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  2023-11-08
 

Grandir à pas de géant

VOL. 15 NOVEMBRE 2023 édité par Xia Yuanyuan  ·   2023-11-08
Mots-clés: diplomatie sportive ; wushu

L’essor des arts martiaux chinois en Afrique. 

Les membres d’un club local de wushu se produisent à Kayonza, dans la province de l’Est, au Rwanda, le 12 novembre 2021. (XINHUA) 

  

Le wushu, aussi connu sous le nom d’arts martiaux chinois, est sur le point de marquer son entrée olympique lors des Jeux olympiques de la jeunesse prévus à Dakar en 2026. Ce sera d’ailleurs la première édition des Jeux olympiques organisée sur le sol africain. 

 

Ayant déjà été à l’honneur lors des Jeux panafricains de la jeunesse en 2018, le chemin du wushu pour être reconnu en tant que sport olympique n’a pas été sans embûches. La Fédération internationale de Wushu (IWF) a entamé ses démarches auprès du Comité international olympique (CIO) dès 2001. Malgré deux tentatives infructueuses en 2008 et 2011, elle a finalement trouvé écho en Afrique, reflétant ainsi l’engouement grandissant pour cette discipline sur le continent. 

 

Le wushu séduit de nombreux passionnés à travers le monde, et l’Afrique ne fait pas exception. D’après les données de l’IWF, en 2020, sur les 155 fédérations nationales d’arts martiaux, 39 étaient basées en Afrique. À cela s’ajoutent près de 3 millions d’athlètes africains s’adonnant à diverses formes d’arts martiaux. Ces disciplines attirent non seulement pour leurs bienfaits physiques, mais aussi parce qu’elles enseignent lauto-défense et la maîtrise de soi. 

  

Un engouement continental 

 

Au Dave Dan Wushu and Kickboxing Training Centre, niché au cœur de la vibrante capitale éthiopienne, Addis-Abeba, on observe une affluence impressionnante : plus de 70 apprentis, de 7 à 65 ans, s’exercent assidûment au wushu. Cet engouement est le reflet de la popularité grandissante de ce sport dans le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique. 

 

Haleluya Dawit, jeune adepte de 16 ans, est l’un de ces passionnés. Parmi les divers exercices qu’il pratique, on compte le grand écart, la pose de l’arc vers le haut, les levées de genoux, la position du cheval et divers coups de pied. « Les arts martiaux chinois me fascinent par leur diversité technique et m’apportent un éveil personnel », confie-t-il lors d’une entrevue avec Xinhua. 

 

La passion pour le wushu se propage à travers l’Afrique, une dynamique renforcée par les liens amicaux entre la Chine et le continent africain, notamment grâce au Forum sur la Coopération sino-africaine et l’initiative « la Ceinture et la Route ». 

 

D’après un rapport récent de la Fédération éthiopienne des arts martiaux, l’Éthiopie compte plus de 800 centres dédiés au wushu. Rien qu’à Addis-Abeba, 60 de ces centres accueillent chacun environ 70 étudiants par saison. En fait, presque chaque petite ville éthiopienne possède son propre club de wushu. 

 

Au Rwanda, la Fédération rwandaise de Kung Fu-Wushu, établie en 2007, supervise 31 clubs, dont 14 à Kigali, rassemblant un total de 4 000 membres, parmi lesquels 2 500 pratiquants assidus. 

 

Quant au Kenya, un nombre croissant de jeunes sont séduits par les arts martiaux chinois, rejoignant des clubs locaux ou bénéficiant de l’expertise de praticiens formés au célèbre temple Shaolin, situé dans la province chinoise du Henan. 

  

La forme physique, pas la bagarre 


Dans le wushu, le respect mutuel est fondamental. Ainsi, il est de coutume que les adversaires s’inclinent l’un devant l’autre au début et à la fin de chaque combat. Cette tradition est le reflet de la philosophie et de l’esprit du wushu. 

 

« Le véritable objectif du wushu n’est pas de faire preuve de force, mais de l’éviter », explique Zhang Qiuping, secrétaire général de l’IWF et président de l’Association chinoise de Wushu. « Quand nous faisons la promotion du wushu, nous insistons sur le fait qu’il s’agit moins d’un art du combat que d’un moyen d’entretenir sa forme physique », ajoute-t-il. 

 

Au temple Shaolin de Zambie, situé dans la capitale Lusaka, les élèves sont convaincus des bienfaits du wushu pour la santé et le bien-être. « L’apprentissage du wushu me rend plus fort, me garde en forme et améliore ma concentration », témoigne Henry Memba, jeune disciple de 13 ans. Ouvert depuis janvier 2022, le temple offre des formations à une cinquantaine d’enfants, âgés de 6 à 16 ans, issus de milieux défavorisés. Au-delà de l’enseignement martial, le temple propose aussi des sessions quotidiennes de méditation. 

 

« Ces sessions aident les étudiants africains à mieux appréhender les arts martiaux chinois. Elles leur offrent sagesse et illumination, leur apprennent la maîtrise de soi et la résolution pacifique des conflits », affirme Max Yollando, un moine africain formé au wushu au temple Shaolin de la province du Henan. « Pratiquer le wushu ne vise pas à nuire, mais à enseigner la maîtrise de soi et le respect », conclut-il. 

 

 

Des enfants présentent des mouvements de wushu dans la banlieue de Nairobi, capitale du Kenya, le 5 juin. (XINHUA) 

  

Passer le relais 


De nombreux passionnés d’arts martiaux chinois en Afrique ont été formés en Chine, contribuant à la popularisation de cet art sur le continent. Parmi eux, Luc Bendza du Gabon se démarque. 

 

M. Bendza a été le premier Africain à se rendre au temple Shaolin pour s’initier aux arts martiaux chinois. Son amour pour le wushu a commencé dans sa jeunesse après avoir visionné des films d’arts martiaux. En 1984, à l’âge de 15 ans, il fait le grand saut et se rend en Chine pour concrétiser sa passion. Il étudie au temple Shaolin du Henan pendant les années 1990, et accumule de nombreux trophées lors de championnats nationaux et internationaux. 

 

Convaincu de la nécessité de promouvoir le wushu au Gabon, M. Bendza décide de fonder une association dédiée à cet art martial. Toutefois, le chemin est semé d’embûches. Les fonctionnaires du ministère de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs du Gabon sont davantage familiarisés avec des disciplines comme le taekwondo, le judo et le karaté. Après d’âpres négociations, M. Bendza parvient à les convaincre de la richesse des arts martiaux chinois. C’est ainsi qu’en 2006, l’Association gabonaise de Wushu voit le jour. 

 

Mais M. Bendza n’est pas seul dans cette aventure. Nombre d’étudiants africains formés au temple Shaolin deviennent, à leur retour, de véritables ambassadeurs des échanges culturels entre la Chine et l’Afrique. En 2012, une initiative visant à former des disciples africains au wushu est lancée par le gouvernement chinois. Chaque année, ce programme invite une vingtaine de passionnés africains pour une formation intensive de trois mois. 

 

De retour sur leur terre natale, certains de ces étudiants enseignent le wushu, tandis que d’autres mettent en pratique les techniques de médecine zen apprises au temple, en ouvrant des cliniques ou des centres de bien-être. 

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