Les ambassadeurs africains partagent leur vision de la coopération Chine-Afrique. 

Des experts chinois examinent la croissance du riz avec des habitants dans une zone de démonstration de riz dans la région du Centre-Ouest, au Burkina Faso, le 13 juillet 2021. (XINHUA) 

Les ambassadeurs africains en Chine occupent une position clé en tant qu’intermédiaires entre la Chine et leurs pays respectifs. Grâce à leurs observations et à leur expérience directe du développement chinois, ils apportent des perspectives précieuses sur la coopération sino-africaine, notamment dans le cadre du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA). Voici des extraits révisés des points de vue de trois de ces ambassadeurs. 

La coopération entre le Burkina Faso et la Chine, un modèle à suivre 

DAOUDA BITIÉ 

Ambassadeur du Burkina Faso en Chine 

Depuis mon arrivée à Beijing en 2019, j’ai pu observer que la coopération entre le Burkina Faso et la Chine se déroule de manière exemplaire. En seulement six ans depuis le rétablissement de nos relations diplomatiques, nous avons accompli des progrès considérables, et les résultats sont très satisfaisants. Notre partenariat couvre un large éventail de domaines, notamment l’agriculture, les infrastructures, l’éducation et la formation professionnelle. Parmi les réalisations concrètes dans le domaine des infrastructures, l’Hôpital de référence de Bobo-Dioulasso et le soutien au secteur de l’énergie solaire illustrent le succès de cette coopération. 

De nombreux projets sont en cours, comme le renouvellement du projet de développement de la culture du mil local et le programme Smart Burkina. Nous sommes particulièrement satisfaits des avancées réalisées dans presque tous les domaines. Il convient également de souligner que, durant la période de la COVID-19, la Chine a été très présente au Burkina Faso, notamment à travers des dons de vaccins, des assistances financières et des fournitures de masques, entre autres. 

L’expérience chinoise, en particulier dans le domaine du développement agricole, pourrait grandement bénéficier au Burkina Faso. J’ai eu l’opportunité de visiter plusieurs régions et de constater comment le système agricole chinois a été fortement modernisé. Chez nous, nous en sommes encore à une phase traditionnelle. Si nous parvenons à appliquer les mêmes techniques de mécanisation de l’agriculture chez nous, je suis convaincu que nous atteindrons l’autosuffisance alimentaire. Les autorités de notre pays en ont bien pris conscience. Récemment, des tracteurs ont été distribués pour moderniser la production, dans le cadre d’une initiative présidentielle visant à atteindre l’autosuffisance alimentaire. 

Le Sommet du FCSA de cette année représente un rendez-vous crucial entre l’Afrique et la Chine. Les décisions qui y sont prises auront un impact positif sur le développement de l’Afrique. Ce sommet est une occasion de discuter de la coopération, de partager des visions et de poser de nouvelles bases pour renforcer cette collaboration. Nous espérons qu’à l’issue de cet événement, notre coopération atteindra un niveau encore plus élevé. 

* Extrait de l’interview de l’ambassadeur avec CGTN. 

Le Niger souhaite renforcer 
la coopération dans les domaines de l’énergie et de la sécurité 

GARBA SEYNI 

Ambassadeur du Niger en Chine 

Depuis 50 ans, les relations de coopération entre le Niger et la Chine ont connu un développement remarquable, offrant des avantages mutuels. Grâce aux investissements chinois, plusieurs objectifs majeurs ont été atteints, notamment la construction d’un stade omnisport de 35 000 places à Niamey, de deux ponts sur le fleuve Niger, ainsi que du plus grand hôpital du pays, d’une capacité de 500 lits. 

Les entreprises chinoises, en particulier la China National Petroleum Corporation, ont massivement investi dans le secteur pétrolier, transformant le Niger en un producteur et exportateur de pétrole, au bénéfice des deux nations. Ces entreprises sont également actives dans la construction de routes et de bâtiments, consolidant ainsi la position de la Chine en tant que principal partenaire d’investissement du Niger. 

Ces dernières années, l’exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques ou de service, permettant des voyages sans entrave entre les deux pays, a illustré l’excellence de notre coopération depuis l’établissement de nos relations diplomatiques en 1974. 

Pour l’avenir, nous sommes convaincus que le Niger continuera de bénéficier de l’expertise et du soutien financier remarquables de la Chine pour stimuler son développement. Le Sommet du FCSA, prévu en septembre à Beijing, sera une occasion déterminante pour le Niger de définir ses priorités en matière de coopération bilatérale. Parmi les thèmes cruciaux figurent l’énergie, un secteur où le Niger ne parvient à couvrir que 20 % de ses besoins, ainsi que la sécurité face au terrorisme, une menace persistante non seulement pour le Niger, mais aussi pour l’ensemble de la bande sahélo-saharienne, qui s’étend des côtes ouest aux côtes est de l’Afrique. 

En ce qui concerne l’Afrique dans son ensemble, un plan de renforcement des infrastructures, incluant routes et chemins de fer, dans le cadre de projets structurants pour faciliter les échanges commerciaux, ainsi que la modernisation de l’agriculture en vue d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, serait hautement bénéfique pour toutes les parties prenantes. 

Le Soudan et la Chine se soutiennent mutuellement   

OMER MOHAMED 
AHMED SIDDIG 

Ambassadeur du Soudan en Chine 

Nos relations politiques avec la Chine sont excellentes, et nous bénéficions de son soutien dans les forums régionaux et internationaux. Nous sommes donc pleinement déterminés à développer et renforcer ces liens. Nous soutenons également la Chine sur des questions sensibles, telles que la mer de Chine méridionale et Taiwan, en adhérant fermement au principe d’une seule Chine. Pour nous, la Chine est indivisible. 

Il est désormais crucial d’intensifier nos relations économiques. Pour qu’une relation soit véritablement solide, elle doit reposer sur des intérêts communs, créés par des échanges et des engagements économiques, qui renforcent également les liens politiques. 

Je suis convaincu que la Chine est un partenaire économique fiable, ayant joué un rôle majeur dans le développement de notre pays et de l’ensemble de l’Afrique. Nous croyons fermement que notre développement économique ne peut se poursuivre sans l’appui de la Chine, qui a démontré sa capacité et sa volonté de soutenir d’autres nations. 

Nous avons déjà conclu de nombreux accords avec des entreprises chinoises et le gouvernement chinois pour le développement économique du Soudan. Nos ressources, encore largement inexploitées, suscitent désormais un vif intérêt chez les entreprises chinoises prêtes à investir dans notre pays. Nous leur faisons pleinement confiance, et cette relation de confiance ouvre la voie à de nombreuses opportunités pour un partenariat renforcé.