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  2025-04-03
 

L'amitié au long cours

VOL. 17 / AVRIL 2025  ·   2025-04-03
Mots-clés: Chine ; Zimbabwe ; 45e anniversaire

Le Président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa (à gauche) serre la main d’un employé du groupe chinois Sinomine Resource à la mine de lithium de Bikita, dans la province de Masvingo, le 29 novembre 2023. (XINHUA)  

L’année 2025 marque le 45e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Zimbabwe. Durant cette période, la coopération économique sino-zimbabwéenne s’est approfondie, en particulier dans les domaines de la construction d’infrastructures, de l’exploitation des ressources minières et de l’agriculture. Les deux parties ont maintenu un haut niveau de confiance politique mutuelle et coopèrent étroitement sur la scène internationale. Les échanges culturels et les contacts entre les peuples se sont élargis, et les deux nations poursuivent leurs efforts pour approfondir encore davantage leur partenariat. 

À cette occasion, Abigail Shoniwa, ambassadrice du Zimbabwe en Chine, a partagé avec CHINAFRIQUE son point de vue sur l’évolution des relations bilatérales. Voici des extraits 

édités de l’entretien. 

CHINAFRIQUE : Dans quels domaines la Chine a-t-elle, selon vous, le plus contribué au développement économique du Zimbabwe ? Comment cette coopération a-t-elle amélioré les conditions de vie des Zimbabwéens ? 

Abigail Shoniwa : Depuis 1980, la Chine s’est imposée comme un partenaire stratégique du Zimbabwe. Leur coopération touche de nombreux domaines, tels que les infrastructures, les mines, l’agriculture, l’énergie, la santé, l’éducation, la gouvernance ou les technologies, et s’étend à l’ensemble du pays, en zones urbaines comme rurales. 

Parmi les projets phares, on peut citer la construction du nouveau Parlement, l’extension de la centrale hydroélectrique de Kariba Sud (300 MW) et celle de la centrale thermique de Hwange (600 MW), qui ont allégé les pénuries d’électricité. En matière de télécommunications, la Chine a financé l’extension du réseau NetOne et un projet national de haut débit, renforçant la connectivité. 

Elle a également soutenu l’agrandissement des aéroports d’Harare et des chutes Victoria, et créé l’Université nationale de la défense. Dans le secteur minier, elle est devenue le principal investisseur, générant emplois, recettes fiscales et développement de services essentiels. 

En santé, elle a financé des hôpitaux, un entrepôt pharmaceutique et fourni équipements et médicaments, notamment durant la pandémie de COVID-19. Ces contributions ont significativement amélioré les conditions de vie, soutenu la lutte contre la pauvreté et renforcé les capacités nationales, faisant de la Chine un partenaire clé du développement du Zimbabwe. 

Sur quoi repose, selon vous, la confiance politique mutuelle entre la Chine et le Zimbabwe ? Dans le contexte international actuel, comment le Zimbabwe évalue-t-il sa coopération avec la Chine au sein d’instances multilatérales telles que les Nations unies ou l’Union africaine ? Comment les deux pays œuvrent-ils ensemble pour promouvoir un ordre international plus juste et équitable ? 

Les relations entre la Chine et le Zimbabwe sont anciennes et solides, fondées sur une amitié née durant la lutte de libération dans les années 1960 et 1970, période durant laquelle la Chine a apporté un appui diplomatique, matériel et en formation. Ce soutien historique nourrit une profonde reconnaissance au Zimbabwe. Depuis l’indépendance, cette amitié n’a cessé de se renforcer, reposant sur des principes communs tels que l’égalité entre les nations, le respect de la souveraineté et l’opposition à toute ingérence étrangère. 

En 2008, la Chine a défendu le Zimbabwe en mettant son veto à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies parrainée par des pays occidentaux. Elle s’est également opposée, de manière constante, aux sanctions unilatérales contre notre pays. 

