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  2024-09-02
 

Cœur de lions, âme de dragons

VOL.16 / SEPTEMBRE 2024 par LI XIAOYU  ·   2024-09-02
Mots-clés: wushu ; Taijiquan

La visite en Afrique d’une délégation d’entraîneurs chinois de wushu renforce les liens damitié entre les peuples par le biais des arts martiaux. 

Le professeur Zhou Qingjie pratique le Nanquan avec Ousmane Gueye, célèbre athlète sénégalais de wushu, à Dakar, au Sénégal, le 5 juillet. (COURTOISIE) 

  

Au Niger, un pays situé à l’extrémité sud du désert du Sahara, l’annonce de l’arrivée d’entraîneurs chinois de wushu attire une multitude de personnes, venues de loin, malgré la fatigue du voyage. Des regards empreints de curiosité et de désir témoignent de l’attrait pour cette culture orientale. 

 

Dans son discours d’accueil, Amadou Garba Abdourahamane, président de la Fédération nigérienne de kung-fu wushu, a exprimé avec une grande émotion : « La première visite de l’équipe d’entraîneurs de wushu au Niger manifeste l’évolution positive de nos relations bilatérales. Chaque entraîneur est non seulement un spécialiste des arts martiaux, mais également un ambassadeur des échanges culturels entre les deux nations. » 

 

De son côté, l’ambassadeur de Chine au Niger, Jiang Feng, a souligné l’importance des arts martiaux chinois dans les échanges culturels. Il a encouragé les Nigériens de tous horizons à voir dans ces arts un moyen de promouvoir les échanges et l’inspiration mutuelle entre les civilisations. 

  

Des enseignements opportuns 


Ces dernières années, le développement du wushu à l’échelle mondiale a été notable. Son internationalisation a franchi une nouvelle étape depuis 2020, année où il a été officiellement reconnu comme sport de compétition lors des quatrième Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) d’été, prévus à Dakar, au Sénégal, en 2026. 

 

Dans le but d’élever le niveau de compétition du wushu en Afrique, une délégation d’entraîneurs chinois s’est rendue au Sénégal, au Niger et en Égypte du 2 au 19 juillet. Sous la conduite de Li Yongqiang, directeur adjoint du Centre de gestion du wushu de l’Administration générale d’État pour le sport de Chine, cette équipe était composée d’entraîneurs de haut niveau ainsi que d’experts universitaires. Malgré des conditions climatiques particulièrement chaudes, ces professionnels ont su transmettre leur savoir aux passionnés africains avec un grand sens du professionnalisme et de la rigueur. Des cours de wushu, incluant le Changquan, le Taijiquan, le Nanquan et le Sanda, ont été organisés pour les athlètes et amateurs locaux, qui ont accueilli ces enseignements avec enthousiasme, désireux de s’approprier l’essence des arts martiaux. 

 

Les entraîneurs chinois ont été particulièrement impressionnés par le professionnalisme et le sérieux dont ont fait preuve les participants égyptiens. En effet, l’Égypte constitue un pilier essentiel de la pratique du wushu en Afrique. En 1990, la première fédération de kung-fu wushu africaine a été établie dans ce pays d’Afrique du Nord, qui abrite aujourd’hui plus de 600 clubs et compte environ 70 000 pratiquants. 

 

Mahamed Kamel est l’un des participants. Il dirige deux salles de Taijiquan au Caire, où il enseigne à plus de 100 élèves. Il souligne que ce camp d’entraînement est particulièrement opportun, car les athlètes égyptiens se préparent pour les prochains Championnats du monde junior de wushu, ainsi que pour les JOJ d’été de Dakar 2026. « Grâce aux conseils des experts chinois, les entraîneurs et les athlètes égyptiens ont considérablement élevé leur niveau d’entraînement », confie-t-il à CHINAFRIQUE. 

  

Zhou Qingjie, professeur et directeur du Centre d’échanges et de recherche en sport de l’Institut de diplomatie, pratique le Taijiquan avec ses amateurs égyptiens, au Caire, en Égypte, le 17 juillet. (COURTOISIE) 

  

Les valeurs culturelles du wushu 


Au cours de cette visite, la délégation chinoise a tenu le premier Forum culturel Chine-Afrique consacré au wushu sur le continent africain. Les participants ont exprimé leur appréciation pour cette initiative, qui permet de mieux appréhender la richesse culturelle du wushu. Zhou Qingjie, professeur et directeur du Centre d’échanges et de recherche en sport de l’Institut de diplomatie, a présenté les aspects riches et singuliers de cette discipline martiale, en mettant en lumière son concept et la philosophie qui l’anime. Son intervention a apporté un enrichissement significatif à tous les participants. 

