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Opinion
  2016-09-09
 

Des domaines à développer

par Funeka Yazini April | VOL. 8 septembre 2016
Mots-clés: FCSA; Afrique

  

  Le Président chinois, Xi Jinping, annonce les dix plans de coopération sino-africaine à Johannesburg, en décembre 2015

  

  Les gouvernements africains − pas les Américains, ni les Chinois − ont la responsabilité cruciale de devenir les moteurs de leur propre développement industriel et agricole. C’est la raison pour laquelle, il est urgent que ceux-ci priorisent les objectifs du Sommet de Johannesburg du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), au niveau domestique et régional. Funeka Yazini April, du Conseil de recherche en sciences humaines d’Afrique du Sud, partage ses pensées sur la capacité de l’Afrique à réaliser, ou on, l’industrialisation et la modernisation agricole par l’intermédiaire du FCSA.

  

 

  Une réunion des coordinateurs pour la mise en œuvre des actions de suivi du Sommet de Johannesburg s'est déroulée à Beijing du 28 au 29 juillet. L’objectif de cette réunion initiée par la Chine et l’Afrique du Sud − les coprésidents du Sommet de Johannesburg − était de faire le point sur la mise en œuvre du Plan d’action 2016-2018 fixé à Johannesburg en décembre 2015, notamment celle des cinq piliers du Plan d’action du FCSA de Johannesburg, ainsi que la coopération dans dix domaines économiques et commerciaux majeurs. Le thème dominant du Plan d’action du FCSA de Johannesburg de 2015 fut l’attention portée à l’industrialisation et à la modernisation agricole, proposées lors du sommet par le Président chinois, Xi Jinping.

  Des progrès continus

  D’après cette réunion des coordinateurs, des progrès ont été réalisés au cours des six derniers mois, notamment avec la mise en place d’un mécanisme interne de coordination africaine de haut niveau sur plus de 30 pays, afin de renforcer la synergie avec la Chine pour mettre en œuvre les décisions du Sommet. La Chine, quant à elle, a établi le Fonds de coopération Chine-Afrique sur la capacité industrielle, qui est opérationnel avec une contribution initiale de 10 milliards de dollars ; et le Prêt spécial pour le développement des PME africaines s’est vu renforcé d’un fonds additionnel de 5 milliards de dollars. Selon le conseiller d’État Yang Jiechi, qui fit un discours lors de la cérémonie d’ouverture de la réunion des coordinateurs, les premiers chiffres des statistiques indiquent que la Chine et l’Afrique ont signé plus de 180 accords de coopération pour une valeur totale de 32,5 milliards de dollars depuis le Sommet. La Chine est également parvenue à un accord avec la Commission de l’Union africaine (UA) sur une coopération avec le Centre africain de Contrôle des maladies, ainsi qu’avec des pays comme l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Nigeria sur la coopération technique et scientifique.

  La réunion des coordinateurs est opportune, car la supervision de la mise en œuvre est essentielle pour la réussite de tout projet, et parce que le continent a particulièrement besoin de renforcer sa volonté et sa capacité politiques pour répondre aux exigences nécessaires à l’industrialisation. Le plus grand défi, auquel sont confrontés la croissance et le développement dans l’Afrique du XXI siècle, est le développement industriel. Cela reste l’un des points clés pour une croissance et un développement durables. Le faible niveau de développement industriel sur le continent crée un obstacle majeur pour l’intégration économique régionale. De manière plus significative, l’industrialisation pourrait aider à promouvoir l’enrichissement des ressources naturelles. Alors que l’Afrique dispose de ressources substantielles en minerais parmi les plus recherchés au monde, le continent en lui-même ne consomme que très peu de ces ressources, les exportant plutôt en tant que matières premières n’ayant que peu, voire pas de valeur ajoutée.

