le commerce, l’investissement, l’innovation numérique, le développement durable, le renforcement des capacités, les échanges culturels et la sécurité. 

 

Cette initiative, promue par le Président Xi Jinping, énonce une stratégie holistique visant à renforcer les liens entre la Chine et l’Afrique, en mettant en avant les bénéfices réciproques et une croissance partagée. 

 

Le Plan national de développement 2030 de l’Afrique du Sud est conçu comme un guide pour éradiquer la pauvreté et atténuer les inégalités d’ici 2030. Il se concentre sur une croissance accessible à tous, une éducation de meilleure qualité, des opportunités d’emploi élargies, et des soins de santé améliorés, avec l’ambition de transformer l’économie et de favoriser une croissance économique globale au bénéfice de tous les Sud-Africains. 

 

Le Plan national de développement 2030 de l’Afrique du Sud, la Vision 2035 de la coopération Chine-Afrique et l’Agenda 2063 de l’Union africaine forment un ensemble de cadres stratégiques qui visent à promouvoir le développement durable, la paix et la prospérité sur le continent. Ces initiatives interconnectées partagent des objectifs et des stratégies communs, renforçant ainsi la coopération et le soutien mutuel entre la Chine et l’Afrique. Elles mettent également un accent particulier sur la croissance économique, le développement des infrastructures, ainsi que sur la paix et la sécurité, tous étant cruciaux pour la concrétisation de leur vision partagée d’un avenir meilleur pour l’Afrique. 

 

Le développement durable est au cœur du FCSA  


KIRTAN BHANA, directeur de l’Association diplomatique, en Afrique du Sud 

 

Le Sommet du FCSA de 2024 à Beijing représente une opportunité cruciale pour revisiter les défis existants et tracer une nouvelle direction pour la co-opération sino-africaine. À l’approche de son 25e anniversaire, il devient impératif de reconsidérer ses ambitions et ses objectifs pour s’assurer qu’ils répondent toujours aux exigences d’un environnement mondial qui évolue rapidement. 

 

L’un des axes principaux de ce sommet consiste à aligner le FCSA sur des initiatives telles que l’Initiative pour le développement mondial, l’Initiative pour la sécurité mondiale et l’Initiative pour la civilisation mondiale. Ces programmes proposent un cadre robuste pour aborder des défis communs tels que la pauvreté, les inégalités et le changement climatique, et serviront de base pour renforcer la coopération dans des secteurs clés comme l’industrialisation, la modernisation agricole et le développement des compétences. 

 

Le sommet devrait également se focaliser sur l’accélération de l’intégration africaine, en renforçant la coopération régionale et en éliminant les obstacles. Il s’agit notamment de combler les lacunes en termes d’infrastructures et de connectivité, qui représentent des entraves majeures au commerce et à l’investissement. En collaborant pour développer des infrastructures modernes et des réseaux logistiques sophistiqués, l’Afrique et la Chine pourraient débloquer le potentiel considérable du continent, ouvrant la voie à de nouvelles opportunités de croissance économique et de développement. 

 

Enfin, le développement durable devra être au premier plan de l’agenda du FCSA, en mettant l’accent sur la promotion de l’économie verte, de l’innovation numérique et de l’inclusion sociale. Le sommet devrait prioriser les initiatives en accord avec l’Agenda 2063 de l’Union africaine et les Objectifs de développement durable des Nations unies, soutenant ainsi la prospérité à long terme des deux partenaires. 

  

Le FCSA apporte sa contribution au développement de l’Afrique 

 

Qin Xiaoshun, professeur à l’Université d’Afrique du Sud 

 

Depuis sa création, le FCSA joue un rôle clé dans le soutien au développement mutuel. Ce forum a significativement contribué à renforcer la confiance politique, les relations économiques et commerciales, les projets d’infrastructure, ainsi qu’à l’établissement de zones de libre-échange et de zones économiques spéciales. Il a également favorisé la coopération dans les secteurs de lagriculture, des énergies renouvelables, de la haute technologie et de la finance, et a promu la formation professionnelle et les échanges culturels. 

 

La Chine a aidé à la construction et à la modernisation de centaines d’écoles en Afrique et a invité des dizaines de milliers de talents africains à participer à des formations et séminaires de haut niveau. Elle s’engage à poursuivre sa collaboration avec les pays africains pour établir des ateliers Luban et encourager les entreprises chinoises présentes en Afrique à créer au moins un million d’emplois pour les populations locales. 

 

Dans un monde marqué par des changements majeurs, les plus importants depuis un siècle, le Sud global, représenté par la Chine et les pays africains, connaît une ascension rapide qui influence profondément le cours de l’histoire mondiale. À l’approche du Sommet du FCSA en 2024, j’espère que la Chine et l’Afrique profiteront de cette occasion pour renforcer leur solidarité et leur coopération. Cela permettra de protéger les intérêts des pays en développement, de militer pour un monde plus équitable et ordonné, et de bâtir un consensus plus large pour la modernisation commune et la création d’une communauté de destin pour l’humanité. 

  

Les visites de haut niveau Chine-Afrique sont devenues plus fréquentes 


NI YANSHUO, rapporteur en chef du bureau Afrique du Sud du Centre Europe-Afrique du CICG 

 

Ces dernières années ont été témoins d’échanges intensifiés et de visites de haut niveau entre la Chine et l’Afrique. Lors du dernier Sommet des BRICS à Johannesburg, le Président Xi Jinping, accompagné de plusieurs dirigeants africains, a réaffirmé son engagement envers une coopération bilatérale et multilatérale renforcée, visant une prospérité partagée. Cette année, lors du Sommet du FCSA en septembre, des dirigeants africains, y compris le Président sud-africain Cyril Ramaphosa, se rendront en Chine pour discuter de moyens d’approfondir cette collaboration dans divers domaines. Ce sommet dévoilera les nouvelles orientations de la coopération sino-africaine pour les trois années à venir et au-delà. De plus, le Sommet du G20 prévu l’année prochaine en Afrique du Sud offrira d’autres opportunités significatives pour renforcer les liens entre la Chine et l’Afrique. 

 

Un élément crucial de la coopération sino-africaine réside dans la concrétisation des engagements pris lors des réunions du FCSA. Depuis sa création en 2000, un comité de suivi a été mis en place pour veiller à l’application effective et au suivi des accords et des initiatives du forum. Cette structure garantit que les mesures adoptées lors des conférences du FCSA sont pleinement réalisées et atteignent les objectifs fixés. 

 

La coopération sino-africaine est également guidée par les besoins des pays africains et s’aligne sur l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Depuis 2015, la Chine a lancé des plans ambitieux, y compris dix plans de coopération majeurs, huit initiatives importantes, et neuf programmes spécifiques, tous en étroite collaboration avec les nations africaines. Ces mesures ont été intégralement mises en œuvre et ont donné lieu aux résultats escomptés.  

 

Les pays africains progressent sur la voie de la modernisation, et la Chine se tient à leurs côtés en tant que partenaire de confiance, leur offrant un soutien solide. Lors du Dialogue des dirigeants Chine-Afrique, tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud, en août 2023, le Président Xi a annoncé le lancement de trois initiatives majeures : l’Initiative pour le soutien à l’industrialisation de l’Afrique, le Programme d’assistance à la modernisation de l’agriculture de l’Afrique, et le Plan de coopération sino-africaine pour le développement des talents. Ces initiatives, déjà en cours, montrent l’engagement sincère de la Chine à soutenir le développement africain et à renforcer les liens sino-africains. 

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