 

La séance interactive du forum a été particulièrement captivante. Beaucoup d’amateurs africains maîtrisaient parfaitement les films de Bruce Lee, évoquant des scènes emblématiques avec aisance. Leur passion pour la culture martiale a profondément résonné auprès des entraîneurs chinois. Le professeur Zhou a saisi cette occasion pour exposer la philosophie des arts martiaux, qui repose sur les valeurs de paix, d’amour et d’harmonie. « Le wushu n’est pas un art de violence, mais plutôt un moyen de préserver la paix et de se défendre, tout en témoignant d’un profond respect pour la vie », précise-t-il. 

 

Pour illustrer cette vision, il a présenté le salut traditionnel des arts martiaux chinois. Ce geste symbolique se réalise avec la paume gauche recouvrant le poing droit, signifiant ainsi le respect et la capacité à se défendre tout en étant conscient de l’importance de le faire de manière appropriée. Le professeur Zhou s’est réjoui de constater que les athlètes et les passionnés de wushu locaux adoptent déjà ce geste en signe de respect. 

 

Selon lui, les arts martiaux véhiculent une vision du monde propre à la culture chinoise. En effet, de nombreux mouvements dans le wushu sont empreints de symbolisme, tels que les boxes de la mante religieuse, du singe, de l’aigle, du serpent et du tigre. « Cela illustre la philosophie chinoise qui prône l’apprentissage à partir de la nature et la quête d’unité entre le Ciel et l’Homme », souligne-t-il. 

  

Un entraîneur chinois forme les pratiquants sénégalais au wushu, à Dakar, au Sénégal, le 6 juillet. (COURTOISIE) 

  

Vers une collaboration plus fructueuse 


Dans le cadre du Plan d’action de Dakar (2022-2024), présenté lors de la huitième Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine, il est stipulé que la Chine et l’Afrique s’engagent à promouvoir la coopération et les échanges dans le domaine du sport, tout en renforçant leur partenariat par un soutien mutuel aux événements sportifs organisés des deux côtés. L’envoi de la délégation d’entraîneurs de wushu constitue l’une des initiatives concrètes de ce plan. Comme l’a souligné l’ambassadeur de Chine au Sénégal, Xiao Han, les échanges sportifs deviendront une priorité essentielle de la coopération entre la Chine et le Sénégal dans les années à venir. Actuellement, les deux parties collaborent étroitement en vue de l’organisation des JOJ d’été de Dakar 2026. Pour appuyer cette candidature, la Chine a déjà entrepris la rénovation et l’aménagement de 8 installations sportives au Sénégal. 

 

La multiplication des échanges sportifs entre la Chine et l’Afrique a conduit à la popularisation croissante du wushu parmi les amateurs africains, comme en témoigne l’exemple de Hamidou Tahirou. Âgé de 52 ans, cet employé de l’Office des produits vivriers du Niger a commencé à pratiquer les arts martiaux Shaolin en 1986. En 1999, il a créé son premier club d’arts martiaux au Libéria, où il a joué un rôle actif dans la promotion des arts martiaux Shaolin. En 2019, il a été envoyé au temple Shaolin par la Fédération nigérienne de kung-fu wushu pour participer à un programme de formation de trois mois. Cet été, il a également pris part à la formation dispensée par la délégation chinoise. Il nourrit l’espoir que les échanges et la coopération entre la Chine et le Niger dans le domaine du wushu pourront se poursuivre, engendrant ainsi des résultats encore plus probants. 

 

Cependant, lors du forum, le professeur Zhou a tenu à rappeler que de nombreux Africains perçoivent les arts martiaux chinois uniquement à travers le prisme du wushu Shaolin. Il a affirmé avec insistance : « Les arts martiaux chinois comprennent 129 styles de combat, et les arts martiaux Shaolin ne représentent qu’une partie de cet ensemble. Nous ne devrions pas restreindre les arts martiaux chinois à la seule pratique du kung-fu Shaolin. » Ses remarques ont apporté un vent de fraîcheur, ouvrant aux passionnés d’arts martiaux en Afrique une porte vers un univers plus vaste et diversifié du wushu. 

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