  La production

  L’engagement de la Chine pour aider le continent à s’industrialiser − notamment dans le secteur manufacturier − est significatif, car cela permettrait de soutenir la création d’emplois. Le fait est, que la délocalisation de la production prévue par la Chine pourrait également bénéficier au développement des petites entreprises sur le continent. La tragédie, qu’a vécue l’Afrique dans l’orientation de son développement post-indépendances, est que la plupart des pays ont lamentablement échoué à cultiver une classe des affaires susceptible de jouer un rôle significatif dans la transformation des économies locales. À la fin 2012, les investissements chinois dans l’industrie manufacturière africaine atteignait les 3,43 milliards de dollars. Le Mali, l’Éthiopie et d’autres pays faibles en ressources ont également attiré une grande partie des investissements chinois. À cet égard, les partenariats sino-africains ont le potentiel pour jouer un rôle important dans le soutien de la croissance et du développement futurs des économies africaines.

  Les échanges agricoles

  La Chine s’est également engagée à partager avec l’Afrique son expérience dans le développement agricole et à transférer des technologies directement applicables. Le pays prévoit de mettre en œuvre des projets de développement agricole dans 100 villages africains, d’envoyer 30 équipes d’experts agricoles en Afrique et d’établir un mécanisme de coopération « 10+10 » entre les instituts de recherche agricole chinois et africains. La Chine apportera également 1 milliard de yuans (150 millions de dollars) en aide alimentaire d’urgence pour les pays touchés par El Niño. Les entreprises chinoises sont encouragées à s’engager en Afrique dans des fermes de grande taille, l’élevage de bétail, ainsi que le stockage et la transformation des céréales, afin de créer plus d’emplois locaux et d’augmenter les revenus des paysans. La Chine est un partenaire pertinent dans la croissance du continent, car l’agriculture chinoise a été fondamentale pour sa croissance au niveau de deuxième économie mondiale. En effet, bien que la Chine ne compte que 10 % des terres arables au monde, elle emploie actuellement plus de 300 millions d’agriculteurs et se place en tête de la production agricole mondiale, produisant principalement du riz, du blé, des pommes de terre, des cacahuètes, du millet, de l’orge et du coton.

  Actuellement, l’Afrique possède suffisamment de terrain, d’eau et de ressources humaines pour se nourrir elle-même et contribuer à satisfaire une demande mondiale croissante en denrées de base et en aliments à forte valeur ajoutée. De plus, de récentes estimations suggèrent, que l’Afrique a le potentiel de faire passer la valeur de sa production agricole annuelle de 280 milliards de dollars environ (fin des années 2000) à près de 800 milliards de dollars d’ici 2030. Cependant, elle reste encore le continent connaissant la plus forte insécurité alimentaire. La modernisation agricole est essentielle pour faire face à l’insécurité alimentaire qui touche actuellement le continent, car elle comporte une transition d’une agriculture de subsistance à une agriculture de denrées, ainsi qu’une transition d’une agriculture industrialisée à une agriculture de connaissances.

  L’Afrique est-elle prête ?

  Il va sans dire qu’un continent progressiste, qui devient plus viable au niveau industriel, engendrera une situation gagnant-gagnant pour le FCSA, d’un point de vue politique et socio-économique. Alors que certains progrès ont été faits au cours des six derniers mois, il reste crucial que le continent démontre sa disposition à mettre en œuvre les dix plans de coopération sino-africaine proposés lors du Sommet du FCSA de Johannesburg.

  D’après le ministre des Affaires étrangères d’Afrique du Sud, Maite Nkoana-Mashabane, le continent a l’obligation d’assurer les niveaux appropriés de préparation et de capacités institutionnelles pour le lancement et la faisabilité des projets, afin de répondre aux exigences des accords du FCSA et de maximiser ses gains potentiels. D’après un rapport du Profile Daily (Libéria), le FCSA est en train de créer une plate-forme pour plus d’opportunités, afin de mener l’industrialisation et la modernisation agricole de l’Afrique. Tous les gouvernements africains doivent mettre en place des mécanismes, qui permettront de donner corps au Plan d’action du Forum de Johannesburg. Les gouvernements africains − pas les Américains, ni les Chinois − ont la responsabilité cruciale de devenir les moteurs de leur propre développement industriel et de la modernisation agricole. C’est la raison pour laquelle, il est urgent que ceux-ci priorisent les objectifs du Sommet de Johannesburg au niveau domestique et régional, afin de bénéficier à l’ensemble des peuples d’Afrique.  

 

Exclusif CHINAFRIQUE

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