En retour, le Zimbabwe soutient fermement le principe d’une seule Chine et rejette l’instrumentalisation des droits de l’homme contre la Chine. Nos deux pays coopèrent activement au sein du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, ainsi qu’à l’Union africaine, notamment pour promouvoir la paix sur le continent. Ils collaborent également dans le cadre du Forum sur la Coopération sino-africaine. 

Ensemble, la Chine et le Zimbabwe militent pour un ordre mondial plus juste et équitable, appelant à une réforme des Nations unies, avec une représentation permanente de l’Afrique au Conseil de sécurité, et à une refonte des droits de vote au sein de la Banque mondiale et du FMI, afin de refléter l’évolution du paysage économique mondial.  


Abigail Shoniwa, ambassadrice du Zimbabwe en Chine. (COURTOISIE) 

Comment évaluez-vous les échanges actuels entre la Chine et le Zimbabwe dans les domaines culturel, éducatif et des sciences humaines ? Quels secteurs offrent le plus de potentiel pour renforcer la compréhension mutuelle et l’amitié entre les deux peuples ? Quels projets concrets existent en matière d’échanges entre jeunes et de coopération touristique ? 

Les échanges entre la Chine et le Zimbabwe dans les domaines de la culture, de l’éducation et des sciences humaines ne cessent de croître. Une communauté chinoise dynamique et en expansion au Zimbabwe enrichit tous les aspects de la vie locale, de la cuisine et de l’habillement à l’agriculture et à l’économie. De même, une importante communauté zimbabwéenne, principalement composée d’étudiants et d’entrepreneurs, réside en Chine. Le nombre de diplômés des universités chinoises au Zimbabwe augmente constamment. 

Ces liens renforcent la compréhension mutuelle et créent un socle propice à la coopération entre les peuples. Les deux pays s’accordent sur l’importance d’approfondir les échanges entre jeunes. À ce titre, des initiatives concrètes émergent, comme la Jadel Food Academy de Walter Musanhu, qui organise depuis trois ans des échanges footballistiques entre les deux pays, ou encore les interventions médiatiques d’Eric Mapona en Chine. 

Il existe toujours des possibilités de renforcer la coopération à travers les échanges de groupes culturels, les voyages de jeunes et les programmes d’échange d’étudiants. 

Dans le domaine du tourisme, nous espérons accueillir davantage de touristes chinois au Zimbabwe pour qu’ils découvrent notre riche biodiversité. Nous souhaitons également que nos deux pays continuent de participer aux événements de promotion touristique de l’un et de l’autre pour multiplier les débouchés. 

Comment la coopération avec la Chine peut-elle aider le Zimbabwe à mieux valoriser ses ressources naturelles, comme le lithium, pour développer les énergies renouvelables ? Quel rôle joue la Chine dans la modernisation industrielle du Zimbabwe ? 

Le Zimbabwe possède des ressources clés pour les énergies nouvelles, comme un fort ensoleillement, un bon potentiel éolien et d’importantes réserves de lithium. Il cherche à attirer les investissements chinois dans les énergies renouvelables afin de favoriser un développement de qualité. En coopérant avec la Chine, leader mondial du secteur, le pays veut mieux valoriser son lithium, intégrer les chaînes de valeur associées et développer sa production solaire et éolienne. 

La baisse de la production hydroélectrique, due à la sécheresse, provoque des pénuries d’électricité dans le pays, comme ailleurs en Afrique australe. Cela ouvre des opportunités pour les investisseurs chinois, d’autant que la Zimbabwe Electricity Supply Authority a lancé des appels d’offres pour trois unités de stockage d’énergie totalisant 1 800 MW. J’invite donc les entreprises chinoises à soumettre leurs propositions. 

L’expertise technologique de la Chine peut aussi accompagner le Zimbabwe dans son industrialisation, notamment dans la fabrication de véhicules électriques et de batteries.  

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